Une tortue piégée, caméra vidéo sur le dos, essaye de s’échapper d’un enclos en plexiglas. L’image projetée sur grand écran a la qualité d’une émission de télé-réalité. Soudain, une jeune fille, à moitié nue, tête en bas, se cogne contre l’image pour tenter d’y entrer. Les premiers rires d’énervement montent du public alors que je m’émeus de la solitude de cette femme. Deux hommes arrivent, et posent des poules sur scène et sur son corps. Déboussolées d’être là (comme nous), elles cherchent où aller. Ils utilisent leurs ailes pour s’y… lire la suite
Le flamand Guy Cassiers revient au Festival d’Avignon avec « Mefisto for ever » au Théâtre Municipal. « Rouge décanté » présenté l’an dernier avait étonné par la performance solo de Dirk Rooftooft et une scénographie exceptionnelle. L’acteur fétiche endosse cette année le rôle de Kurt Köpler, comédien ambitieux et sympathisant gauchiste dans le roman de Klaus Man adapté par Tom Lanoye. Nous sommes donc projetés dans un théâtre, au coeur de l’Allemagne Nazie. Refusant de choisir son camp pour à tout prix maintenir une programmation, Kurt s’entête, s’enferme et… lire la suite
La Maison Jean Vilar propose deux expositions: au rez-de-chaussée, un espace est dédié à Fréderic Fisbach, l’artiste associé. Au premier étage, une installation pour célébrer le 60e anniversaire du Festival d’Avignon par une jolie série de portraits suspendus dans le temps et la projection d’un film sur Jean Vilar. Entre les deux, un escalier. C’est tout. Pas de pont, ni de passerelles. La Maison est fragmentée. Pourtant, Fréderic Fisbach est un conteur d’histoire (il aurait pu au moins nous raconter son parcours de festivalier au fil du temps). Il préfère… lire la suite
La cour du lycée Saint-Joseph accueille Krzysztof Warlikowski, pour « Angels in América I et II ». Ce metteur en scène polonais, habitué du festival d’Avignon, est un réconciliateur. En 2005, au coeur de la tourmente provoquée par l’artiste associé de l’époque (Jan Fabre), « Kroum » avait fait l’effet d’un baume apaisant. Aujourd’hui, il revient pour nous conter le roman de Tony Kushner sur les années sida dans l’Amérique de Reagan. Cette tragédie fait trembler les murs et les gradins, réveille le mistral glacial,… lire la suite
Le chorégraphe congolais Faustin Linyekula est une belle personne. Je le ressens généreux, sensible, ouvert. Son corps traduit à la fois fragilité et force. Son regard, toujours bienveillant, accompagne sa voix douce et déterminée. Le Festival d’Avignon l’honore cette année avec deux propositions. Après « Dynozord: the dialogue series III« qui ne m’avait pas convaincu, Faustin Linyekula récidive avec « Le festival des mensonges » à la salle de Champfleury. Un orchestre, des chanteurs, un bar géré par une association, des bancs tout… lire la suite