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Trois recommandations tadornesques!

Le Théâtre des Salins de Martigues fait l’évènement cette semaine en nous proposant l’image d’une France métissée ! A ne manquer sous aucun prétexte (la réservation, c’est ici!) les mardi 30 et mercredi 31 janvier, deux moments précieux :
La dernière création de Jérôme Bel, un portrait dansé au format particulier d’un dialogue entre lui-même et le danseur thaïlandais Pichet Klunchun.
– Un petit chef d’œuvre d’humanité proposé par la compagnie, Kubilai Khan Investigations,   « Gyrations of Barbarous Tribes » (notre photo).

Le Théâtre du Merlan continue sa programmation audacieuse avec "Cet enfant" de Joël Pommerat les….30 et 31 janvier 2007. Saluons la coordination entre les deux théâtres! Stupéfiant!

Toujours sous le signe de l’ouverture, le projet « Le photographe sort le bloggeur de sa toile » se poursuit les 2, 3 et 4 février dans le cadre du Festival Faits d’Hiver à Paris. Ne manquez pas la performance de Geisha Fontaine et de Pierre Cottreau (« Je ne suis pas un artiste") le 3 février de 19h à 7h du matin.
Nous vous attendons pour blogger !
 


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Au Pavillon Noir, Thierry Bae perd sa disparition.

Nous sommes en juillet 2005. Thierry Baë, avec son «Journal d'inquiétude», créé l'événement lors du feu festival «Danse à Aix». Le public, médusé et ravi, assiste à un spectacle atypique: atteint d'une maladie pulmonaire qui l'empêche progressivement de danser, Thierry Baë cherche sa reconversion. Un film (souvent drôle) retrace sa démarche, entrecoupé de quelques jolis moments de danse pour finir par un tableau d'anthologie (l'arrivée par surprise de Joseph Nadj !). Ce succès lui permet d'être programmé lors du Festival d'Avignon en 2006 et d'entamer une tournée en France. La presse régionale et nationale est enthousiaste! En évoquant sa reconversion sur scène, Thierry Baë continue de danser.
À l'époque, cette démarche m'avait laissé dubitatif : je m'étonnais de la faiblesse du propos artistique et d'une exhibition qui m'empêchait d'entrer dans son histoire.
Deux ans plus tard, je suis impatient d'assister à “Thierry Baë a disparu” au Pavillon Noir d'Aix en Provence. Dans le programme de la saison paru en juin dernier, le titre était différent (« Et maintenant il colle son oreille au sol »). Cette conversion est loin d'être anodine. D'une évocation métaphorique et poétique, la pièce se recentre fortement sur l’auteur. Après son «Journal d'inquiétude», se projette-t-il comme un performeur? Je suis excité par cet hypothétique cheminement.
Depuis 2004, la santé de Thierry Baë semble se détériorer. Il refuse qu'un changement professionnel s'opère nécessairement par des cassures et des modifications brutales d'environnements. Pour Baë, il est possible de continuer à condition que le danseur explore toutes les possibilités artistiques qui lui sont offertes (le yoga, le chant, les arts martiaux, le taï chi chuan). Cette recherche est de nouveau l'objet d'un (long) film et d'une scène finale où il apparaît par surprise. Depuis 2004, la structure de la pièce change décidement peu. La nouveauté, c'est la présence de Denis Robert (le célèbre écrivain, enquêteur sur l'affaire Clearstream) métamorphosé en danseur le temps de la première à Aix en Provence, en attendant que Thierry Baë revienne de Chine !
Pendant une heure, je m'ennuie à l'évocation de cette histoire qui décolle rarement de la narration. Les quelques pas de danse de Robert, la création d'un pantin à terre, tel un SDF, ne permettent pas de transcender l'épopée de Thierry Baë. Sa recherche de nouvelles expressions corporelles nous conduit d'Aix en Provence (scène pathétique avec Angelin Preljocaj sur le sentier de la Sainte Victoire) à Genève dans l'appartement d'une Espagnole férue de philosophie, pour finir en Chine. La structure de la pièce s'enferme progressivement dans une boucle répétitive entre le comique de situation, la compassion envers un danseur malade et l'angoisse de l'avenir (la moitié des Français ont peur de devenir SDF).  Cet enfermement empêche le sens d'émerger, colle la « métavision » au sol et me positionne à devoir « juger » de l'intérêt de cette tranche de vie.
Il n'est donc pas le performeur que j'attendais, posture capable de transcender l'histoire tout en intégrant le public par un aller ? retour narcissique. L'alternance vidéo ? plateau gêne le contact d’autant plus que le spectacle est une série de cassures, où tout est tourné en  dérision. À aucun moment son corps ne nous est donné : celui-ci s’enferme dans le film ou s’incarne dans celui de Denis Robert. L'espace est alors trop petit pour permettre un débordement susceptible de nous atteindre. Au final, le dispositif devient lourd et l'interaction entre lui et le public est descendante là où la performance aurait pu la démocratiser. Tout au long du spectacle, nous sommes sagement assis et très silencieux (en sera-t-il de même ailleurs?)
Après le « Festival Faits d'Hiver » qui m'a fait décoller le week-end dernier, mon oreille s’est collée sur le sol du Pavillon Noir. Désolé, telle est ma chute.

Pascal Bély – Le Tadorne

“Thierry Baë a disparu” a été joué au Pavillon Noir d’Aix en Provence le 26 janvier 2007.

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Au Festival Faits d’Hiver, Brigitte Seth et Roser Montllo commettent le crime parfait.

Le studio « Le regard du Cygne » à Paris accueille le Festival « Faits d’Hiver ». J’anime avec Alexandra la médiation culturelle pour mettre en lien le public, le bloggeur et Eric Boudet, photographe de danse. Le lieu est apaisant, niché au fond d’une cour dans le 20ème, rendez-vous presque secret des amateurs de danse. Ils sont là, un dimanche, à 15h, seuls ou en couples (tel ce duo de colocataires, Laurent et Julie, venus en voisins !). Nous sommes loin de nous douter que ce studio héberge deux criminelles. À écouter et noter les ressentis d’un groupe de spectateurs à la sortie de « Epilogos, confessions sans importance » de Brigitte Seth et Roser Montllo, je prends conscience de l’énergie que peut donner un festival qui ose surprendre en ouvrant les cases !
Nous avons aimé cette œuvre inspirée de Max Aub, écrivain d’origine allemande, espagnol et mexicain suivant les époques. L’acte criminel nous tient en haleine pendant cinquante minutes. Tout commence par une scène qui déplace les frontières. Face à nous, en blouse blanche, elles évoquent avec humour Max Aub, comme deux professeurs qui expérimenteraient une nouvelle pédagogie. La pièce débute dans un entre-deux, un contexte qui positionne étrangement le spectateur. Entre théâtre et réalité, « Epilogos, confessions sans importance » est une « fiction hyper – réaliste » selon Mélody, , «Une histoire racontée par le corps mais ce n’est pas une danse » pour François. Cet « entre-deux » permet d’incarner le crime dans toute sa complexité (comme un « défouloir…qui n’a jamais eu envie de tuer quelqu’un ? » précise Julie), à partir d’un « genre artistique » où la danse, la littérature, le mime et  le théâtre forment un tout dynamisant.
La force de ce duo est incontestablement leur capacité à transcender les textes de Max Aub pour nous en offrir une lecture à la fois drôle et profonde. Les mots pénètrent leurs corps, de la tête jusqu’aux pieds ; quand l’une extériorise la violence du crime, l’autre l’intériorise pour nous la restituer sous une forme inattendue (« où comment tuer avec grâce ! »). Ainsi, les photographies d’ Eric Boudet, loin de capter le mouvement, cherchent  le corps qui danse par les mots,
exercice d’autant plus difficile que les lumières accompagnent peu le travail architectural du texte. Pour Marie et François,  c’est un spectacle « musical »: la bande-son relie les deux femmes, leurs coups de poing sur la table rythme la déstructuration du texte, comme si elles assassinaient la littérature ! Nous sommes souvent interpellés dans cette mise en scène qui ne laisse aucun temps mort (sic). En effet, nos souvenirs d’enfant s’immiscent quand l’une étrangle l’autre (je nous revoie jouer avec ma sœur) ou, vers la fin du spectacle, elles tournent autour de la pièce, telles des prisonnières de Guantanamo ou des camps de concentration. Sublime.
Reste que « Epilogos, confessions sans importance » n’est pas qu’une mise en scène créative des textes de Max Aub. Pour François, les deux artistes nous parlent d’elles, de leurs confrontations,  tout en maintenant l’ambiguïté dans l’emploi du masculin et du féminin. Pour Alexandra, cette confusion créée l’interaction avec public, où l’on passe d’elle à il, d’elles à nous.
Brigitte Seth et Roser Montllo signent là une œuvre ouverte, transdisciplinaire, loin de toutes nos références. De quoi nous donner envie de lire Max Aub, de suivre les créations de ce duo atypique.
Finalement, ces criminelles ne tuent pas…quel joli paradoxe !


Les photos ont été choisies par le public, à l’issue de la représentation. Eric Boudet s’est simplement permis un recadrage et un ajustement très succinct de la luminosité.


Photos non libre de droit; pour de plus amples informations, contactez Eric Boudet.

« Epilogos, confessions sans importance » de Brigitte Seth et Roser Montllo a été joué du 18 au 21 janvier 2007 au "Regard du Cygne" dans le cadre du Festival "Faits d’Hiver".


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Au Festival Faits d’Hiver, Josette Baïz métamorphose.

C’est la dernière représentation de « Tonight ! » à Paris, chorégraphie de Josette Baïz, au Théâtre Silvia Monfort, dans le cadre du Festival « Faits d’Hiver ». C’est aussi la première fois qu’une « médiation culturelle » met en lien le public, le bloggeur et Eric Boudet, photographe de danse. D’un petit groupe constitué après le spectacle, le cercle s’est élargit aux  danseurs pour choisir les photographies de "Tonight!" à publier sur le blog. J’écoute, je note les observations pour cet article afin de dessiner en mots le regard kaléidoscopique d’un public curieux et passionné.
« Tonight ! », largement inspiré de « West Side Story », a changé.
Je me souviens de la première représentation lors du feu Festival « Danse à Aix » en 2004. Les deux bandes rivales étaient fortement perceptibles, les mouvements plus saccadés et le tout me paraissait bruyant, voir brouillon à certains moments. Ce soir, ces danseurs (pour la plupart non professionnels, recrutés à Aix en Provence dans le cadre d’un projet  pédagogique et social) ont offert toute leur énergie conférant à l’ensemble un aspect aérien, bluffant voire agressif. Le clivage entre les deux groupes s’est atténué comme si la troupe de Josette Baïz avait trouvé ses marques, où chacun a sa place, son rôle, loin des trois individualités repérées en 2004.
Il n’y a plus de gentils, ni de méchants, mais une dynamique collective
peu canalisée, toujours agressive et violente. En lissant le clivage, « Tonight ! » brouille les repères, positionne la musique comme le moteur de la danse et peut nous empêcher d’entrer comme si tout était cadré (qui ne connaît pas les refrains de "West Side Story" ?).
Il faut attendre les scènes sur l’échafaudage, lieu du danger par excellence, pour sortir de ce groupe chaotique semé d’individualités. Nous mesurons alors la créativité de ces danseurs et  l’extraordinaire mise en relief de « West Side Story » par Josette Baïz. C’est dans ce vertical où le groupe prend forme, où les corps se structurent et les liens se tissent. Le jeu de lumières nous apaise, rend la violence plus douce, moins caricaturale. C’est alors que nous prenons conscience de la portée symbolique de ce spectacle : cet échafaudage crée les articulations, donne du sens aux individus, déconstruit le collectif fusionnel, le tout dans une structure contenante et créative. Cette architecture métaphorise le projet de la Compagnie et c’est cela qui confère à « Tonight ! » une dimension qui dépasse « West Side Story ».
C’était l’histoire d’une chorégraphe d’Aix en Provence qui dame le pion à un mythe de la culture américaine par un très beau projet social. Faisons suivre…


Les photos ont été choisies par le public. Eric Boudet s’est simplement permis un recadrage et un ajustement très succinct de la luminosité.

Photos non libre de droit; pour de plus amples informations, contactez Eric Boudet.

♥ "Tonight!" de Josette Baïz a été joué le 19 et 20 janvier 2007 au Théâtre Sylvia Monfort dans le cadre du Festival "Faits d’Hiver".

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Le bloggeur relie , dans la toile du Festival Faits d’Hiver.

Il était temps de sortir de ma toile, d’aller au dehors, riche de mon expérience de bloggeur. Le projet est né d’une rencontre entre un photographe de danse (Eric Boudet) et un Festival ("Faits d’Hiver" à Paris). Une envie partagée de relier le texte à l’image pour créer un espace de médiation entre le public, les artistes et les institutions culturelles afin de s’éloigner des liens verticaux et se rapprocher des logiques transversales de l’internet (forums et blogs). Le KunstenFestivalDesarts 2005 de Bruxelles encourageait déjà ces nouvelles interactions (« The Jerry Bel Show »). Pourquoi pas la France ?
En décembre 2006, « Faits d’Hiver » s’engageait dans le projet (« Le photographe sort le bloggeur de sa toile ») en faisant le pari qu’il prendrait forme à mesure des synergies ainsi créées. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un festival qui prône le mélange des genres et positionne le spectateur comme un artiste !
Eric Boudet, Alexandra Célestin (médiatrice) et moi-même étions prêts pour quitter Aix en Provence vers Paris, confiants dans cette expérience, portée par un Festival qui ne craint pas les projets complexes. 

Oser dépasser la toile…
Tout commence par une chute à la Gare de Lyon : je me blesse sérieusement en ratant la marche du TGV puis une autre dans le métro. En sortant de la toile Internet, je trébuche. Ma protection de bloggeur ( «pas vu, pas pris » ) s’achève avec ce projet.
La journée de samedi permet de panser mes plaies et de nous préparer pour investir le joli Théâtre Silvia Montfort dans le 15ème. C’est la dernière représentation de « Tonight ! » créée par Josette Baïz pour feu le festival « Danse à Aix » en 2004. J’ai vu cette pièce dans de très mauvaises conditions (gymnase surchauffé, public applaudissant à tout rompre à chaque fin de tableau). Je m’étais à l’époque interrogé face à ces jeunes danseurs non professionnels pour la plupart, recrutés dans les quartiers d’Aix en Provence. Je reviens donc vers cette chorégraphe à partir de son public parisien. La démarche de médiation est alors cohérente avec son projet artistique qui crée des passerelles entre les générations, les quartiers, et les cultures.
Le lendemain, le studio « Le regard du cygne » dans le 20ème accueille le festival pour « Epilogos, confessions sans importance » de Roser Montllo Guberna et Brigitte Seth. En quelques minutes, me voilà confronté à ces deux chorégraphes que j’avais épinglées dans un article lors du toujours feu « Danse à Aix ». De plus, vais-je de nouveau trébucher face à Fabrice Dugied, co-directeur artistique du Studio et auteur d’une pièce, « La déconstruction du Légo », présentée aux Hivernales d’Avignon en 2007, sévèrement critiqué sur mon blog ? Avant même que le spectacle ne commence, mes anciennes critiques « assassines » se téléscopent  avec « Epilogos, confessions sans importance » qui évoque le crime exemplaire à partir des écrits de Max Aub. Tout est décidément relié !
En sortant de ma toile, je remets du lien là où mes écrits peuvent le rompre. Je reviens vers ces artistes, par leur public, plus à distance, prêt à suivre leurs créations. J’espère pouvoir échanger avec Fabrice Dugied sur sa pièce ; d’entendre ses intentions loin du tumulte médiatique. Il s’agit  de sortir des jugements de valeur qu’un blog peut facilement encourager pour former mon regard et celui du public en général.
Le Festival « Faits d’Hiver » répare…

Chercher le noyau dur…
Au Théâtre Silvia Monfort, je me sens en confiance pour accrocher deux feuilles de papier sur le mur. Je m’approche des spectateurs: « J’ai un blog de danse. Le Festival souhaite me sortir de la toile pour aller vers vous. Le  photographe Eric Boudet est présent dans la salle  et je vous propose de nous retrouver à la fin du spectacle  pour connaître vos ressentis sur la pièce de Josette Baïz à partir de ses  photos ». La démarche surprend, mais l’accueil est favorable. Alexandra Celestin m’observe, fait du lien autour de moi, transmet l’énergie de la médiation. Je note sur les feuilles accrochées leur vision, leur ressenti du moment. Une mère de famille me dicte même le SMS reçu la veille par sa fille sur « Tonight ! ». Pascal Delabouglisse, administrateur du Festival est là. Sa présence me rassure ; l’institution se positionne. Un groupe d’une dizaine de personnes est constitué. C’est un début. A l’issue du spectacle, quelques spectateurs, coupe de champagne à la main, visionnent les photos d’Eric Boudet sur nos ordinateurs portables. Les danseurs nous rejoignent et se créée alors une belle alchimie entre public et artistes autour des images. Chacun semble rechercher le miroir des ressentis, des mouvements. « Tonight » décloisonne… La photographie de danse s’anime aussi…
Au studio « Le regard du cygne », la communication avec le public est plus chaotique. L’espace est petit, intimiste et je crains de commettre une effraction ! Je n’affiche rien sur les murs et sur la pointe des pieds, je tente de me présenter à certains spectateurs. On m’accueille avec distance, non sans curiosité ! La beauté du lieu et la puissance de l’œuvre proposée facilitent plus tard notre médiation. Un groupe se constitue pour réagir. Les mots fusent, les photos défilent, le bloggeur note, la médiatrice relie. 
Il existe donc un noyau de spectateurs prêt à entrer dans une démarche de médiation. Ce sont pour la plupart d’entre eux des fidèles du Festival ou novices en danse. Leur regard est souvent étonnant, leur vision toujours circulaire. Je ressens une demande pour créer cet espace autour d’un festival de danse, où les mots et les images tisseraient de nouveaux liens capables de démocratiser les rapports entre institutions, public et artistes. 
Nous continuons l’aventure. Rendez-vous les 2,3 et 4 février au Festival « Faits d’Hiver » !


Prochains articles :

"Au Festival Faits d’Hiver, « Tonight ! » se métamorphose."
Au Festival « Faits d’Hiver », Brigitte Seth et Roser Montllo commettent le crime parfait.

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La peau dure perdure.

Le Théâtre des Salins de Martigues dispose d'une petite salle au sous-sol réservée aux ?uvres intimistes. Un public d’habitués s’est donné rendez-vous pour «La peau dure », de la Compagnie Fraction.
La comédienne Sophie Vaude est seule sur scène pour interpréter trois soeurs. L'une est femme de ménage, la deuxième est battue et tuberculeuse tandis que la dernière pratique le marché noir. Ces trois destins de l'immédiate après-guerre «sont portés par une comédienne, avec compassion et sans misérabilisme », selon le programme distribué à l'entrée (pourquoi préciser ce que le public doit ressentir?) .
La mise en scène fusionne avec le texte misérabiliste de Raymond Guerrin. Les quelques jolies tentatives de mise en mouvement (avec une table, par un jeu de corps et de lumières) échouent. Le metteur en scène
Jean-François Matignon n'ose pas guider le public pour le sortir de la compassion qu'accentue le timbre de voix de la comédienne.
Je quitte le spectacle assommé, complètement démuni face à ce théâtre qui m'empêche de prendre de la hauteur.
Ce post est décidément trop lourd pour trouver une chute acceptable.


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??? “La peau dure” par Jean-François Matignon a été joué le mardi 16 janvier 2007 au Théâtre des Salins de Martigues.

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Au Festival Faits d’Hiver, le photographe sort le bloggeur de sa toile


Sur la toile sont parsemées les photographies de danse d’Eric Boudet et les plumes du Tadorne, bloggeur culturel engagé.
À l’occasion du festival «Faits d’hiver» qui aura lieu à Paris du 10 janvier au 8 février 2007, internet rejoint le réel pour tisser d’autres espaces capables de relier les regards colorés du public, les instantanés d’Eric Boudet et le style sans détour du bloggeur.
Avant et après certaines représentations, le Tadorne posera sur la toile les mots du public à partir des photographies en mouvement d’Eric Boudet. iI l’invitera à le suivre autour d’un verre pour créer ensemble un nouveau réseau de liens autour de «Faits d’hiver ».

Vous êtes intéressé? Vous pouvez m’envoyer un mail (pascal.bely@free.fr) et me faire part, à partir des spectacles sélectionnés, celui ou ceux où nous pouvons compter sur votre présence après la représentation. A très bientôt.

Les spectacles choisis par Le Tadorne et Eric Boudet:

Le 20 janvier 2007, à 21h au Théâtre Sylvia Monfort – Josette Baïz – Tonight!

Le 21 janvier 2007, à 15h au "Regard du Cygne" – Brigitte Seth et Roser Monttlo Guberna, Epilogos, confessions sans importance.

Le 2 février 2007, à 20h20 au "Regard du Cygne" – Pierre – Johan Suc et Magali Pobel, Le spectacle dont vous êtes le héros.

Le 3 février 2007, de 19h à 7 h du matin à "Mains d’œuvres" – Geisha Fontaine / Pierre Cottreau, Je ne suis pas un artiste.

Le  4 février 2007 à 17h30 au Théâtre de la Cité Internationale – Paco Decina, Indigo – création


 Les articles déjà en ligne:

"Au Festival Faits d’Hiver, « Tonight ! » se métamorphose."
Au Festival « Faits d’Hiver », Brigitte Seth et Roser Montllo commettent le crime parfait.

Le bloggeur relie dans la toile du Festival "Faits d’Hiver".

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À l’origine de Rio Baril, Les Correspondances de Manosque.

Le chanteur Florent Marchet sort aujourd’hui « Rio Baril », son deuxième album. Il paraît après « Gargilese » paru en 2004 et qui m’avait fortement marqué. J’ai suivi ce chanteur lors des deux éditions du festival, "Les Correspondances de Manosque" en 2005, puis en 2006. C’est à partir de ces concerts littéraires que Florent Marchet a choisi d’écrire cet album sous la forme d’un roman où le héros vit dans le village imaginaire de Rio Baril.
Le résultat ? Superbe, profond, enlevé. Cela s’écoute comme un film et se lit comme une chanson.
Rio Baril devient le village perdu que l’on aurait oublié de chercher.

A lire sur ce blog:
Florent Marchet aux Correspondances de Manosque en 2005.
Florent Marchet aux Correspondances de Manosque en 2006.

Le site officiel de Florent Marchet avec le clip magnifique de Rio Baril (rubrique cinéma).

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Le bilan global de l’année 2006, vue par Le Tadorne.

Les onze oeuvres sublimes.


1- Michel Kelemenis,
« Aphorismes Géométriques ». Festival « Danse à Aix » 2005 ; « Danse en Avril ». Aubagne / Théâtre des Salins de Martigues.
2- Joseph Nadj, Miguel Barcelo,
« Paso Doble ».  Festival d’Avignon.
3- Angelin Preljocaj,
« Empty Moves ». Pavillon Noir, d’Aix en Provence.
4- Sidi Larbi Chercaoui,
"Zero Degrees". Théâtre de Chateauvallon.
5- Alain Platel,
« VSPRS ». KustenFestivaldesArts de Bruxelles.
6- Russell Maliphant,
« Pusch ». Scène Nationale de Cavaillon.
7- Claude Brumachon,
« Icare ». Festival Les Hivernales. Avignon.
8- Patricia Allio, «
sx.rx.Rx». KustenFestivaldesArts de Bruxelles.
9- Heiner Goebbels,
« Eraritjaritjaka – Musée des Phares » au Festival de Marseille.
10- Pina Bausch,
« Kontakthof ». Théâtre du Merlan de Marseille.
11- Maguy Marin,
« Ha ! Ha!». Festival Montpellier Danse.

Faire le bilan d’une année de spectateur nomade est émouvant. Des images défilent, des sensations renaissent et je m’étonne encore d’avoir pu écrire sur ces œuvres sublimes. Ce premier article évoque ces spectacles qui ont profondément déconstruit mon regard, cassé mes schémas pour les ouvrir et me permettre d’élaborer une représentation différente du corps, de l’espace et du jeu. Onze œuvres majeures, fondamentales, celles qui vous communiquent la force de tracer votre voie vers le sens.

En tout premier, Michel Kelemenis m’a offert le plus beau spectacle de danse de l’année avec « Les aphorismes géométriques ». Cette « ode à la femme » m’a donné ce socle capable d’appréhender la danse à partir du sens.  Il a su mettre en mouvement ce que je sublimais encore ( !). Je n’en suis toujours pas revenu.

Le chorégraphe Joseph Nadj et le peintre Miquel Barcelo ont sidéré les spectateurs  du Festival d’Avignon avec « Paso Doble ». À l’issue d’une heure tout à la fois tragique et splendide, le tableau devenait charnel, le danseur pinceau. Inoubliable.

Le chorégraphe  Angelin Preljocaj, avec « Empty Moves » a osé une ode au mouvement. Je ne pensais pas qu’un geste dansé pouvait être aussi pur, qu’il pouvait donner du sens au sens ! « Empty Moves » a peut-être inspiré l’architecte Rudy Ricciotti pour la construction du magnifique « Pavillon Noir », propriété des Balles Preljocaj à Aix en Provence, inauguré en octobre 2006.
Toujours sur le registre du sublime, deux chorégraphes ont inscrit la danse dans le champ de la relation circulaire, de « l’écologie du lien » si chère à Edgar Morin : Russel Maliphant avec « Pusch » et Claude Brumachon avec « Icare ». Je fus bouleversé par la force émotionnelle de ces deux œuvres: j’ai lâché – prise.


C’était un soir de juillet dans le magnifique site de Chateauvallon. Deux chorégraphes, l’Anglo – Bengali Akram Khan et le Belgo – Marocain Sidi Larbi Cherkaoui articulaient avec « Zero Degrees », différentes cultures pour créer le patchwork de l’humanité. La danse se faisait colombe, le spectateur devenait son messager. Sidérant.

En 2006, la danse a fait preuve d’une modernité saisissante. Elle fut révolutionnaire! Au KunstenFestivalDesArts de Bruxelles, Alain Platel présentait « Vsprs » pour substituer au religieux la folie comme voie d’accès au sublime. En écho à cette beauté, la metteuse en scène et philosophe Patricia Allio  avec « Sx.rx.rx » transformait la parole d’un fou en fresque théâtrale. Présentée à Bruxelles, cette œuvre magistrale n’a pas trouvé d’écho chez les programmateurs de salle en France. Pourquoi ?

Platel et Allio m’avaient donc préparé pour comprendre « Eraritjaritjaka – Musée des Phares »du metteur en scène et musicien Heiner Goebbels vu au Festival de Marseille. Le déconstructivisme fut à son apogée et la posture du dedans – dehors dans laquelle je fus projeté restera un moment inoubliable : le théâtre venait d’abattre mes cloisons.
Deux œuvres ont fait résonance, comme  un
e séance chez l’analyste : « Kontakthof » de Pina Bausch et « Ah ! Ah ! » de Maguy Marin. Elles ont touché le désir, celui d’aimer autrement, de voir ailleurs, de penser différemment.

Les dix plus belles métamorphoses théâtrales.


1- « Combat de nègre et de chiens », par Arthur Nauziciel. Festival d’Avignon.
2- «Guerre et Paix» par Piotr Fomenko. La Criée. Marseille.
3- « Face au Mur » d’Hubert Colas. Théâtre du Gymnase. Marseille

4- « Psychiatrie/Déconniatrie » par Christian Mazzuchini. Théâtre du Merlan, Marseille.
5- « Au monde » de Joël Pommerat. Festival d’Avignon.
6- « Rouge décanté » par Guy Cassiers. Festival d’Avignon.
7- « Long life » par Alvis Hermanis. Théâtre des Salins. Martigues.
8- « Le révizor » par Christophe Rauck . Théâtre des Salins. Martigues.
9- « Gente di Plastica » par Pippo Delbono. Théâtre des Salins. Martigues.

10- « Les poulets n’ont pas de chaises » par Marcial Di Fonzo Bo. Festival d’Avignon.


En 2006, la danse a métamorphosé mon regard, ma place de spectateur. Elle a dérangé mes certitudes et effacé mes approximations. Le théâtre m’est apparu plus en retrait dans ce mouvement d’émergence d’une culture transversale et pluridisciplinaire. Dix pièces ont tout de même jalonné mon parcours de spectateur en quête de nouveaux textes, de jeux d’acteurs improbables et de résonances personnelles révélées.
L’année 2006 aura vu l’articulation entre le langage « cinématographique » et théâtral. Elle a mis du lien entre les corps, les mots et le contexte de l’histoire mais elle a surtout permis de structurer l’inconscient comme un langage.
Les rythmes linéaires dans la mise en scène ont ainsi laissé la place à des mouvements plus complexes. « Combat de nègres et de chiens » d’Arthur Nauziciel a été le plus novateur dans ce changement de temps et d’espace en donnant au spectateur la bonne distance émotionnelle pour l’inviter à réfléchir autrement sur le racisme.
« Au monde » de Joël Pomerat est allé plus loin pour comprendre la complexité d’un système familial en osant une mise en scène entre théâtre et cinéma à l’image d’un « entre-deux » entre l’art et la psyché.
Guy Cassié
, avec « Rouge décanté » (cf.photo) utilisa la vidéo comme support au langage de l’inconscient en nous offrant des effets visuels et de lumières saisissants capables de décanter la mémoire du personnage principal.
Cette déconstruction du temps et de l’espace fut largement utilisée par l’acteur et metteur en scène marseillais Christian Mazzuchini dans « Psychiatrie / déconniatrie » pour faire apparaître l’inconscient par un procédé créateur. Ici aussi, la vidéo était au service d’un nouveau langage loin de l’esthétique vide de sens.
Cette « déconstruction » de la mise en scène fut le moyen de nous parler de notre société mondialisée. Hubert Colas, avec « Face au mur », a conféré aux textes de Grimp une actualité brûlante par un jeu d’acteurs emprunté aux idéologies comportementalistes si chères à une certaine classe politique.
Pipo Delbono, avec « Gente di Plastica » fut peut-être le metteur en scène le plus radical : peu de texte, tout était suggéré pour nous inviter à faire notre chemin dans la réflexion sur la conduite actuelle et passée du monde.
Dans ce bilan, comment ne pas évoquer l’apport des Pays de l’Est ? Avec eux, le regard du spectateur, loin de se centrer sur un point de la scène, devenait horizontal. Piotr Fomenko avec « Guerre et Paix » nous a proposé une mise en scène si « globale » qu’elle nous obligeait à nous mettre en mouvement et le théâtre, par magie, se transformait en fresque animée !
Même vision avec « Long Life » du letton d’Alvis Hermanis où le jeu des acteurs, tel un film d’animation, nous propulsait à regarder la scène comme un écran large capable de suivre au plus près le processus de vieillissement d’habitants d’un immeuble.
Ces mêmes mouvements saccadés et quasi chorégraphiés du corps animèrent la mise en scène décomplexée de Christophe Rauck avec son « Révizor » haut en couleur ! Dans la même veine, «Les poulets n’ont pas de chaises» de Copi mis en scène par Marcial Di Fonzo Bo m’aura permis de traverser le dessin ! De statique, il devenait animé. Cette belle et touchante mise en mouvement a donné un sens presque universel aux dessins de Copi publiés dans le Nouvel Observateur dans les années 60-80.

2007 promet un théâtre encore plus ouvert. C’est inéluctable.

Les dix plus beaux nouveaux espaces.


«Human» de Christophe Huysman. Festival d’Avignon.

"Lugares Comunes" de Benoît Lachambre. KustenFestivaldesArts de Bruxelles.
« L’homme de février » de Gildas Milin . Festival de Marseille.
« 2008 Vallée » de Mathilde Monnier et Philippe Katerine. Festival Montpellier Danse.
"Gyrations of barbarous tribes" par
La Compagnie Kubilaï Khan Investigations. Festival Les Hivernales. Avignon.

« Obstrucsong » de Palle GranhØj . Festival Les Hivernales. Avignon.
 « Sizwe Banzi est mort » par Peter Brook. Festival d’Avignon

« Letters from Tentland Return to sender » par Helena Waldmann . Festival Montpellier Danse.
Concert de Camille.  Festival « Les Botaniques ». Bruxelles.
Concert de Dominique A. Théâtre des Salins. Martigues.



Soufflerait-il dans le spectacle vivant, un vent nouveau qui nous apporterait des formes artistiques inédites où se croiseraient la danse, le théâtre, le cirque, les arts numériques, le nord, le sud, l’est et l’ouest ? Ces croisements s’inscrivent dans un contexte de précarisation générale des artistes qui semble les avoir conduits vers des expressions créatives pour le moins surprenantes.
Cette transdisciplinarité a souvent dénoncé une société individualiste et communautariste. Les créateurs ont recherché des espaces de communication capable d’inventer des liens sociaux moins verticaux.
C’est le poète et metteur en scène Christophe Huysman qui a le plus étonné avec « Human ». À partir d’articulations complexes entre le vertical et le transversal, Huysman propose une poésie de corps entremêlés. Des liens sociaux inédits émergent alors. Le chorégraphe Benoît Lachambre avec "Lugares comunes » a également ouvert  notre regard sur le collectif transversal, au moment où les sociétés se communautarisent. Lachambre leur préfère le lien créatif qui complexifie au détriment de l’interaction qui clive, du langage médiatique et marketing enfermant.
Le metteur en scène Gildas Milin, avec « L’homme de février » a mis l’accent sur les théories comportementalistes qui semblent structurer patiemment notre société fascisante. À trop vouloir contrôler la psyché pour faire face à la complexité, nos politiques finiront par tout « normaliser », même la folie.  En reliant le théâtre, la danse et un concert rock,  Gildas Milin nous a offert l’un des spectacles les plus détonants de l’année.
Cette « folie créative » est à rapprocher de l’œuvre chorégraphique et musicale proposée par Mathilde Monnier et Philippe Katerine. « 2008 Vallée » est une drôle de création, porteuse d’une énergie contagieuse avec un regard féroce sur notre société vide de sens jusqu’à l’absurde. Les six danseurs, compagnons de fortune de Katerine, trouvent des stratégies pour réinventer de nouveaux modes de communication dans des espaces encore improbables aujourd’hui.
Sans aller jusqu’au chaos créatif prôné par Monnier et Katerine, ne conviendrait-il pas de retrouver notre imagination perdue même à partir de nos cadres les plus enfermants. C’est  ce défi qu’a relevé la chorégraphe Danoise Palle GranhØj avec «Obstrucsong », pièce réjouissante où chaque mouvement en rencontre un autre qui l’entrave ! Cette contrainte (d’où l’obstruction) devient une force créative pour les danseurs. À l’heure où certains voudraient renforcer la coercition pour empêcher la créativité, « Obstrcsong » est un magnifique message d’ouverture dans ce monde globalisé.
Le chorégraphe Franck Micheletti nous a proposé d’autres espaces avec "Gyrations of barbarous tribes" à partir d’un collectif métissé de plusieurs rythmes dans la chorégraphie (vibrante jusqu’au paroxysme, organisée, déstructurée, organique toujours)symbole d’une mondialisation inventive. Mais cette recherche butte sur la peur des sociétés industrialisées comme l’a témoigné Peter Brook avec son dernier spectacle, sensible et intelligent, « Sizwe Banzi est mort ».  Mais même les pouvoirs les plus tyranniques ne résisteront pas longtemps à ce mouvement d’ouverture qu’offre  la mondialisation comme l’a magnifiquement démontré la chorégraphe
Helena Waldmann
avec « Letters from Tentland Return to sender », puissant message d’espoir pour les femmes iraniennes.
En 2006, les concerts ont également ouvert leurs espaces trop souvent réduits à un tour de chant bien huilé pour laisser la place à l’inattendu. La chanteuse Camille m’a épaté dans sa recherche pour créer entre elle et le public, entre la chanson et l’art, de nouvelles articulations. Elle a dépoussiéré le concept de concert pour le transformer en fresque théâtrale !
Dans un autre registre, le chanteur Dominique A a donné à son dernier concert des airs symphoniques, en concevant un territoire quasi hypnotique.
2007, année des possibles ?


Les rencontres du Tadorne.


Eric Boudet, photographe de danse.
« Le chemin se fait en marchant » de Claire Heggen. Festival Les Hivernales. Avignon.
« Soli » par La Compagnie de Susan Buirge. Festival Les Hivernales. Avignon.
« Eventail Onze » par
Wilfride Piollet et Jean Guizerix. Festival Les Hivernales. Avignon.
« Jeux d’intention » par Raphaëlle Delaunay. Théâtre des Salins. Martigues.
« Mi non sabir » par Karine Ponties . Festival Les Hivernales. Avignon
« Wasla » d’Héla Fattoumi et Eric Lamoureux . Théâtre d’Arles.
« Tourlourou » par Carlotta Sagna. Théâtre d’Arles.
« ¾ face », Geneviève Sorin. Marseille Objectif Danse.
 « K 626 » par Emanuel Gat. Festival de Marseille.
« Erection » de Pierre Rigal. Théâtre d’Arles / Festival de Marseille.

Tout au long de ce blog, mes écrits sont parsemés de ressentis et de résonances liées à des chorégraphes rencontrés pour la première fois.  Ces spectacles furent marquants, sidérants et enrichissants. À l’issue des représentations, je me sentais prêt à renouveler la rencontre comme un rendez-vous intemporel mémorisé.

Les transmetteurs du mouvement.

C’était en mars dernier. À la recherche d’un cliché de danse, je tombais sur le site d’Éric Boudet. Je visionnais ses photos, ébloui par leur justesse et sa façon de les mettre en mouvement. Deux articles lui seront consacrés avec une volonté farouche de faire connaître son travail et de m’engager auprès de lui pour articuler la photo et le texte par le blog. Cette rencontre est le signe qu’internet est un média de relliance capable de tracer de nouveaux chemins.
La conteuse, chorégraphe et mime Claire Heggen avec « Le chemin se fait en marchant » fut une autre rencontre très émouvante. Une heure trente d’une autobiographie surprenante sur l’univers du mime. J’aurais aimé qu’Eric Boudet la photographie avec Susan Buirge, autre artiste invitée du Festival « Les Hivernales » d’Avignon, qui avec « Soli » m’a appris à regarder une danse minimaliste et généreuse, métaphore d’un lien constructiviste.
Comment pourrais-je oublier la rencontre avec Wilfride Piollet et Jean Guizerix, deux chorégraphes qui marquèrent de leurs empreintes la danse française, loin de la branchitude parfois de mise dans ce milieu ? Avec « Éventail Onze, je fus touché par l’énergie de leur transmission à d’autres danseurs et heureux d’avoir été leurs invités, le temps d’une soirée inoubliable des« Hivernales » !

Des femmes qui dansent (pour) les hommes

C’était en avril dernier. Je me souviens encore de sa robe blanche. Raphaëlle Delaunay, danseuse et chorégraphe, m’avait invité pour ses « Jeux d’intention » au Théâtre des Salins de Martigues. Son spectacle réparait les fragmentations provoquées par la vision masculine du pouvoir. Éblouissant.
La BelgeKarine Ponties avec « Mi non sabir » (notre photo) s’attaqua avec humour aux petits jeux des hommes. À dénoncer leurs faiblesses, elle leur donna une nouvelle force. Sur un autre registre, Héla Fattoumi avec « Wasla » dansa le courage féminin face à l’intégrisme religieux, dicté par le pouvoir masculin. Carlotta Sagna avec« Tourlourou » nous donna  les clefs d’un mystère que les hommes ne comprennent pas toujours : d’où vient la force féminine ? C’est Geneviève Sorin avec « ¾ face » qui a réussi la plus belle alchimie entre hommes et femmes à partir d’un quatuor d’équilibres et d’articulations pour le moins complexes !

Trois hommes lumineux.

Dix danseuses ont offert au Festival de Marseille un moment unique. Le chorégraphe Emmanuel Gat avec &
laquo; K 626 » a su faire danser ces dix« petits soldats d’Israël » sur le requiem inachevé de Mozart. Quand la danse rencontre l’incertitude et le chaos, elle résonne chez chacun d’entre nous.
La résonance était a priori facile : « comment l’homme passe-t-il de la position couchée à la position debout ? ». Nous vivons ce processus depuis la naissance. Le chorégraphe Pierre RigalÉrection » et le metteur en scène Aurélien Bory en ont fait un mouvement complexe pour mieux interroger nos postures couchées, métaphore de nos positionnements dans la vie. Trente minutes époustouflantes. À suivre.

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EN COURS DE REFORMATAGE

Année 2006: les rencontres du Tadorne.


Les rencontres du Tadorne.


Eric Boudet, photographe de danse.
« Le chemin se fait en marchant » de Claire Heggen. Festival Les Hivernales. Avignon.
« Soli » par La Compagnie de Susan Buirge. Festival Les Hivernales. Avignon.
« Eventail Onze » par
Wilfride Piollet et Jean Guizerix. Festival Les Hivernales. Avignon.
« Jeux d’intention » par Raphaëlle Delaunay. Théâtre des Salins. Martigues.
« Mi non sabir » par Karine Ponties . Festival Les Hivernales. Avignon
« Wasla » d’Héla Fattoumi et Eric Lamoureux . Théâtre d’Arles.
« Tourlourou » par Carlotta Sagna. Théâtre d’Arles.
« ¾ face », Geneviève Sorin. Marseille Objectif Danse.
 « K 626 » par Emanuel Gat. Festival de Marseille.
« Erection » de Pierre Rigal. Théâtre d’Arles / Festival de Marseille.

Au commencement, il y a le chapitre 1 , le chapitre 2, puis le chapitre 3!

Tout au long de ce blog, mes écrits sont parsemés de ressentis et de résonances liées à des chorégraphes rencontrés pour la première fois.  Ces spectacles furent marquants, sidérants et enrichissants. À l’issue des représentations, je me sentais prêt à renouveler la rencontre comme un rendez-vous intemporel mémorisé.

Les transmetteurs du mouvement.

C’était en mars dernier. À la recherche d’un cliché de danse, je tombais sur le site d’Éric Boudet. Je visionnais ses photos, ébloui par leur justesse et sa façon de les mettre en mouvement. Deux articles lui seront consacrés avec une volonté farouche de faire connaître son travail et de m’engager auprès de lui pour articuler la photo et le texte par le blog. Cette rencontre est le signe qu’internet est un média de relliance capable de tracer de nouveaux chemins.
La conteuse, chorégraphe et mime Claire Heggen avec « Le chemin se fait en marchant » fut une autre rencontre très émouvante. Une heure trente d’une autobiographie surprenante sur l’univers du mime. J’aurais aimé qu’Eric Boudet la photographie avec Susan Buirge, autre artiste invitée du Festival « Les Hivernales » d’Avignon, qui avec « Soli » m’a appris à regarder une danse minimaliste et généreuse, métaphore d’un lien constructiviste.
Comment pourrais-je oublier la rencontre avec Wilfride Piollet et Jean Guizerix, deux chorégraphes qui marquèrent de leurs empreintes la danse française, loin de la branchitude parfois de mise dans ce milieu ? Avec « Éventail Onze, je fus touché par l’énergie de leur transmission à d’autres danseurs et heureux d’avoir été leurs invités, le temps d’une soirée inoubliable des« Hivernales » !

Des femmes qui dansent (pour) les hommes

C’était en avril dernier. Je me souviens encore de sa robe blanche. Raphaëlle Delaunay, danseuse et chorégraphe, m’avait invité pour ses « Jeux d’intention » au Théâtre des Salins de Martigues. Son spectacle réparait les fragmentations provoquées par la vision masculine du pouvoir. Éblouissant.
La BelgeKarine Ponties avec « Mi non sabir » (notre photo) s’attaqua avec humour aux petits jeux des hommes. À dénoncer leurs faiblesses, elle leur donna une nouvelle force. Sur un autre registre, Héla Fattoumi avec « Wasla » dansa le courage féminin face à l’intégrisme religieux, dicté par le pouvoir masculin. Carlotta Sagna avec« Tourlourou » nous donna  les clefs d’un mystère que les hommes ne comprennent pas toujours : d’où vient la force féminine ? C’est Geneviève Sorin avec « &frac3
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» qui a réussi la plus belle alchimie entre hommes et femmes à partir d’un quatuor d’équilibres et d’articulations pour le moins complexes !

Trois hommes lumineux.

Dix danseuses ont offert au Festival de Marseille un moment unique. Le chorégraphe Emmanuel Gat avec « K 626 » a su faire danser ces dix« petits soldats d’Israël » sur le requiem inachevé de Mozart. Quand la danse rencontre l’incertitude et le chaos, elle résonne chez chacun d’entre nous.
La résonance était a priori facile : « comment l’homme passe-t-il de la position couchée à la position debout ? ». Nous vivons ce processus depuis la naissance. Le chorégraphe Pierre RigalÉrection » et le metteur en scène Aurélien Bory en ont fait un mouvement complexe pour mieux interroger nos postures couchées, métaphore de nos positionnements dans la vie. Trente minutes époustouflantes. À suivre.