C'était au KunstenFestivalDesArts à Bruxelles, au printemps dernier. Le metteur en scène américain d'origine coréenne, Young Jean Lee, présentait « The Shipment ». Au Festival d’Automne, vous goûterez l'humour “noir” de cette ?uvre qui déstabilise avec subtilité nos représentations sur le racisme. À ne pas manquer. C'est au Théâtre de Gennevilliers du 4 au 8 novembre. La critique est à lire ici.
C'était au KunstenFestivalDesArts à Bruxelles au printemps 2008. Nous étions conviés dans une friche industrielle pour « Je meurs comme un pays » de Dimitri Dimitriadis, une création au croisement de la Grèce Antique et de celle des « colonels ». Texte universel ? Pas si sûr malgré une centaine de figurants et quelques comédiens professionnels perdus dans une mise en scène mégalomaniaque. Que pourra bien donner cette ?uvre à l'Odéon, Théâtre de l'Europe (du 7 au 12 novembre) qui a tant refroidi le public belge? La critique est à lire ici.
C'était au KunstenFestivalDesArts à Bruxelles au printemps dernier. Le Congolais Faustin Linyekula présentait « more more more?future » devant un public belge toujours friand dès que l'on évoque son ancienne colonie. Entre danse, concert et music-hall, cette ?uvre sur le rôle de la musique dans la conscience politique, vous plonge dans l'ennui passé les vingt premières minutes. En l'absence de mise en scène assumée, Faustin Linyekula plombe et prend le pouvoir sur le public. C'est à la Maison des Arts de Créteil du 12 au 14 novembre 2009.
C'était en septembre dernier, lors du Festival « Sens Interdits » à Lyon. Le metteur en scène polonais Jan Klata présentait « Transfer ! ». Ici aussi, amateurs et comédiens professionnels se partagent la scène. D'un côté, des témoignages bouleversants de ces « enfants » de la Deuxième Guerre mondiale. De l’autre, une scène en hauteur où l'on joue un remake (raté) du sommet de Yalta. À ne pas vouloir faire confiance au jeu des amateurs, Jan Klata s'amuse avec le feu. À voir tout de même à la Maison des Arts de Créteil du 5 au 7 novembre. La critique est à lire ici.
Je ne connaissais pas Jean-Jacques le Bel. Artiste, organisateur d'expositions ou de festivals, poète, théoricien, activiste politique, il est l'invité de la Maison Rouge, où il présente « soulèvements ». Vous plongerez dans son univers artistique où rien n'est hiérarchisé, mais où tout est en lien. Visiter cette exposition, c'est perdre son statut de visiteur passif pour retrouver le plaisir de tirer un bout de ficelle et s'étonner de là où il vous emmène. À ne pas manquer. Jusqu'au 17 janvier 2010.
Bon Festival d’Automne à tous,
Pascal Bély – www.festivalier.net


La table est bien trop large pour
Avec la représentation du « Malade imaginaire » de Molière, Alexis MOATI réussit à bousculer les idées préconçues d'un public scolaire souvent réticent à l'égard du théâtre, n'y voyant qu'un lieu désuet, où sont présentés des « classiques » figés et immuables. Ici, il devra s'en affranchir pour s'éveiller à une forme «participative » inédite.
C'est une semaine turbulente, dans un climat de persécution et de décadence qui enveloppe tout le pays. La peur s'immisce partout, les barrières se dressent, le népotisme s'invite au plus haut niveau de l'Etat, l'argent infiltre les lieux du savoir, les commentaires sur les sites internet des journaux concernant Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, sont d'une violence inouïe. La société du spectacle et du jeu, érigée en propos artistique à la
À d’autres moments, ces âmes torturées ont le corps d’un f?tus se contractant sous les coups extérieurs. La mort est un prélude à la renaissance. Et puis, la cérémonie bascule : la danse se fait douleur. La danseuse tourne sur elle-même au cours de minutes interminables : elle risque à tout moment de perdre son centre de gravité, de se brûler les pieds par contact avec le sol. Cette torche vivante fait tomber les bras et la tête. L’art se niche au c?ur de la torture : beau et troublant à la fois.
Cet été, au Festival d'Avignon, le metteur en scène italien Pippo Delbono avec « La Menzogna » nous offrait un final éblouissant : seul le « fou » pouvait nous sauver de la débâcle. À Marseille, le fou est un roi qui se moque bien de notre triste sort ! Personnifié par Etienne Saglio dans « le soir des monstres », cette ?uvre de cirque étonne par son langage (entre tours de magie et théâtre burlesque sans texte). Le pouvoir s'incarne, mais Étienne Saglio peine à s'amuser avec le corps « institué » et nous inflige des mouvements plus proche d'un « one man show » que notre petit président jouent d'ailleurs à merveille. Malgré une réelle sincérité dans le jeu, l'ennui guette. Étienne Saglio a un talent prometteur, mais on aurait aimé un peu plus d'audace en lieu et place de ses numéros tuyautés qui finissent par lasser.
À côté, le fou incarné par Bonaventure Gacon détonne ! « Par le boudu » nous donne à voir l'un des clowns les plus complexes jamais rencontré. Il perd toutes notions d'espace et de verticalité. Assassin d'enfant, il va jusqu'à le manger. Pour s'asseoir ou se lever, il prend de tels chemins de traverse, qu'il peine à retrouver la mécanique de son corps. C'est un clown contaminé par notre société de consommation qui s'amourache d'un poêlon. Il finit même par engloutir n'importe quoi au risque de se casser les dents. Pour incarner nos névroses obsessionnelles d'ordre et de sécurité, il imite un soldat obéissant, prêt à tendre le bras vers Jean-Marie. Tout au long de ce spectacle drôle et subtil, me revient l'année 2002, celle où la France s'est couverte de honte. Étrange coïncidence, c'est la date de création de « Par le boudu ». Huit ans que ce clown cauchemardesque envahit nos théâtres et torture nos mauvaises consciences. Réussira-t-il à nous sauver ?