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Thomas Ostermeier éblouit: l’avenir est décidément allemand.

Il fut le brillant artiste associé du Festival d’Avignon en 2004. Je me souviens de ce metteur en scène arpentant les rues d’Avignon à la rencontre des auteurs et du public. Ce soir, au moment où nous faisons un triomphe à sa troupe pour “Hedda Gabler” à la Criée de Marseille, il monte timidement sur le plateau pour recevoir un tonnerre d’applaudissements. Nous sommes plusieurs à être manifestement heureux de retrouver l’immense talent de cet artiste berlinois. Thomas Ostermeier signe là l’un de ses chefs d’oeuvre.
Hedda (troublante Katharina Scüttler) vient d’épouser un historien rassurant et méticuleux alors qu’elle se destinait par amour à rejoindre un écrivain loufoque et talentueux. Au retour du voyage de noces, tous les protagonistes de sa vie s’égarent dans un huit-clos étouffant et tragique où chacun, pris dans des jeux de domination – soumission, finit par s’écrouler tel un château de cartes minutieusement élaboré par cette caste bourgeoise. Au départ, la pièce s’étire doucement et la lourdeur s’installe: tout est sous contrôle et l’on s’accroche à la fragilité des mots et des corps pour se rassurer face au chaos émergeant où tout peut basculer à chaque instant.
hedda-gabler-ostermeier-1178481673.jpg heddag-1.jpg

C’est ainsi que l’exceptionnelle scénographie joue un rôle capital: loft au design dépouillé (comme si la forme primait sur le fond); grande baie vitrée où la pluie dégouline (tel un chagrin qui n’en finit pas), larges miroirs en hauteur où les spectateurs voient les coulisses tout en lisant la traduction (magnifique trouvaille!), où la scène tournante transforme l’appartement en grand écran vidéo pour l’ouvrir vers la ville et leurs vies cachées. Il finit par tourner sur lui-même comme une bourgeoisie qui ne cesse de s’auto-enfermer. La scénographie campe les interactions entre les acteurs; elle est d’une minutie extraordinaire à l’image du mari enseignant – chercheur qui colle par terre des bouts de texte pour faire sa recherche macabre. Elle fluidifie les relations telles les portes coulissantes des baies vitrées qui tantôt isolent, ouvrent les cases et autorisent les simulations. Les mouvements des corps sont tout aussi sublimes, à la frontière d’une chorégraphie: ils s’articulent entre eux comme des automates telle une culture qui répète plus qu’elle ne crée. “Hedda Gabler” écrit dans les années 1870 par le norvégien Henrik Isben devient alors une tragédie moderne où la concurrence entre les acteurs trouve une résonance dans notre société où le culte du chacun-pour-soi est exacerbé en valeurs de la République.
Il convient donc de saluer l’immense talent de ce metteur en scène qui part d’un puzzle pour lui donner corps, où le public est inclus dans des allers-retours permanents entre rire et drame, comme si ce paradoxe alimentait le processus dramatique. Car loin de nous rendre observateurs, Thomas Ostermeier cherche à nous immerger dans cet espace tournant et retournant et crée la voie qui mène du voyeurisme à l’émotion partagée. Il a compris qu’il y a une part d'”Hedda Gabler” en chacun de nous.
Triomphe.

Pascal Bély
www.festivalier.net
“Hedda Gabler” a été joué le 27 septembre 2007 à La Criée de Marseille.
 

 

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Le Festival ?Seconde Nature? offre des places aux abonnés du Tadorne!

Après le Parc de la Villette de Paris, le Festival des “cultures électroniques et des arts multimédia” d'Aix en Provence invite les abonnés du Tadorne pour quatre soirées à la Fondation Vasarely (1 invitation par soirée et par personne).
C'est une occasion pour (peut-être) faire connaissance avec ce festival qui affiche une belle ambition artistique:

 

MERCREDI 19 SEPTEMBRE
CINÉMA POUR L'OREILLE .
20H/21H30 :
Concerts spatialisés par Denis Dufour, Denis Cabacho, Lionel Kasparian, Samuel Lartisien.
21H30/23H30 : Sub / Under Construction / Prototype / Synken .

 
 

JEUDI 20 SEPTEMBRE
CINÉMA POUR L'OREILLE. 20H/21H : Concerts spatialisés par Denis Cabacho, Lionel Kasparian, Samuel Lartisien.
SCÈNES ÉMERGENTES. 20H/00H : Charbel / 4ms Latency / K-Led / Jade

VENDREDI 21 SEPTEMBRE.CONCERTS .
20H/2H : 
JIMI TENOR & KABU KABU . LIVE . FINLANDE
MOCKY . LIVE . CANADA
ALVA NOTO . LIVE AUDIOVISUEL . ALLEMAGNE
FRED BERTHET & DENNIS DEZENN . LIVE & VJ . FRANCE

SAMEDI 22 SEPTEMBRE. CONCERTS .
20H/2H
BOOM BIP . LIVE . USA
LAWRENCE . LIVE . ALLEMAGNE
MURCOF & FRANCESCO TRISTANO . LIVE . MEXIQUE/LUXEMBOURG
DANTON EEPROM . LIVE AUDIOVISUEL . FRANCE

 

Pour cela, envoyez un mail à contact@secondenature.org en précisant ?abonné blog Tadorne? et la soirée choisie.

 

À bientôt.

 

Pascal Bély.

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La pataugeoire d’Ivani Santana au Pavillon Noir d’Aix en Provence.

Le Pavillon Noir des Ballets Preljocaj sait promouvoir ses productions et créer des partenariats pour être le lieu ?incontournable? de la danse. C'est ainsi que la chorégraphe brésilienne Ivani Santana a bénéficié d'une résidence à Aix en Provence et le privilège de s'immiscer dans la programmation du festival des cultures électroniques, ?Seconde Nature?. Avec un tel déploiement de moyens, nous attendions une création originale, ?multi ? dimensionnelle ? qui unit ?danse et nouveaux médias? comme le proclame la plaquette. Au final, c'est un spectacle zapping, sans fil conducteur, qui finit par procurer une migraine tenace à force de prendre le spectateur pour un sujet passif, docile, dépendant de l'image, du son et des formes sans sens. Car ?le moi, le cristal et l'eau? est avant tout un espace d'expérimentation pour la chorégraphe, où les danseurs ne sont que des faire-valoir, où le public, même présent sur scène, n'est qu'un élément du décor, quand il n'est pas filmé par des caméras de surveillance ou de télé réalité.
Ivani Santana ne sait plus ce qu'elle veut nous dire, trébuche dans les fils de ces connexions sans but, tourne en rond avec ses jouets téléguidés qui se cognent de partout, cherche LA scène et réussit par se perdre dans ce Pavillon Noir inadapté à la complication de son propos. Rien n'est creusé, tout est survolé. On change de territoires comme de chemises qui finissent toutes par s'étendre sur une corde à linge, au fond des gradins (sic). On délimite des petits espaces de danse pour systématiquement en brouiller la visée en provoquant une curiosité à l'autre bout de la scène.
Ivani Santana confond le multi ? dimensionnel avec la multiplication des cases. Le résultat est désolant et confirme ce que nous pressentions déjà: la saison 2007 ? 2008 du Pavillon Noir prend l'eau et le reste de la programmation ne la sauvera pas du naufrage. Tout au plus, le répertoire des Ballets Preljocaj suffira à remettre à flot un navire unidimensionnel.

Pascal Bély
www.festivalier.net

?????? «le moi, le cristal et l'eaud’Ivani Santana a été joué le 15 septembre 2007 au Pavillon Noir dans le cadre du Festival “Seconde Nature”.

 

Ps: Puisque le Pavillon Noir est incontournable dans l'articulation danse ? culture électronique, on évitera de se perdre une fois de plus dans un puits sans fond lors d'?Eldorado?, dernière création des Ballets Preljocaj, présenté le 21 septembre. Le compte-rendu est ici.

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A Aix en Provence, les pas de côté du festival ?Seconde Nature”.

C'est une ambiance un peu étrange qu'inaugure le Festival des musiques électroniques d'Aix en Provence, ?Seconde nature?, en se produisant dans le Théâtre à l'italienne du ?Jeu de Paume?. Il accueille un public peu habitué aux salles dorées pour ce style de performance. Doit-on y voir une reconnaissance ?institutionnelle? pour ce Festival qui vient d'opérer sa révolution en fusionnant deux anciennes manifestations aixoises, ?Arborescence? et ?Territoires électroniques?? C'est donc sagement assis que nous écoutons deux univers musicaux, propices au regard décalé, pour se décentrer d'une semaine pour le moins agitée.
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Koudllam est le premier à se risquer pour faire trembler les murs de ce vénérable théâtre. Debout, en contre-jour, il chante le monde tel que le montrent les vidéos de l'artiste Cyprien Gaillard. Elles furent projetées lors de l'exposition ?Enlarge Your Practice? à la Friche Belle de Mai de Marseille durant tout l'été. La musique m'avait à l'époque troublée. Le hasard des programmations fait le lien, à moins que ce ne soit les acteurs culturels qui tissent entre Aix et Marseille ce que la ligne de chemin de fer entre elles est bien incapable d'opérer! L'alchimie entre les deux univers fonctionne même si l'on peut regretter la faiblesse d'un volume qui semble ne pas vouloir écraser le regard panoramique de Cyprien Gaillard. On est pris de frayeur à voir deux bandes rivales s'affronter dans le parc public d'un ensemble d'immeubles. La silhouette de Koudlam et sa voix plonge dans la ?danse? des groupes et nous propulse telle au c?ur de l'agressivité et du mouvement chaotique engendré par la dialogique exclusion – inclusion. Il se dégage de l'articulation entre musique et vidéo, un charme, une beauté déconcertante. Le processus artistique serait-il une réponse aux violences des cités? Doit-on reconsidérer notre regard comme nous y invite Cyprien Gaillard lorsqu’il survole en hélicoptère ces barres d'immeubles, pour leur conférer un statut d’?uvre d'art? Troublant. Le public applaudit à peine tandis que Koudlam s'éclipse. Malaise ou sidération? Les deux.
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L'entracte permet de changer totalement d'univers même si le monde infiniment complexe des cités pouvait trouver avec Pierre Bastien un prolongement poétique. Installé à gauche de la scène comme un enfant qui joue dans sa chambre pour ne déranger personne, il produit une musique déconstruite et mélodique à partir de jouets automates (un tourne-disque, un petit tambourin, des lamelles de papier,..). Avec une trompette filtrée, il mélange blues et bruits mécaniques tandis qu'une vidéo aux accents ?Lynchiens? capte notre regard pour définitivement nous engloutir dans une sphère où la déconstruction est la règle. À l'instar de Michel Laubu avec ses marionnettes, ou du metteur en scène Suisse Stefan Kaegi avec son théâtre en miniature, la réduction amplifie le lien, le sens comme si les artifices n'y avaient pas leur place, où l'imaginaire prend le pas sur le rationalisme de nos sociétés uniformisées. La performance est d'autant plus exceptionnelle que la musique de Pierre Bastien se fond dans la vidéo de Régis Cotentin et finit par opérer un lâcher-prise salvateur. Les frontières tombent, le regard cesse les allers-retour entre lui et l'écran. Il  se crée alors un nouvel espace que seul notre inconscient construit pour nous aider à ressentir ce moment unique, car inimitable.

Pascal Bély
www.festivalier.net
La vidéo de Cyprien Gaillard sur une musique de Koudlam,:

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=TgVVQlFrN-U&w=425&h=355]


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Le Parc de la Villette offre des places pour les abonnés du Tadorne!


Ne manquez pas le spectacle déshabillé
de la rentrée?

NIGHTSHADE
strip-tease chorégraphié

18 sept / 13 oct
Grande Halle de la Villette


6 invitations sur la représentation du 19 septembre pour les plus rapides d’entres vous !

Pour faire partie des invités, inscrivez-vous par mail à a.coutouzis@villette.com en indiquant, comme objet : TADORNE
Vous recevrez un mail de confirmation si vous faites partie des 6 premiers ! (chaque invitation est valable pour une personne)

Après avoir vu le spectacle, nous attendons vos impressions sur le BLOG TADORNE !

Chorégraphies :
Eric De Volder / Vera Mantero / Claudia Triozzi / Alain Platel / Caterina Sagna / Johanne Saunier / Wim Vandekeybus…

* Photos :
1>Eric De Volver 2>Wim Vandekeybus 3>Vera Mantero 4>Alain Platel 5>Johanne Saunier
__________________________________________
NIGHTSHADE…
… 7 chorégraphes contemporains nous ouvrent les portes de leur jardin secret en dirigeant 7 strip-teaseurs professionnels pour 7 versions du fantasme et de l'objet du désir !

Une manière de faire se rejoindre deux univers a priori opposés : le cabaret érotique et la création contemporaine.
7 solos, ou le nu commercial se mue en nu artistique, comme autant de variations sur un même exercice…

Plus d’infos >>>
Extrait vidéo sur MYSPACE >>>

Billetterie en ligne >>>
Plan d’accès >>>
Tarifs : Plein Tarif : 18 ? / Tarif réduit : 14,50 ? / Carte Villette : 9 ?
Venez en bande (à partir de 5 pers) et bénéficiez du Tarif Réduit
Horaires : Du mardi au samedi à 20h30

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Au Festival de Biarritz, prenons “le temps d’aimer” la Compagnie Androphyne.

Au Festival de danse de Biarritz, “le temps d’aimer”, la Compagnie Androphyne présente « le spectacle dont vous êtes le héros » joué à Paris en Février dernier lors de “Faits d’hiver”. Ce fut l’occasion d’expérimenter une écriture transversale à partir du ressenti des spectateurs sur une oeuvre chorégragraphique étonante.
Rendez-vous le 12 septembre, à Biarritz. A ne pas manquer!

Nous revenons au studio « Le regard du cygne » dans le 20ème pour « le spectacle dont vous êtes le héros » par la Compagnie Androphyne. J'interviewe quelques spectateurs avant la représentation. Personne ne semble faire le lien avec le titre de la pièce comme si plus rien ne pouvait surprendre ce public de connaisseurs ! Par contre, la présence du bloggeur étonne, fait sourire, interroge, intéresse. Les rendez-vous sont pris avec quelques uns. Seront-ils les héros de la soirée ?
Le dispositif scénique frappe par son inventivité : télévisions à terre et au mur, musiciens à droite, grande toile à gauche et divers objets tombants du plafond. Il y en a pour tous les goûts, tous les regards et j'imagine déjà une danse?pluridisciplinaire ! Très vite, nous voilà projetés dans l'univers de « Big Brother ».  Un homme à l'écran explique les règles du statut de l'intermittence à un ami qui semble ne rien y comprendre. Le spectacle débute avec ce héros des temps modernes et se terminera une heure après par un verre de vin offert au public sur la scène ! Entre ces deux moments, un groupe de huit artistes tente le tout pour le tout pour créer une ?uvre déconstruite, où tout ne tient qu'à un fil avec des références appuyées à notre société médiatique en perte de sens. C'est un tourbillon de mots, de corps jetés à terre, de provocations, de souffrances et de solitudes, de paris fous gagnés et perdus, de tentatives réussies et d'échecs retentissants. En une heure, notre société est sur scène pendant que les artistes, toujours plus précaires, nous aident à rechercher le sens. Face à ce déluge, le public ne peut rester passif. Trois spectateurs (volontaires) sont tirés au sort pour venir sur scène. Après une sélection sans pitié aux critères aléatoires, un seul survit ! Il est tour à tour manipulé, laissé de côté, intégré dans la troupe puis menacé d'exclusion. On le métamorphose en «big brother » et semble y prendre plaisir, comme pris à son propre piège. On ne sait plus où donner de la tête. Notre monde est devenu complètement fou et notre « héros »  de la soirée s'en sort tant bien que mal. Les acteurs finissent éreintés, maculés de sang, mais l'art est toujours là, à travers cette fresque dessinée à partir des corps d’un artiste et du spectateur – héros!
Ce groupe de chanteurs ? musiciens ? plasticiens – danseurs est à l'image de sa musique (enivrante), de sa danse (« sculpturale ») et de ses décors (en mouvement permanent). La Compagnie Androphyne ne manque décidément pas d'idées et de talents dans cette société polluée par le temps  médiatique et obsédée par le contrôle.
Les spectateurs, une fois sur scène, un verre à la main, se laissent volontiers interviewer par le bloggeur, comme si l'exercice était cohérent avec le spectacle. Tommy, très inspiré, évoque un « existentialisme galvaudé, mais présent », une ?uvre où «je retrouve les codes de mon imaginaire, de mon quotidien d'artiste. C'est une pièce qui va évoluer dans ses articulations ».  Cette évolution est d'autant plus évidente que le lien avec le public est ouvert : « On s'interroge,  on ne subit pas ; le parcours n'est pas fléché, il y a des parcours multiples. » affirme Christine. Ce sentiment est relayé par Yasmina qui note «une liberté corporelle très forte », là où Hélène voit « des lignes qui se croisent et se décroisent ». Cette pièce a des allures de conte moderne avec ses personnages étranges, telle cette meneuse de revue qui a fortement impressionné Evelyne par « sa distance extraordinaire à mener le jeu dans un espace aussi petit ». Nathalie y voit presque « une comédie  musicale » tant le jeu est ouvert. Mais qu'en dit le héros de la soirée ? Cyril est discret, étonné par mes questions. Il aurait aimé voir le spectacle !  À l'intérieur, il a tenté de ne  « pas être que spectateur. Il fallait que je fasse le maximum pour faire partie de l'ensemble » même « s'ils ont tout fait pour m'intégrer ». Véronique a pu réaliser le rêve de Cyril : être l'héroïne la veille, et spectatrice le lendemain. Elle répond avec gourmandise à toutes mes questions et finit par me lâcher :   « suite à cette expérience, mon regard a changé à la fois sur le détail et l'unité d'ensemble ». À les écouter, leurs actes n'ont rien d'héroïque. Je suis presque déçu.
Sofie me confie plus tard qu'elle n'a pas «eu de déclic » et qu'elle ne sait « jamais investi psychologiquement ». Au final, la fonction du héros semble perdre de sa superbe comme si tout se déverticalisait ! Il est donc temps de passer à autre chose, à d'autres représentations théâtrales, où l'artiste ne serait plus au centre de tout, mais en lien avec le tout.
On attend avec impatience le prochain spectacle de la Compagnie Androphyne pour redynamiser tous ces héros qui sont déjà fatigués !


Photos non libre de droit; pour de plus amples informations, contactez Eric Boudet.
?????? “Le
spectacle dont vous êtes le héros” de Pierre – Johan Suc et Magali Pobel a été joué les 1er et 2 février au “Regard du Cygne” à Paris dans le cadre du Festival “Faits d’Hiver” et à Biarritz le 12 septembre 2007.

 

 

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LES EXPOSITIONS

Exceptionnel ?Visa pour l’image? à Perpignan.

L'édition 2007 de ?Visa pour l'image?, Festival International du photojournalisme à Perpignan est exceptionnelle. Alors que la ?people-isation? envahit nos journaux, que nos médias se recentrent de plus en plus sur la Sarkosie, que la presse écrite gratuite uniformise l’information, Perpignan devient le temps de deux semaines, une destination indispensable pour ouvrir l'oeil sur un monde globalisé. Loin des grands conflits hyper médiatisés, ?Visa pour l'image? montre ce qui se développer de façon souterraine (exploitation des enfants, violation des droits de l'homme dans les prisons, l'humiliation des femmes par les pouvoirs religieux) au profit d'occidentaux avides de produits bon marché. Je quitte Perpignan troublé, submergé par la qualité des expositions proposées. Rapide panorama d'un visa qui autorise tant de traversées…

 

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Jane Evelyn Atwood
Dimitar Dilkof

 


Six photographes, artistes ? reporter au regard décalé, à la frontière de l'art et du reportage. font un génial ?pas de côté? pour ouvrir notre conscience envers des pays classés dans nos mémoires.
Jane Evelyn Atwood
avec ?Haïti? est au sommet de son art. On reste médusé face à tant de virtuosité où les corps et les décors d'Haïti se confondent pour dessiner une fresque aux mille couleurs dans ce pays si pauvre. Atwood se saisit de l'infiniment petit pour le rendre grandiose à l'image d'un peuple dont la créativité semble être la seule ressource pour survivre.
Avec autant de génie, le photographe palestinien Raed Bawahah parvient à clouer sur place de nombreux visiteurs avec ?Vivre en Palestine. Hors de la guerre
israélo-palestinienne (ou dedans), il nous propose des visages, des postures d'hommes et de femmes internés dans un hôpital psychiatrique ou rencontrés sur les lieux de son enfance. On les croirait tous issus des pièces du metteur en scène Pipo Delbono, ou danseurs chez Pina Bauch. Les fous et les enfants abattent les murs, dégagent les gravas pour nous montrer une Palestine courageuse où la folie des hommes va finir par les rendre tous fous. Émouvantes jusqu'aux larmes, ses photos dessinent un peuple, une terre, une nation loin des discours guerriers.
Le Bulgare Dimitar Dilkoff avec ses ?Chroniques de l'Est? photographie les peuples avec gourmandise, empathie et retenue. On sourit parfois, pour s'inquiéter souvent de la collusion entre le politique et le religieux. Le corps est au centre des photos (métaphore de nos soumissions et dépendances?): des femmes se glissent sous les robes des prêtres pour prier, un homme s'immole par le feu pour protester, puis un groupe se jette dans l'eau glacée pour attraper une croix lancée par un religieux. Dilkoff est un très grand photographe pour susciter avec tant de force des résonances qui dépassent les frontières de l'Est.

 

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Raed Bawahah Agnès Dherbeys


La Française Agnès Dherbeys, avec ?Timor oriental: les rêves brisés de l'indépendance? ne passent pas inaperçue malgré sa très mauvaise exposition dans un des passages du Couvent des Minimes. Elle fait émerger la soif de démocratie d'un pays ravagé par la guerre avant que l'indépendance ne soit proclamée en mai 2002. Les cris traversent la photo, les contrastes de couleurs, de formes épousent les ambiguïtés d'un peuple partagé entre dépendance à l'égard des forces armées internationales et le désir d'autonomie. C'est époustouflant d'authenticité à l’image d’une humaniste lumineuse!

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Sergey Maximishin Véronique de Viguerie

Le Russe Sergey Maximishin avec ?Le dernier empire, 20 ans après?, pose un regard sans concession sur son pays. Les situations (souvent surréalistes) sont à l'image d'une nation tenue par une main de fer par Poutine, attiré par le capitalisme triomphant et soucieux de ses traditions. On est sidéré par ces clichés presque tous au bord de l'implosion, de la cassure ou de l'effondrement. Seuls, deux hommes échangeant dans un sauna nous apaisent tandis que la Russie plonge dans le regard obscur de Poutine capté dans son bureau (glaçant).
La Française Véronique de Viguerie avec ?Afghanistan, Inch'Allah??, émeut à plus d'un titre lorsqu'elle photographie les femmes de ce pays: avec son objectif, elle leur hôte symboliquement la burka et finit par leur redonner un visage qu'elle n'aurait jamais du perdre. On est troublé à l’égard de ses clichés où la femme est souvent une icône (religieuse?) face à des hommes assoiffés de pouvoir.

Cette sélection ne saurait masquer l'immense talent d'autres photographes qui semblent avoir été inspirés par une théorie de Mandela où celui-ci déclarait: ?je reconnais une démocratie au sort qu'elle fait à ses compatriotes les plus exclus, les plus marginaux?. C'est ainsi que les enfants esclaves, les mineurs prisonniers, les femmes exploitées envahissent plusieurs salles: Carolyn Cole du Los Angeles Time, Samuel Bollendorff (?À marche forcée?), Ian Berry, (?les enfants jetables du Ghana?) et Lizzie Sadin, (?Mineurs en peines?) interpellent, dénoncent, expliquent. À quatre, ils proposent le plus effroyable des reportages, celui que l'on ne verra jamais dans nos médias.
file-245867-58748.jpgIl ne faudra pas en tout cas compter sur Eric Hadj, qui avec ?A 20 kilomètres de la tour Eiffel? pose un regard scandaleux sur la banlieue où il a voulu ?photographier le vide? (comment est-ce possible avec des humains?). Il est notamment l'auteur d'une des photos où une enseignante lit dans le RER alors qu'elle est entourée de jeunes des quartiers. Elle fut publiée dans Paris ? Match en mars 2007 avec une légende pour le moins surprenante Sur les portables, la musique ­ du rap ­ joue à fond. La passagère, pas rassurée, se plonge dans sa lecture et n’en sort pas.»). Paris-Match a osé s'exposer à ?Visa pour l'image? comme si de rien n'était. Il est vrai qu'à trop vouloir transformer la réalité, il devient le journal spécialiste des clichés.


Pascal Bély
www.festivalier.net

?????? ?Visa pour l’image? à Perpignan jusqu’au 16 septembre 2007.

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«NIGHTSHADE», du Merlan à La Villette : déshabillons-nous!

villette.JPGC’était au mois de janvier 2007. « NIGHTSHADE » était joué au Théâtre du Merlan de Marseille. En voici un compte-rendu effeuillé…alors que la pièce est à l’affiche du Parc de la Villette jusqu’à la mi-octobre.

Ce soir, malgré le froid piquant, tout paraît léger. J'arrive au Gymnase à Marseille, escale du Théâtre du Merlan, qui poursuit ses « vagabondages » pendant sa rénovation. Un bar à huîtres est installé sur le trottoir et la foule se presse pour un événement européen.  Avec « Belladonne », sept chorégraphes (Alain Platel, Win Vandekeybus, Caterina Sagna, Vera Mantero, Claudia Triozzi, Eric de Volder, Johanne Saunier) revisitent le strip?tease. Dans l'insouscience quasi ? générale, personne ne se doute que le public finira nu à la fin de la représentation?

Six femmes et un homme se succèdent au cours de sept tableaux, accompagnés par un petit orchestre de?chambre. On se croirait dans une exposition d'art contemporain entre performance, théâtre et sculpture ! À mesure qu'ils défilent, je passe de la sidération, au rire, à l'extase, puis gêné, intimidé, séduit et finalement retourné ! Je suis entré dans ce théâtre, bardé de clichés sur le strip?tease. J'en sors dépossédé, questionné sur mon rapport au corps, au sexe, à l'évolution des m?urs d'une société aux apparences libérées, mais toujours aussi pudibonde.
Pour en arriver là, ils ont tout osé pour transformer le strip?tease en chorégraphie. Tout au long des sept tableaux, l'interaction avec le public est toujours créée pour ne pas nous, et les laisser seuls.

A cet effet, l'orchestre joue la partition de nos désirs refoulés : tantôt douce, parfois bruyante, souvent chaotique.

Un animal étrange et laid filmé en vidéo est projeté entre les tableaux : il est petit au début et fini par devenir énorme à la fin du spectacle. Entre chien et chat, il nous espionne, voyeur de notre animalité et attendrit de nous voir si observateurs ! Comment ne pas évoquer ce décor, drapé dans ces rideaux, métaphore de nos vêtements, de ce que nous cachons, dévoilons au gré des contextes. Ils s'abaissent à l'horizontale, bougent à la verticale pour dimensionner la scène, cadrer notre regard, tel le zoom d'un appareil de photo : nous voilà voyeurs, pudiques, exhibitionnistes. Il est le rideau de misère d'une société puritaine qui cache les seins aux enfants, mais qui exhibe Cauet sur TF1 !
Pour le reste, dois-je tout vous dévoiler ? Puisque vous insistez?.
On commence ?

Un écran de fumée?ce n'est pas ce que vous croyez?Le corps crucifié.Là ??

C'est le strip?tease révolutionnaire. A poil S…….? Vous exagérez !
Ici ??
Un tableau de la renaissance après avoir trop fumé.

Ici, aussi ?
« Je t'aime, moi non plus » revisité. Bandant.
Là, et puis..là ?


Elle flanche. Émouvant et débandant.
Même ça ?
Le strip?tease déconstruit. Osé.

Et ça ?


Bien fait pour lui. Pour nous.

Je vous l'avais promis. Je suis tout nu.


???
??? “Belladonne” a été joué au Théâtre du Merlan de Marseille le 27 janvier 2007 et au programme du Parc de La Villette du 18 septembre au 13 octobre 2007.


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LES EXPOSITIONS

Le ?Sculpture Projects de Muenster? trace le nouveau monde.

Le ?Sculpture Projects de Muenster? en Allemagne est une manifestation d'art contemporain, exceptionnelle par les processus de reliance qu'elle suggère au public. Loin d'être une juxtaposition d'?uvres, Münster a fait le choix, tous les dix ans, de proposer un parcours exigeant, passionnant, qui autorise le visiteur à sculpter la ville au hasard de ses découvertes et de ses envies. À mesure que l'on marche dans les rues, que l'on pédale sur ?la promenade?, le plan de la cité se métamorphose en note d'intention des commissaires (Brigitte Franzen, Kasper König, Carina Plath) .

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Je m'étonne encore d'avoir commencé ce maillage par Thomas Schütte (?Model for a museum?). À côté de son ?uvre de 1987 (??Kirschensäule?), la place Harsewinkelplatz accueille cette fontaine englobée d'une structure de verre, surmonté d'un ?gratte-ciel? orange. Comme un jeu de légo, notre regard démonte, remonte. Ce modèle déstructurant et restructurant est le projet de Münster: passé, présent / ordre ? désordre. La buée de condensation du matin (métaphore d'une intention mutante?) m'invite à revenir le soir pour admirer ce musée en miniature qui nous regarde de haut pour que nous imaginions un futur à notre portée. Puissant!
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Cette coconception entre l'artiste et le public est au c?ur de la proposition de Guy Ben ? Ner. Dans une salle du service des impôts (sic), deux vélos d'appartement sont installés avec en leur centre un écran plat. Plus nous pédalons, plus l'image défile. On y voit Guy Ben-Ner et ses deux jeunes enfants profiter de la nonchalance du surveillant du musée pour démonter une oeuvre, puis deux et les transformer en objet vélocipède non identifié afin de parcourir rues et jardins de Münster. Outre le bel hommage à la ?tête de taureau? de Picasso ou au cyclograveur de Jean Tinguely, cette installation sculpte l'histoire de l'art pour en faire une ?uvre virtuelle interactive où le territoire de Münster devient global avec des frontières délimitées par le lien entre le public et les artistes.
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N'est-ce finalement pas l'intention de Dominique Gonzalez ? Foerster avec ??A Münster Novel?? Dans un espace verdoyant, mais coincé entre le boulevard automobile et ?la promenade? cycliste, sont reproduites en modèle réduit les sculptures installées dans la ville depuis 30 ans. L'effet est immédiat: pourquoi un tel agencement? Que nous dit cette sculpture des sculptures? Les amateurs, numérique en main, tente de capturer des perspectives. D'autres, assis, contemplent de loin. Moi, je marche, je tourne autour, je vais, je viens. Le processus d'appropriation du territoire et de l'histoire de Münster est fascinant (d'autant plus que cette ville a été quasiment détruite pendant la guerre). Mais sutout, Dominique Gonzalez ? Foerster offre au public la possibilité de relier ce qui est par nature parsemé. L'espace dégage une ?aura?, une éthique qui veut que chacun d'entre nous soit capable de s'approprier l'art pour produire du lien et créer son territoire.
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Ceci va s'avérer incroyablement juste alors que je découvre l'installation de Pae White dans le magnifique Jardin botanique. L'artiste vit en Californie et a reproduit la forme des carillons installés le long de ?Camino Real?. Le personnel d'accueil du ?Sculpture projects? est là pour faire sonner les cloches dont le bruit doux et sourd étonne par sa beauté. C'est ainsi qu'un fil se tisse entre là-bas et ici, entre le rouge californien et le blanc si cher à Pae White. Münster joue avec nos frontières sensorielles pour les rendre si poreuses que tout se mélange (l'Allemagne et la longue route des missions californiennes) pour former un nouveau territoire imaginaire capable de mettre à mal nos défenses rationalistes.
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Le  ?petting zoo? de Mike kelley installé dans la cour d'un vieux bâtiment, entre un parking couvert et des immeubles de bureau, vise-t-il à nous apprivoiser? Toujours est-il qu'à partir d'une légende biblique (la femme de Loth transformée en statue de sel pour avoir désobéi), Mike Kelley crée un univers étrange où le visiteur flotte au milieu de ces animaux. Comment les approcher? Est-ce permis? Pourquoi nous métamorphosent-ils à ce point (même des ados bruyants à l'entrée du site se révèlent subitement doux comme des agneaux à l'intérieur du zoo!). Cette installation prolonge la réalité en questionnant notre lien à un ordre établi par la religion et notre dépendance à l'égard des animaux. Alors qu'en quittant ce lieu, je clos mon périple à Münster, tout s'éclaire: le ?Sculpture Projects? apaise les hommes parce qu'il ouvre les possibles, les territoires. Les sculptures me donnent l'énergie pour élargir ce que je pensais statufié par le sel de mes certitudes.

Pascal Bély
www.festivalier.net


??????  ?Sculpture Projects de Muens
ter
? a lieu jusqu’au 30 septembre 2007.

A lire sur le même sujet:

Le ?Sculpture Projects de Muenster? : l'avenir est allemand.


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EN COURS DE REFORMATAGE

Saison 2007 / 2008: Toulouse résiste.

En parcourant les programmations des deux principaux théâtres toulousains (Le TNT et le Théâtre Garonne), une impression s'en dégage: c'est un festival de belles, de très belles propositions. Quelques unes ont retenu mon attention (les liens renvoient vers les articles du blog) parce qu'elles ont durablement balisé mon parcours de spectateur ? bloggeur et ouvrent sur d'autres, encore inconnues, mais que les lecteurs toulousains de ce blog ne manqueront pas d'apprécier.
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C'est l'Argentin Ricardo Bartis qui inaugure la saison du Garonne. Avec ?De mal en peor?, nous sommes propulsés dans la crise économique et sociale argentine, mais surtout dans un chaos familial à faire trembler les murs de tous les théâtres. Programmé au KunstenFestivalDesArts de Bruxelles en 2006, ?de mal en peor? est une oeuvre puissante servie par une troupe de comédiens exceptionnels dans une scénographie qui pourrait en surprendre quelques-uns…
Un autre tremblement se profile avec le metteur en scène marseillais, Hubert Colas.  ?Face au Mur? de Martin Grimp (cf. photo) évoque ce rationalisme qui nous ronge et cette société toujours plus comportementaliste. La mise en scène place le spectateur dans un dedans ? dehors troublant.
Le Théâtre Garonne poursuit son “festival” avec ?Young people, old Voices? du chorégraphe allemand Raimund Hoghe. C'est une création bouleversante, un chef d'oeuvre. Présenté à Montpellier Danse en 2004, le public fit un triomphe à cette troupe comme si les lents mouvements de ce quatuor étaient aussi les nôtres quand nous lâchons prise…
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Sur un tout autre registre, le chorégraphe Alain Buffard avec ?Not a love song? signe là une oeuvre irrésistible, drôle, intelligente, servie par des comédiennes ? danseuses exceptionnelles (Vera Mantero et Claudia Triozzi sont renversantes!). À ne manquer sous aucun prétexte.
Comment faire l'impasse sur le collectif Belge tg STAN qui avec deux pièces ?Sauve qui peut? et ?Nusch? investit la France après leur succès ?My dinner with André ? en 2006 ? 2007. C'est un théâtre engageant qui place le spectateur dans un rôle actif. À l'image du travail de la chorégraphe Catherina Sagna qui revient avec ?Basso Ostinato?, sa dernière création. Provocantes, ses ?uvres laissent des traces?
À suivre, le nouvel ovni de Joseph Nadj, ?Entracte?. Comment ce chorégraphe exceptionnel va-t-il nous surprendre après son chef d'oeuvre présentée au Festival d'Avignon en 2006, dont il était l'artiste associé (?Paso Doble? avec le peintre Miguel Barcelo)? 
Dans cette programmation magnifique, on fera l'impasse sur ?Big 3rd episode? du collectif Superamas. Le bide du dernier Festival d'Avignon?
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Cap sur le Théâtre National de Toulouse (TNT). Ici aussi, on ressent l'exigence d'un projet qui positionne le spectateur autrement qu'en consommateur passif. Quelques propositions ont retenues mon attention. Le chorégraphe du pays, Pierre Rigal et le metteur en scène et scénographe Aurélien Bory présentent leurs créations dont ?Érection?, envoûtante danse qui nous remet debout (à voir également ?plus ou moins l'infini? et ?plan B? ).
Sébastien Bournac
s'empare de ?Music Hall? de Jean-Luc Lagarce pendant que Pippo Delbono avec ses magnifiques ?Récits de juin? proposera par la suite sa dernière création (?Cette féroce obscurité?).
On accueille avec curiosité la nouvelle proposition de Merce Cunningham (?Eyespace 2 autres pièces?), tandis que l'on fuit l'Eldorado glacial d'Angelin Preljocaj. Enfin, ?Le Roi Lear? de Jean-François Sivadier présenté au Festival d'Avignon 2007 n'a pas convaincu de nombreux critiques et spectateurs, mais en a ravi d'autres. Alors?…
On ne manquera pas de faire un saut au Théâtre Sorano pour voir ?L'épilogue? de ?l'homme qui danse?. C'est homme là, est le plus beau comédien en France. C'est
Philippe Caubère.

Pour terminer ce panorama succinct, ? Le printemps de septembre? devrait enthousiasmer les amateurs d'art contemporain à la recherche de sens, dans la ?France de propriétaires? que l'on nous promet.
Toujours est-il que Toulouse et ses théâtres résistent à faire du public une assemblée d'actionnaires?


Pascal Bély

www.festivalier.net