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ETRE SPECTATEUR FESTIVAL D'AVIGNON

“Offinité Publique” du 10 juillet 2013 des Tadornes au Festival Off d’Avignon….première sélection de spectacles.

Ce rendez-vous des Offinités publiques au Festival Off d’Avignon est notre projet de spectateurs. Depuis 2005, à travers ce blog, nous nous glissons dans le paysage culturel français, non sans mal, mais avec détermination. Comment nous faire entendre, nous, masse anonyme, qui applaudissons, faisons la queue, achetons, achetons…? Comment faire entendre un regard critique en dehors des logiques promotionnelles et des jeux de pouvoir qui freinent l’expression? Car le regard critique (qui ne consiste pas à dénoncer, mais à relier pour questionner le sens), est capital pour un jeu démocratique ouvert, pour un art vivant. Car il n’y a pas de spectacle vivant sans regard critique. Comment nous faire entendre dans le brouhaha du marché où le slogan réducteur fait office de pensée, où la communication consiste à nous empêcher de communiquer?

Ce rendez-vous, ce sont nos Offinités, à lire dans tous les sens, du off dans du on, du in dans du off. Nous l’avons construit à partir de nos questionnements nés de rencontres avec des spectateurs et des artistes. Nos Offinités nourriront l’utopie de Jean Vilar pour qui «le public est l’artisan de son théâtre».

Ce rendez-vous, c’est notre ciel d’Avignon. Le seul regard vertical ne suffit pas pour le scruter. Car notre ciel, est horizon. Il est profondément horizontal. Il est nuage qui englobe…il est étoile qui file pour relier…il est éclair pour éclairer…il est matière pour donner du fond aux formes…il est un cadre pour le contourner…

Je suis arrivé  le vendredi 5 juillet. En quittant ma voiture, un passant m’a lancé : « bienvenu au Tadorne ! ». J’y ai vu un signe. Du ciel? Non… plutôt de la terre d’Avignon que j’ai tant labourée depuis des années, grâce à ce blog. Depuis cinq jours, mon ciel d’Avignon est celui d’une pensée en mouvement. D’abord avec Angelica Liddell au Festival In. Elle seule peut, à partir de son corps d’actrice,  mettre en scène le monde tel qu’il va et ne va pas. Elle seule peut exprimer la douleur intime pour évoquer la douleur du monde. Elle relie l’esprit et la matière du corps. C’est cela mon ciel d’Avignon…A côté d’Angélica, j’ai rencontré  deux jeunes femmes évoquant  notre histoire commune (celle de la France en Algérie) dans « Je vous ai compris », actuellement à la Manufacture.

Mon ciel d’Avignon, c’est une farouche détermination à ne pas me laisser enfermer dans des logiques mortifères. A faire le pari d’un théâtre qui se régénère à partir du chaos ambiant pour nous offrir une utopie joyeuse à l’image de ce jeune collectif  (la compagnie NivaTyep dans « Quelque chose de commun » à l’Adresse).

Mon ciel d’Avignon se dévoile peu à peu. Jeudi 11 juillet, ce sera une journée avec les tout-petits et les professionnels de la toute petite enfance actuellement en formation. Vendredi, ce sera un parcours avec des spectateurs du matin à minuit.

Avec ces Offinités Publiques, mon ciel d’Avignon va s’horizontaliser…parce que vos nuages porteurs de sens vont me relier un peu plus à cet art qui se régénère par la rencontre,  par ce geste, celui d’aller vers…sans savoir toujours où…

Mon ciel d’Avignon, est fondamentalement composé d’un off dans du in vers du on

Car le poids est dans l’air,

Car le minéral solide s’oppose au gaz et crée une nouvelle matière,

Car l’esprit est dans la matière,

Car des paroles parsemées, par l’effet du collectif réuni, forment un paysage d’ombres et de lumières.

Pascal Bély – Le Tadorne – 10 juillet 2013, 11h30

Quelques paroles de spectateurs au cours de l’Offinité Publique du 10 juillet…

«Ici, à Avignon, la force des femmes et leur capacité à faciliter la remise en question des hommes est perceptible dans  «Oléanna» à 12h30 au Théâtre Girasole. »

«Au théâtre, le miroir se brise…on peut aller voir derrière ce qui se passe»

« Mon premier coup de cœur du festival : Zabou Breitman au Chêne Noir à 18h dans «La compagnie des spectres». Sa performance est époustouflante. Sur un tout autre registre, «Le mot progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux» de Natéi Visniec décrit avec justesse les affres de la guerre civile en ex-Yougoslavie. L’interprétation des acteurs est magistrale.»

«Aller au théâtre, c’est se densifier, se dissoudre, s’infuser…Justement, dans “Quelque chose de commun“, des comédiens jouent aux danseurs…au départ, on ne sait pas très bien où l’on va…puis on se dissout totalement avec eux, dans leurs mouvements, leurs gestes…leurs mot

Les spectacles évoqués  et fortement conseillés par les Tadornes et les spectateurs présents.

«Le mardi à Monoprix» par la compagnie Le Théâtre Dû – Grenier à sel-13h05-  p 219.

«Je vous ai compris» par la compagnie Groupov- La Manufacture-  11h –  p 261.

«Quelque chose de commun» par la compagnie Nivatyep – L’Adresse  – 21h25 p 30.

SMATCH[1] Si vous désespérez un singe, vous ferez exister un singe désespéré” par le Corridor -Théâtre des Doms-  17h30  p 173

«Silence encombrant» par la compagnie Kumulus – La Manufacture-  18h30 p 263

«Pinocchio» par la compagnie Caliband Théâtre –  Présence Pasteur – 12h20  p 311

«Frozen» par la compagnie Théâtre du Centaure-  Présence Pasteur – 10h30 p 311

«Oléanna» à 12h30 au Théâtre Girasole- P 210

«Qui sommes je ?» de Ludor Citrik – Espace Vincent de Paul – Île Piot- 15h30 – P 196

«Les beaux orages qui nous étaient promis» –  Collectif Petit Travers – Espace Vincent de Paul – Île Piot- 17h – P 196

«Le mot progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux» de Natéi Visniec – Théâtre des Lucioles – 11h30 – p 242

«La compagnie des spectres» avec Zabou Breitman- Chêne Noir – 18h- p 132

« Bruits d’eaux» – Théâtre Alibi – Au Girasole –  15h55 – P 210

«Gerro, Minos and Him (version courte)» de Simon Tanguy, Roger Sala Reyner et Aloun Marchal – La Parenthèse – 10h – Jusqu’au 14 juillet.  P 284

Retrouvez toute la sélection du Tadorne, ici.

Les prochains rendez-vous avec les Offinités publiques.

11 juillet, 16h, « Le grand off du tout-petit » par les professionnels de la toute petite enfance du réseau « Art et tout-petit »

12 juillet du matin à minuit, «Une performance de spectateurs».

Rendez-vous à 10h au Village pour vivre un parcours avec les spectateurs Tadorne (tarifs d’entrée entre 6 et 8 euros)

10h40 – La Manufacture – « Discours à la Nation »   d’Ascanio Celestini

15h55 – Le Girasole – « Bruits d’eaux » – Théâtre Alibi.

17h55 – La condition des Soies – « Absente: rendez-vous avec Sophie Calle » de Shakespeare’s Wild Sisters Group.

19h50– Présence Pasteur – « La jeune fille et la morve » de Brigitte Nielsen.

21h45 – La Manufacture – « Nightshots 4″- Compagnie Akté.

14 juillet à 11h30, le retour sur notre performance de spectateurs du 12 juillet   Pascal Bély, Sylvie Lefrère, Laurent Bourbousson et Sylvain Saint-Pierre – Tadornes.

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ETRE SPECTATEUR PETITE ENFANCE

Le Grand Off du tout petit et des professionnels de la petite enfance.

En 2012, peut-on imaginer un festival sans les enfants? Est-ce possible encore d’ignorer la frontière de plus en plus poreuse qui existe entre artistes, professionnels et parents? Comment rendre compte de la fantastique richesse artistique des propositions pour tout-petit et de l’engagement des professionnels de la toute petite enfance à promouvoir l’art au sein des crèches comme ressort de leur créativité et des processus de coéducation avec les parents?

Le mardi 10 juillet 2012, des professionnelles de la petite enfance des villes de Martigues, Fuveau, Vitrolles, de la Maison de la Famille; des programmateurs (Théâtre Massalia à Marseille, Théâtre de la Guimbarde à Charleroi), des spectateurs et des artistes se sont réunis au village du OFF pour échanger dans le cadre des « Offinités du Tadorne» présentées par Pascal Bely et Sylvie Lefrere. Cet événement s’inscrit dans une démarche ambitieuse de formation qui vise à créer une dynamique régionale autour de «l’art et les tout-petits». Après une journée très dense passée au Théâtre pour Enfants à Monclar, nous nous sommes donné rendez-vous au Village à 17h lors de la tribune critique quotidienne organisée par le festival Off.

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Chacun a pu visualiser son paysage de la petite enfance en partageant son regard sur trois spectacles. Cela a fédéré un collectif représentatif d’un monde ouvert, engagé vers une démarche artistique. Nous avons tous été réunis autour de ce vaste territoire à explorer, en friche à bâtir, entre vallons et montagnes. Des contes ont été coécrits en ateliers afin de faire un retour créatif au public présent et aux artistes pour donner un ressenti singulier et global. Une grande poésie s’en est dégagée. A vous de juger…

 «Un échange plein de poésie et d’inventivité en présence des artistes des spectacles vus (Plume, Un papillon dans la neige, ventre à l’air, Lapin) et d’un public ravi que les petits trouvent leur place parmi les grands ».

Maryline Laurin, Revue Marseillaise de Théâtre.

 

«Lapin» de la Compagnie du Dagor; 9h45.

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«Il était une fois une histoire étrange, amusante, comme sortie de l’antre d’un lapin. Deux corps en mouvement se retrouvent dans un labyrinthe de sons, de langages, de musiques, de papier, de bois et de lumières. Cela peut paraître bizarre et décousu: des poissons volent, des bonbons sont croqués, les arbres s’entremêlent, les oiseaux s’y nichent et les cerfs y passent. Les matières et les corps apparaissent, disparaissent, comme le voyage de la vie : on saute d’un sentiment à l’autre comme un lapin».

«Il était une fois un funambule suspendu au-dessus du vide, jouant avec son ombre. Il aimait jouer avec elle, car elle savait le surprendre, lui faire peur, le faire rire. Sous lui, un paysage de montagnes, de vallées où parfois son ombre disparaissait ou grossissait. Cet univers étrange provoque chez lui des mouvements doux et pourtant saccadés qui laissent le funambule déconcerté».

« Un papillon dans la neige » – Compagnie O’Navio – 9h50 et 15h30

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« Il était une fois une page blanche comme la neige, comme un ballon, comme un nuage. Blanc, vierge Blanc de début du monde Enfance. Une femme au pinceau chapeau bouche rouge fait son autoportrait: une petite fille au chapeau. C’est plus facile d’être grande dans un petit carré. Est-ce un livre? Est-ce que les livres parlent? Est-ce qu’ils chantent? La petite fille au chapeau peut-elle bouger? Elle bouge en grandissant de dehors et du dedans, comme un dessin qui devient image puis peinture, mobile et immobile. Elle voyage, son coeur est tendu sur les fils de couleurs qu’elle manipule et qui la manipulent. Et cette petite graine dans nos chaussures, c’est la vie qui reste à inventer.»

«Petite fille papillon qui voyage à bord du cocon

Douceur et légèreté

Où vas-tu nous emporter?

Par le vent

Par la mer

Dans les airs

Dans les eaux

Gros poissons, ou dans les ailes

Tu t’envoles sur un fil

Sur des notes mélancoliques

Tes rencontres plumes de couleurs

Égaye ta gourmandise

Et font germer les petits pois!»

 

«D’une feuille blanche apparait en deux traits de crayon un papillon qui nous transporte sur un nuage de coton et nous fait planer au fil des saisons. Tout en musicalité, nous voyageons à travers les mers, l’espace et le temps. Au seul regret de n’avoir pu partager son instant gourmand. Feuilles, vent, mouvements, doux méli-mélo d’un spectacle pour enfants».

Avignon, le 10 juillet 2012. Les professionnels de la toute petite enfance  des villes de  Martigues, Fuveau, Vitrolles, Martigues, de la Maison de la Famille et du Théâtre Massalia.

Crédit photo Offinités: Maryline Laurin.

 

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ETRE SPECTATEUR FESTIVAL D'AVIGNON

Appel à participation pour les Offinités du Tadorne au Festival Off d’Avignon.

Au prochain Festival Off d’Avignon, nous vous proposons de nous rencontrer autrement, au-delà d’un lien producteur et consommateur de spectacles qui peine à transmettre la complexité des nouveaux langages de la création. Pluridisciplinaires, voire «indisciplinaires», ils n’opposent plus le corps et le texte, mais les enchevêtrent. Loin des chemins tout tracés, les spectateurs font leur «traversée», carte du off et programme en main ! Ainsi, nous nous  croisons sans toujours prendre le temps de nous arrêter pour échanger collectivement sur nos ressentis. Dès lors, quels espaces faut-il ouvrir, quels outils créer pour entendre la parole des spectateurs engagés ?

Une communication différente est à promouvoir pour s’éloigner d’un «j’aime», «je n’aime pas» qui finit par cliver texte et mouvement, théâtre contemporain et patrimonial. Le spectateur émancipé y a toute sa place ; le spectateur intimidé aussi.

Nous souhaitons que le Festival Off soit un espace de dialogue ouvert d’autant plus qu’il ne se positionne pas comme programmateur. C’est le spectateur qui fait son programme, mais ce sont les organisateurs du Off qui multiplient les rencontres au Village. Espace circulaire et convivial, il y accueille depuis deux ans des «chroniques critiques» et les Offinités du Tadorne. En 2012, le Festival Off proposera six rendez-vous au Tadorne animés par Pascal Bely et Sylvie Lefrere. Ils relieront petits et grands, spectateurs, professionnels et artistes?Car pour les animateurs du blog «le Tadorne », l’art relie et fait société?

MARDI 10 JUILLET, 17H, «Le grand OFF du tout-petit».

Au cours de cette journée, des professionnelles de la toute petite enfance assisteront à différentes représentations. A 17h, elles croiseront leurs regards et échangeront avec des familles et des artistes sur la place de l’art dans l’éveil du tout-petit.

Plus généralement, nous nous interrogerons sur la place du spectateur tout-petit dans le festival Off et les opportunités de dialogue qu’elle nous offre.

Jeudi 12 JUILLET, mardi 24 JUILLET  à 11h: «Spectateur, quel programmateur êtes-vous ?»

Nous proposons d’écouter les choix de programmation de deux groupes de spectateurs (présent du 7 au 14 et du 21 au 28). Comment programmons-nous en début et fin de festival ? Quels sont les processus en jeu ? Comment sommes-nous conditionnés dans nos choix ? Comment nous émancipons-nous des pressions publicitaires ? Comment programmons-nous au-delà d’un lien consumériste ?

Dimanche 15 JUILLET à 11h, «Médiateurs, pédagogues : pour un partage du plaisir créatif»

Nombreux sont les professionnels de l’éducation (du tout-petit à l’Université), de la médiation et des artistes qui créent des outils et des démarches pour promouvoir un autre lien à l’art. Ils sont des créateurs invisibles, mais jouent un rôle essentiel dans la vitalité artistique du pays. Et si nous écoutions leurs expériences ? Que viennent-ils chercher au Festival Off d’Avignon ? Et si Avignon était le lieu de rassemblement des médiateurs et pédagogues, quel en serait le projet ?

Mercredi 18 JUILLET à 11h, «Danse,théâtre: tous dans le même mouvement !»

En écho à la journée sur la parité homme-femme organisée par le Festival Off, nous proposons un dialogue inédit autour d’un « sensible » partagé qui transcende les genres. Des chorégraphes et des danseurs assisteront à des représentations théâtrales tandis que des metteurs en scène et des acteurs gouteront à la danse. Nous proposerons un spectacle «hybride» vu par tous. Ainsi, ce croisement des regards nous permettra d’explorer de nouveaux territoires, d’entendre d’autres langages et de s’exercer à la critique transversale, territoire de la parité !

Samedi 21 JUILLET à 11h ,«artistes, spectateurs : quels étrangers sommes-nous ?»

Pour inaugurer la semaine internationale, nous proposons d’inviter des spectateurs et artistes étrangers pour croiser nos regards sur les propositions étrangères du festival. Comment percevons-nous le langage de l’art dans une langue qui n’est pas la nôtre ? Qu’observons-nous depuis quelques années de la création internationale ? Comment le Festival Off peut-il être l’espace de la conversation des cultures ?

Vous souhaitez participer à ces tables rondes ? Vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante :

pascal.bely@free.fr ou au 0682839419

Pascal Bély – Sylvie Lefrere – Des Tadornes.