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EN COURS DE REFORMATAGE

« Eventail Onze » provoque une brise de mer hivernale.

Ce soir, nous sommes entre amis. Cela ce sent, se voit, s’entend. La salle Benoît XII d’Avignon est bondée pour assister à l’« Eventail Onze », une création de Wilfride Piollet, Jean Guizerix et Jean-Christophe Paré (les liens vous renvoient vers leur riche biographie !). Ce trio là, assisté de 8 autres danseurs, ont mis toute leur énergie, leur savoir – faire accumulé depuis des années, leur générosité pour donner au public des « Hivernales » un bout de leur histoire commune. Loin de la froideur du « Ballet de Lorraine », « Eventail Onze » est un hymne à la transmission !
Tout y passe : les chorégraphies fondatrices de Wilfride Piollet et de Jean Guizerix (beaux « Oiseaux tristes »), la rencontre avec Daniel Larrieu (hilarant, « Eléphant et les faons »), l’émouvant « Giselle échappée et autres variations » chorégraphiée par Andy de Groat, l’impressionnante Satchie Noro qui avec « Danse pour corde rouge » nous donne un magnifique aperçu de la danse verticale.
Et puis viennent trois moments de pure grâce :
– Jean Guizerix enseignant un extrait d’ »un jour ou deux » de Merce Cunningham à trois autres danseurs surpris de se retrouver dans cette posture en plein spectacle ( !)
– Le duo Piollet – Guizerix sur « Nouvelle Lune c’est-à-dire », chorégraphie d’Andy de Groat où comment ce couple dépassant la soixantaine nous offre un moment de leur intimité (non transmissible !). Bouleversant.
– Vint le final… "Fan Danse", chorégraphie d’Andy de Groat, avec toute la troupe où chacun tient un éventail. D’après Jean Guizerix, tous les stagiaires et les élèves ont du, à un moment donné ou un autre, danser ce morceau ! Effectivement, l’exercice est délicat tant il faut éviter les collusions, les mauvais gestes, le pas de trop. C’est un moment magique qui vous emporte au cœur de ce collectif heureux de vous y accueillir.

Les applaudissements seront nourris. Je dois bien vous faire une confidence : ce spectacle m’a fais du bien ! A l’heure d’une actualité nationale et mondiale déprimante, ce moment passé aux « Hivernales » réchauffe grâce à l’énergie communicative de ce groupe. Bien sûr, on pourrait regretter que la transmission soit quelque peu centrée autour du couple Piollet – Guizerix, qu’elle soit plus un enseignement qu’un processus complexe. Et encore que…Arriver lors d’une unique soirée, spécialement pour « Les hivernales » » à transmettre un tel bonheur, n’est pas le fruit du hasard.

C’est le fruit d’un collectif, d’un projet partagé. Merci.

Le bilan des"Hivernales d’Avignon 2006" par le Tadorne!