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Mon cinéma avec Pina.

Le bonheur m’inonde lorsque je repense à ces quarante jeunes danseurs, d’horizons et de cultures si différents. Une danse à l’unisson qui a fait son chemin et ne les quittera plus. «Les rêves dansants», le très beau documentaire sur la création de «Kontakthof»,de Pina Bausch nous plongent au coeur de l’acte créatif et de la difficulté d’être quand on a quinze ans.

Travail douloureux que l’apprentissage du corps, le toucher, le sensible, le cru et le cuit. La danse de Pina Bausch leur offre cet espace avec son lot de questionnements. Rien n’est évident. Et pourtant, avec la vigueur et l’affirmation de soi, chacun trouve sa place dans ce groupe à diverses facettes. Cette belle image donnée à la jeunesse, que l’on dit sacrifiée, mais qui est ici volontaire, poursuivant un objectif commun (celui de la représentation), nous procure des ailes dans le dos.

La filiation, qui leur est donnée de porter (l’acte de danser des pas déjà interprétés par d’autres, notamment par des séniors), leur semble naturelle. Jo Ann Endicot et Bénédicte Billiet (collaboratrices de Pina Bausch) sont là, présentes, l’ouïe et le regard attentifs au moindre geste, à la moindre résistance du jeune corps. Les liens se tissent, une énergie se met en place, un but commun naît et l’implication personnelle de chacun, provoque l’engagement du groupe.
Cet acte dansant se joue de tous les beaux discours. Il replace le jeune, cet être hybride que nous avons du mal à cerner, au c?ur de la cité, tout en l’incluant dans la réflexion et se nourrit de lui.
Une écoute, faire confiance en, dialoguer, lier les êtres. Pina avait compris comment on met en mouvement une société à partir de sa jeunesse et de ses vieux…

…puis un festival de courts, j’y cours

Niché dans le village de Cabrières les Avignon, le festival “Court c’est court”, organisé par l’association Cinambule, offre au public une vision à 360 degrés du monde. Pas de misérabilisme, ni de complaisance, mais une mise en images toujours juste, parfois drôle et dérangeante. Petite sélection.

Une vie” d’Emmanuel Bellegarde est le plus percutant et le plus court (1min 47 secondes pour être précis). Efficace, nécessaire, il interroge notre rapport au marginal, celui que l’on ne voit plus. Marginalisé par qui, par quoi et pourquoi ? Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à  ne pas s’inclure, mais plutôt de s’exclure d’une société qui ne cesse de prôner la performance? Quelle est la valeur que l’on porte à l’être humain ? La valeur d’une vie ? Pas si sûr?

“The Marina experiment” de Marina Lutz est de loin le film le plus nauséeux qu’il m’ait été donné de voir. Marina expérimente une relation étrange avec son père. Tout au long de sa vie, celui-ci la photographie et l’enregistre. À sa mort, Marina retrouve les bobines et autres photos dans des cartons. D’un savant archivage, de recoupage en recoupage, elle explore sa relation au père  tel qu’il est et/ou tel qu’elle le voit. La suprématie masculine et une forme de lien incestueux colorent ce documentaire. «Lemon incest» résonne alors à mes oreilles. Marina Lutz nous dévoile un coin du canevas sans aller jusqu’au bout de son histoire. Elle dépose son fardeau à nos pieds et nous le fait porter.

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Between dream” d’Iris Olsson est le court le plus mystérieux, le plus onirique, mais totalement rafraîchissant. Imaginez-vous dans un train couchettes, quelque part entre la Russie et l’Estonie, en train de rêver et de dire ces rêves. La nuit est froide, le train peut accueillant et pourtant. Il se passe quelques minutes essentielles à toutes les vies, ces minutes suspendues où tous les possibles deviennent vrais, où toutes les barrières cèdent. Ces minutes partagées avec les occupants du train où je rêve aussi avec eux.

Je me vois danser «Kontakthof» avec les jeunes danseurs que j’avais quittés quelques jours plus tôt. Pour croire, encore.

Laurent Bourbousson -www.festivalier.net

« Les rêves dansants. Sur les pas de Pina », film documentaire d’Anne Linsel. Toujours à l’affiche
Festival Court c’est Court, organisé par l’association Cinambule, s’est déroulé du 18 au 21 novembre 2010, à Cabrières d”Avignon.

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Yan Raballand, chorégraphe hors de prix.

Comment va la danse ? Des journalistes se penchent régulièrement sur la question : entre Daniel Conrod de Télérama qui pense qu’elle peine à se renouveler et Philippe Noisette des Inrocks qui vante sa vitalité, rien n’est tranché. Toujours est-il que l’automne 2010, nous a offert deux manifestations pour évaluer la dynamique.  «Question de Danse» proposée par Michel Kelemenis à Marseille (des chorégraphes présentent un processus de création puis engagent un dialogue avec le public), nous a éclairés avec deux noms sortis du lot (la Portugaise Marlène Freitas et le français Thomas Lebrun ont bouleversés).

Trois semaines plus tard, le concours chorégraphique « (re) connaissance » piloté par la Maison de la Danse de Lyon, le CDC Pacifique de Grenoble et accueilli par le Toboggan à Décines, semble vouloir se positionner comme un événement incontournable pour dénicher les talents malgré un système de diffusion qui paraît traverser une crise très inquiétante. Au total, onze compagnies concourent avec trois prix : deux attribués par un jury de professionnels, un par le public. La danse est un langage qui parle à tous: après avoir délibéré chacun de leur côté, on aurait pu imaginer que spectateurs et professionnels échangent publiquement, en éclaireurs, pour se nourrir les uns des autres et décerner le «prix du partage». La sortie de crise nécessitera d’inventer des systèmes d’interactions qui empruntent des chemins de traverse…
Pour la première soirée (je n’ai pas pu assister à la deuxième), j’ai retenu une proposition. Je fais volontairement l’impasse sur la chorégraphe franco-suisse Perrine Valli, vue et appréciée à Questions de Danse, prochainement à l’affiche du Festival Faits d’Hiver à Paris : sa présence dans ce concours était-elle vraiment justifiée?
Saluons le très beau travail de Yan Raballand qui, avec «Viola», a réuni professionnels et spectateurs lors des applaudissements pour finalement remporter le prix du public (je vous invite à regarder la vidéo où ce jeune chorégraphe parle de son travail).

Quatre  interprètes très «habités»  (Evguénia Chtchelkova, Bérengère Fournier, Jean Camille Goimard, Aurélien Le Glaunec) sur une musique de Walter FähndrichViola II») entreprennent une danse collective d’où se dégage une grâce époustouflante. Je ressens une filiation avec Anne Teresa de Keersmaeker, dans cette façon de répéter un mouvement (souvent ample, gracieux  et circulaire à partir des bras) tout en bousculant notre perception : tout change, parce que rien ne change ! Les moments où les corps basculent comme des statues prêtes à tomber sont sublimes : le déséquilibre de chacun nourrit l’équilibre de tous. Lorsqu’ils s’immobilisent, ils créent le contraste avec le mouvement et le mettent en relief. Saisissant. Je reconnais l’influence du chorégraphe Michel Kelemenis dans ce désir d’entrer dans la musique à partir du mouvement pour amplifier les processus du collectif.
Avec leur petite taille, ces quatre danseurs composent une partition chorégraphique d’une telle légèreté (avec cette étrange impression que le corps pèse deux plumes) qu’elle envoie des vibrations vers la salle délestées d’un propos qu’il faudrait comprendre. Yan Raballand chorégraphie sa vision du lien (on devrait donner cette consigne à tous pour concourir !) et c’est splendide. Avec peu d’espaces, sans envolées lyriques, il réussit une danse qui créée du souffle (au sens propre, comme au figuré) où l’unisson n’est pas une forme, mais bien un processus qui vient traverser le spectateur. C’est élégant, raffiné, précieux. Cette exigence lui permet toutes les audaces. Elle nous guide vers  un futur où la danse touche, quitte à ne plus la comprendre.
Pascal Bély – www.festivalier.net
 
Concours “Re”connaissance à Decines (69) les 26 et 27 novembre 2010.
Premier prix du jury: Compagnie Etant Donné – Frédérike Unger et Jérôme Ferron.
Deuxième prix du jury: Ambra Senatore – Compagnie Ambra Senatore.
Prix du public: Compagnie
Contrepoint – Yan Raballand.
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THEATRE FRANCAIS CONTEMPORAIN THEATRE MODERNE

Le théâtre reprend racine.

Paris, 21 novembre 2010.

Bruine glaciale.

Le metteur en scène Gwenaël Morin nous accueille à l’entrée de la salle du  Théâtre de la Bastille. Tel un chef d’orchestre face à sa troupe, il donne même les trois coups. Sur la scène, un plateau très étroit en bois, genre podium défilé de mode. Puis, un long drap sert de toile de fond où sont inscrits les rôles, les environnements et la direction. Mieux qu’un GPS, c’est une carte mentale ! La fragilité de l’ensemble contraste avec les murs du lieu. Le tout donne l’étrange impression d’un théâtre monté à toute vitesse comme s’il y avait urgence.

Le public composé de jeunes et de plus âgés est réuni pour ce «Bérénice d’après Bérénice de Racine», un classique parmi les classiques. Comment Gwenaël Morin peut-il nous relier?  Ils sont quatre acteurs (Julian Eggerickx, Barbara Jung, Grégoire Monsaingeon, Ulysse Pujo; tous exceptionnels) pour endosser les rôles de cette tragédie où deux hommes (Antiochus et Titus) aiment la même femme, Bérénice, reine de Palestine. L’un doit céder sous la pression des habitants de Rome qui refusent à Titus d’épouser l’étrangère, tandis que l’autre (Antiochus) s’apprête à fuir, ne pouvant rien espérer. À trois, ils forment la toile qui finit par nous saisir pendant que que le quatrième (tour à tour Arsace, Phénice, Paulin et Rutile) joue avec une cymbale pour ponctuer les actes et faire résonner la menace, le danger, la raison et la déraison ! 

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Tout me trouble dans cette adaptation et mise en scène. L’espace scénique d’où des gradins surgit parfois Antiochus tandis que le plateau, très proche des spectateurs, n’utilise pas l’espace disponible. Cette oppression spatiale nous inclut dans la tragédie : serions-nous le peuple de Rome, celui qui refuse aujourd’hui l’étrange et l’étranger ?

Comment ne pas être troublé par les costumes…D’un côté Antiochus et son collant probablement prêté par un danseur de chez Cunningham (!) et son torse nu où, tel un tatouage des temps modernes, est gravé «Hélas». C’est le corps qui parle, comme une tentative de marier la langue de Racine avec le langage du théâtre contemporain. Bien vu, d’autant plus que les autres sont en jeans et que Titus arbore une chemise empruntée au Deschiens, fermée jusqu’au dernier bouton. Le contraste entre les corps biologiques, institués, socialisés est frappant et pour tout dire ennivrant.

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Que penser de cette scène en forme de podium où défilent les passions ? Elle crée le mouvement, provoque les cassures et les ruptures (on y glisse pour finir par se vautrer dans le décor). C’est d’autant plus magnifique, que ce bois est prêt à céderà chaque instantsous les coups de boutoir de l’amour et du pouvoir. Le texte réussit par épouser le processus d’ouverture désiré par Gwenaël Morin : relativement ardu au départ, il se craquelle, se réduit (la durée de la pièce en témoigne, à peine une heure et dix minutes), s’avance lui aussi vers nous jusqu’à la rupture : en coeur, les acteurs interprètent «Da da da ich lieb dich nicht du liebst mich nicht aha aha aha» du groupe Trio, traduction en plus de cinquante langues de « dada » ! Cette rupture n’en est finalement pas une : je la sentais venir ! C’est une pause au cour de la tragédie, un accueil de tous et de chacun pour ne plus avoir peur de ce théâtre-là. Et d’un coup, cette langue de Racine se pare des beaux atouts de la modernité. Nous voilà emportés, sidérés : le texte s’envole, se débarrasse de ses oripeaux et nous fait peuple de Rome et de Palestine, garant de la raison d’État et protecteur de l’amour d’un roi pour sa reine.

Gwenaël Morin a de la hauteur : il s’engage et nous engage. Son théâtre nous rend ce que l’on nous confisque bien trop souvent: la parole.

Pascal Bély – www.festivalier.net

Merci à Elsa Gomis du Festival Mens Alors! et à Martine Silber du blog Marsipulamima pour m’avoir guidé vers Gwenaël Morin.

« Bérénice d’après Bérénice de Racine », adaptation et mise en scène de Gwenaël Morin du 2 au 27 novembre au Théâtre de la Bastille, Paris.

Crédit photo : Pierre Grosbois.

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FESTIVAL D'AUTOMNE DE PARIS OEUVRES MAJEURES

Le théâtre qui rend aveugle.

«Pourquoi le Festival d’Automne à Paris?» me demande un ami.  «Parce que j’y vois des oeuvres rares que l’on ne verra pas de sitôt en région PACA». Je conçois ce voyage comme une immersion totale pour aller à la rencontre d’un théâtre charnel d’où l’on sort plus sensible, à l’image de «Shun-Kin» par Simon McBurney présenté au Théâtre de la Ville.

Cette mise en scène procure un bonheur jubilatoire total. Que s’est-il donc passé pour qu’il mobilise à ce point tout le corps et les sens jusqu’à me faire pencher vers le plateau ? «Shun-Kin» est un roman de Junichirô Tanizaki, très populaire au Japon, publié en 1933. C’est la relation passionnelle, sadomasochiste entre une joueuse de shamisen (luth à long manche) devenue aveugle à 9 ans et son domestique Sasuke, son aîné de cinq ans. Enfant, elle s’incarne dans une marionnette avant de se métamorphoser  et qu’une actrice parée d’un masque blanc, toujours guidée par des articulateurs, joue sa vie d’adulte. L’humain est donc fragile. Cette mise en scène trouve son apogée dans un moment d’anthologie, à jamais gravée: au coeur d’un acte d’amour, la marionnette se fragmente sous la pression de la passion de Sasuke. L’extase désarticule les corps manipulés. La salle du Théâtre de la Ville retient son souffle. Elle est immense alors que le plateau délimité par McBurney est si petit: dotés d’un microscope, nous admirons l’infiniment complexe. Tels des chercheurs curieux et créatifs, nous découvrons un univers théâtral teinté de poésie à chaque tableau (que d’oiseaux de papiers pour caresser l’ouïe!) comme si nous étions nous aussi atteints de cécité. Aveuglé par la beauté de la mise en scène, je n’en crois pas mes yeux!

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Serions-nous aussi Sasuke, amoureux éperdu de ce théâtre-là? Existerait-il un lien sadomasochiste entre le spectateur et l’artiste? La musique, omniprésente, nous surprend à chaque instant et me revoilà adolescent, sensible comme le jeune Sasuke! Tout nous semble si proche comme si la phrase prononcée en ouverture pour nous accueillir par l’acteur fétiche de Peter Brook, Yoshi Oidaplus je vieillis, plus mon passé me rapproche»), nous concernait aussi. Ce théâtre-là est un mouvement permanent entre passé, présent et avenir à l’image de ce décor qui fait danser les tapis au sol et voler des cadres en bois pour imager des portes et fenêtres.
Notre enfance est nichée dans cette relation si particulière du maître à l’élève qui façonne tant nos relations hiérarchiques. Serions-nous Sasuke qui, courageux et n’ayant plus rien à perdre, se sacrifie par amour? Simon McBurney nous relie à cette histoire par le biais d’une lectrice, employée par la NHK qui, en coin de scène, lit la nouvelle. Son bureau avance et recule pour ponctuer les actes et nous guider vers son histoire d’amour, bien contemporaine, qui trouve probablement un écho chez ceux qui n’en peuvent plus de ne pouvoir aimer malgré nos outils de communication. C’est l’enchevêtrement de toutes ces histoires qui donne un sens à ce théâtre de vies.
Et je finis par prendre conscience comment la société du spectacle nous empêche de fermer les yeux: tout est donné à voir, à penser, à ressentir, à aimer. J’envie cette relation sadomasochiste où le corps amoureux prend le pouvoir sur la douleur du monde, sur la lente déflagration de nos sociétés individualistes.
Simon McBurney est un grand metteur en scène; c’est un bâtisseur de ponts. On y danse, on y pense,  pour finir par se jeter dans le vide.
Par amour du théâtre.
Pascal Bély – www.festivalier.net
“Shun -Kin” par Simon Mc Burney au Festival d’Automne de Paris du 18 au 23 novembre 2010.
Crédit photo: Tristram Kenton.
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EN COURS DE REFORMATAGE

« Je n’entends pas, ne comprends pas, c’est très intéressant »

La machine est partout. “Tapez 1,puis 2 et * pour revenir au menu précédent“. Les automates d’accueil peuplent nos imaginaires, provoquent le cauchemar à l’image des chaînes automobiles d’antan. C’est aussi cela le progrès: changer la forme mais toucher le fond. La vison de la relation humaine s’industrialise même au théâtre où certains artistes convoquent une machinerie sur le plateau censée transcender le propos. A quelques jours d’intervalle, quatre compagnies m’offrent une étrange traversée…

Hélène Cathala est chorégraphe. Pour le festival Dansem à Marseille, elle nous offre un solo sur l’adolescence («la jeune fille que la rivière n’a pas gardée») La vidéo, des capteurs à infrarouges et des rampes de néons, constituent l’environnement technologique. L’adolescence a ses outils. Soit. La danseuse Nina Santès s’empare du plateau pour oser une danse. Elle «appuie» comme sur des touches, là où c’est censé faire mal, faire désir, faire désordre. On observe de loin son enfermement au coeur de cette «installation» qui produit sa mécanique. L’interaction entre le corps et la machine provoque le chaos psychologique. Mais il y a comme un grain de sable: un outil ne crée pas du processus, encore moins du mouvement. La vision de l’artiste sur cette interaction aurait pu nous intéresser. Or, elle semble jouer à la machine et fond son propos dans son fonctionnement binaire.

Toujours au Festival Dansem, Maria Munoz et Pep Ramis de la Compagnie Mal Pelo proposent «He visto Caballos». Ici aussi, la machinerie est partout: vidéo grand écran, rouleaux de papier qui montent et qui descendent, décor amovible. Toute l’ histoire évoque deux amants séparés qui correspondent par lettre interposée. On danse peu, on parle beaucoup, on se perd dans la vidéo(la fonction technique est même jouée par deux acteurs). Tout s’impose à défaut de poser un propos qui pourrait émouvoir. On «installe», on déroule, on projette, on surtitre. L’anecdotique prend le pouvoir. A aucun moment, le corps transpire, incarne une dramaturgie. Tout est à distance. L’artiste pose une esthétique et le corps n’est que surface où l’on cherche vainement la poésie. Au mieux le spectateur contemple, au pire il s’impatiente d’être si loin.

La lecture spectacle de Geoffrey Coppini, «Ravissements» (d’après un texte de Ryad Girod), aurait pu prendre le même chemin que le spectacle précédent. Deux acteurs magnifiques (Marianne Houspie et Eric Houzelot) campent l’histoire d’un homme qui perd peu à peu ses facultés de communication et devient étranger à lui-même. La lecture nous invite à entrer dans ce monde étrange où tout se dérègle. Le jeu de lumières et la porte du studio nous font entrer dans la folie douce et sortir vers la folie créative. Point de technologie (cela aurait été si tentant de faire appel à la vidéo) mais une mise en scène qui articule lecture et jeu d’acteurs, perte des mots, inclusion poétique et exclusion sociale.

Avec le collectif « Grand Magasin » proposé par la Scène Nationale de Cavaillon, l’interaction entre la machine, l’art et le spectateur est un jeu d’enfant! Quatre acteurs installent sur le plateau une machinerie dont la fonction principale est de faire obstacle à la communication. Ici, on dessine un plan qui ne guide pas. Là, on marche sur un tapis qui absorbe les sons. Plus loin, on parle dans des micros qui savent à l’avance ce que vous allez dire. Il y a même une machine à douter. Chacun doit faire face au bruit de marteau piqueur envoyé par le technicien à qui ont avait pourtant assuré qu’il pourrait perturber à loisir la représentation! Et je n’évoque même pas le temps qu’ils prennent pour parler de ce qu’ils font à défaut de donner une vision!
En communiquant sur la communication, ils produisent du sens à chaque tableau. Je ris beaucoup, fini par m’amuser avec eux. Ils sont comme quatre adolescents qui, par leur créativité, perturbent le système bien huilé et inopérant de nos machines à communiquer à partir desquelles des artistes et des créatifs nous imposent des esthétiques vides de sens. Et si la critique d’une certaine  “machinerie théâtrale” était là? Par un heureux hasard, ces quatre acteurs rejouent le film de ma semaine de spectateur.
Avec « les déplacements du problème », Grand Magasin nous (re)donne notre liberté de penser le lien entre la communication et la machine, entre le contenu (ce que je dis) et la relation (comment je le dis), entre l’outil et le processus.
Comme une remise à plat des fondamentaux.
Pascal Bély, www.festivalier.net
 
« la jeune fille que la rivière n’a pas gardée » d’Hélène Cathala au Festival Dansem à Marseille le 13 novembre 2010.
« He visto Caballos »de Maria Munoz et Pep Ramis au Festival Dansem à Marseille le 16 novembre 2010
« Les déplacements du problème » par Grand Magasin en tournée sur le territoire de la Scène Nationale de Cavaillon; vu à Mérindol le 18 novem
bre 2010.
« Ravissements » par Geoffrey Coppini au festival « Les Rencontres à l’Echelle » à Marseille le 19 novembre 2010.
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Angelica Liddell, la rage en offrande d’amour.

Elle est là ce soir, après le festival d’Avignon. Je ne l’attendais pas aussi vite. Elle est là et une fois de plus elle est magnifique. Une fois encore elle «s’offre» pour parler la souffrance de l’une et de tous, ce soir encore elle me traverse le coeur et l’âme entre violence et douceur. «Te haré invencible con mi derrota» (“Je te rendrai invincible par ma défaite“), comme une cérémonie intime, dédiée à la violoncelliste Jacqueline Du Pré (décédée d’une sclérose en plaques en 1987), claque haut l’étendard de son être talent.
Seule sur scène, de blanc et de sang, elle nous invite au profond de la douleur pour interroger la vie, le conflit entre matière et esprit. Elle s’offre «Christique» pour nous faire toucher la sève de nos errances ignorances. De son «bric-à-brac» scénique, elle tire des images de poésie tragique belles comme des cantates abandonnées ; de son corps elle donne l’intérieur pour nous faire entendre l’oiseau qui se meurt sur la grève. Elle ose ce qu’on ne montre pas et ce qu’on ne dit pas pour nous faire voir le bruit violent de nos quotidiens englués dans les griffes de dictats meurtriers. Elle convoque les «hommes» pour leur nommer la fatuité et la bêtise que «d’oublier» ses fragiles. Elle crie la vie comme une guerre infâme dont nos yeux se repaissent, elle crie du plus loin de nos manques et de nos questions, elle s’incendie d’un «pourquoi ?» existentiel, elle libère les tortures de nos intimités les plus enfouies.

 

Dans ce dialogue entre vie et mort, ce n’est plus de citron qu’elle lave ses blessures, c’est le whisky qui cautérise l’extérieur comme l’intérieur. Les pétales de fleurs se font plaies, le sang coule pour irriguer les tissus, il laisse trace pour nous confronter au plus forts de nos interdits… Le pain est rompu après un jeu comme de « mort-pions » et le message qui s’y cache semble n’être qu’une farce de plus. Le feu dévore une main de cire, comme la maladie brûle celui qui souffre de se voir partir goutte à goutte. Elle se fait proue d’une armada de violoncelles pour haranguer la mort. Elle s’harnache de noir et « s’encapuche » pour dénoncer nos terrorismes guerriers via un tir de paintball comme « homme » en joue, en bande, dans les bois, pour se sentir vivant à travers des meurtres pour de faux.  Elle éjacule en couleur, fuck you ! fuck la mort ! Elle illustre nos démissions/soumissions et nos fatigues à coup de pop corn, avalé sous une couverture de survie,….

Elle, elle s’appelle Angelica Liddell, elle à la fureur de se donner pour nous faire entendre la triste comédie de notre tragédie humaine et dénoncer l’implacable violence de nos vies. Elle ne triche pas, elle fait de son corps un langage, son théâtre n’est pas d’artifices.
Pour finir, en s’éclipsant sans retour, elle nous murmure la mesure du don qu’elle vient de nous faire. Elle nous laisse alors seuls, pour traiter comme il se doit, les ombres lumières où elle nous à permis d’aller; elle nous a autorisés à voir ce qu’il en est pour elle de vivre, n’en exigeons pas plus. Retirons-nous, avec élégance, laissons-la maintenant aller en silence et laissons nous vivre nos émotions à l’endroit où nous pourrons le faire.
Alors…, je pense à Toi…, qui ne me m’entendras pas/plus?, je pense aussi à Baudelaire, à Rimbaud,  à Sarah Kane…
Et à l’heure de ces mots qui ne disent que peu…Je pense à vous Angelica…
Bernard Gaurier-www.festivalier.net
 
« Te haré invencible con mi derrota » de Angelica Liddell au Festival “Mettre en scène” du 4 au 6 novembre à Rennes
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KLAP, MARSEILLE

La danse pose question.

Dans le contexte actuel, «Questions de Danse» est en soi un petit miracle. Imaginez neuf propositions chorégraphiques en cours d’élaboration où l’après spectacle avec le public, animé avec panache par Michel Kelemenis, s’inscrit dans le processus de création. Pour impulser cette démarche, il s’engage à faire venir les chorégraphes à Marseille invités en “préambule” du festival DANSEM, manière élégante d’échauffer le spectateur, les artistes et les programmateurs. Chacun est «parrainé» par une structure (Maison de la Danse de Lyon, CND Pantin, Théâtre Sévelin de Lausanne, El Teatro de Tunis, CDC Uzès Danse, 3 bis F d’Aix en Provence, Le Cuvier de Feydeau, Danse à Lille). Ainsi, la mise en réseau des institutions facilite la communication avec le public! Pour cette 5ème édition, neuf propositions nous sont présentées dont six vues par votre serviteur.

Cette année, « Question de Danse » dessine un paysage chorégraphique fait de plaines et de montagnes, d’où se dégagent des climats contrastés. Le spectateur se promène parfois, s’arrête ou passe son chemin. Ici, il ne s’agit pas d’évaluer l’oeuvre, mais de ressentir l’accueil du public dans le processus.
Avec la chorégraphe franco-suisse Perrine Valli, la création est prête. « Je ne vois pas la femme cachée dans la forêt» sera présentée dans une semaine à Genève. Ce soir, nous avons droit à la bande-annonce! A l’issue des vingt minutes, la frustration est palpable. Perrine Valli articule à merveille la narration et l’abstraction donnant toute liberté au spectateur de faire son parcours entre corps sculptés par la danse et cadre métallique considéré comme un espace de projection picturale. Mais cette présentation ne permet pas d’entrer dans le processus de création d’autant plus que, si la danse de Perrine Valli offre une liberté, la froideur de l’ensemble ne facilite pas le dialogue. À voir donc dans son intégralité au Festival Faits d’Hiver à Paris les 14 et 15 janvier 2011. J’y serai!
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Deux propositions se sont clairement inscrites dans le principe de «Question de Danse». La première, de l’actrice Céline Romand et du chorégraphe Christian Ubl, est un travail de recherche. «La Semeuse», est un dialogue entre danse et théâtre (à partir d’une nouvelle de Fabrice Melquiot). Ici, la traversée est encore très fragile, car la danse ne se laisse pas «théâtraliser» facilement d’autant plus qu’entre abstraction et narration, le duo est en « travail ». À ce stade du processus, un dispositif plus intime avec les créateurs aurait été préférable pour qu’un retour ne soit pas entendu comme une évaluation de l’oeuvre, mais comme participant à la recherche. Le spectateur y a toute sa place, car l’exploration d’un nouveau langage est aussi son «travail». Pourquoi ne pas l’associer pour inclure dans le temps de la création, un temps partagé? La pièce sera jouée en avril 2011 au 3 bis F d’Aix en Provence.
La deuxième est présentée par Thomas Lebrun pour une «traversée» très étonnante. Avec «Six order pieces», les prémices sont inversées. Des collaborateurs (une vidéaste, un créateur lumière, une chorégraphe..) proposent et Thomas Lebrun dispose! Imaginerait-on en France un manager proposer à son équipe: «posez le cadre pour que je crée»? De notre place, nous ne percevons pas ce processus et c’est l’après-spectacle qui donne les clefs. Le dialogue qui s’engage entre Thomas Lebrun, Jean-Marc Serre (le créateur lumière) et Michel Kelemenis stimule la participation du public comme si la remise en jeu de la posture du chorégraphe interrogeait la perception du spectateur sur la place du créateur. Avec «Six order pieces», Thomas Lebrun pourrait imaginer un après-spectacle où, son équipe assise dans les gradins, assisterait à un échange entre spectateurs autour de ce changement de prémice. Cela serait d’autant plus intéressant que le travail de Thomas Lebrun est profond et permet toutes les audaces d’interprétation. A voir au printemps prochain à «Danse à Lille»!
Nejib Ben Khalfallah nous vient de Tunisie. «Mnema» est une danse très théâtralisée, sorte de «rêve mouvementé» (pour reprendre l’expression d’une des danseuses). Ici, l’après-spectacle avec le public provoque un dialogue brut, animé, sans langue de bois, comme si la distance entre le créateur et le spectateur était l’objet même du travail. Distance mise en scène par la compagnie Androphyne dirigée par Pierre-Johann Suc et Magali Pobel. « [?] ou pas » est encore à l’état d’embryon et a sans doute besoin d’un propos assumé pour que les spectateurs (acteurs de la pièce) puissent dans l’avenir s’inscrire dans un processus de co-construction.
Avec  “Guintche“, la portugaise Marlene Freitas réussit une forme d’exploit. Celle de nous présenter une étape de création stupéfiante et jamais vue ailleurs, mise en dialogue avec le public avec une belle sincérité. Sidérés par la proposition, nous avons applaudis chaleureusement cette transe où le corps explore la musique tel un organe vivant.

Ici «Question de Danse» se fait murmure pour  laisser Marlène travailler et nous revenir. A coup sûr, c’est une grande. Parole de spectateur.
Pascal Bély – www.festivalier.net.

“Question de danse” du 26 octobre au 6 novembre 2010 à Marseille.

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FESTIVAL D'AVIGNON Vidéos

Avant le Festival d’Avignon, Boris Charmatz prépare sa (ré)création.

Le danseur chorégraphe Boris Charmatz avait rêvé d’un spectacle qui n’en serait pas un, qui serait une sculpture, une pièce méditative. Pas d’heure de commencement à laquelle impérativement gagner son fauteuil, plutôt un «monstre», disponible au regard pendant une durée donnée. Une compagnie éphémère de 30 danseurs pour une forme inédite de «chorégraphie immobile». Le tout sous l’égide de Roland Barthes pour qui le neutre est vu comme le «désir de la levée des conflits».

Mais…, Jacques à dit : un…, deux…, trois…,  vingt quatre…, soleil…

C’est comme un grand jeu d’enfant pour nous dire seul et ensemble.
Comme un coloriage en 24 corps pour nous offrir un dessin vivant.
Comme un happening de créativités individuelles pour former un corps social.
Comme un idéal participatif où l’un plus les autres, en co-apprenant, constituent un tout et où, si l’un manque, le sens s’appauvrit.
Comme une utopie d’amour enfantine qui fait que l’on est prêt à aller jusqu’à l’épuisement pour être de la partie improvisée sur la cour…
Comme un « rêve » que l’on « oublie » en devenant « grand »…
Comme un peut être compatible avec deux et plus, sans combat, dans le projet d’une réalisation qui tient du désir à vouloir créer, co-créer, un espace collectif qui ne prend pleinement sens que dans l’addition.

Boris Charmatz et ses compagnons de jeu nous offrent, en ces temps de colère, une vision ouverte où se projeter dans un être ensemble créatif. On aimerait alors monter sur la scène pour participer au tableau hypnotique et caresser la confirmation que l’on est moins sans l’autre, et inversement.
S’il a créé, comme il le dit, un « trou de danse », ce serait pour y glisser nos imaginaires « utopistes » ; mais aussi pour y laisser entrer, par les courtes phrases que chacun amène, les univers de multiples chorégraphes habitant l’histoire individuelle des corps en mouvement. En ce sens, c’est autant  au Roland Barthes de «Fragments du discours amoureux» qu’à celui de «Le neutre» ou «Comment vivre ensemble» que le propos me renvoie .
Cette danse mouvante et fluide, ce kaléidoscope de grains de sable humains qui se resserrent et se déploient, se frottent ou s’éloignent, ouvrent en grand les fenêtres. Les grammaires qui composent nos liens à l’autre ( à côté, avec, contre, sans, qui), trouvent là un espace où se déployer.
Boris Charmatz n’a pas pu créer l’objet dont il avait rêvé, les danseurs, épuisés, ne pouvaient pas tenir les 4 heures imaginées et les contraintes à lever quant à la place du public n’ont pu être résolues. Qu’importe, il a réussi à écrire le beau songe d’une danse « méduse » partagée, il a ouvert un espace empli d’une vitalité salutaire.
Là où le sculpteur enlève de la matière pour faire apparaître l’oeuvre, il a, lui, ajouté de l’être pour faire advenir une belle création.
Bernard Gaurier – www.festivalier.net
« Levée des conflits » de Boris Charmatz au festival mettre en scène à Rennes du 4 au 6 novembre – Au théâtre de la ville à Paris du 26 au 28 novembre – A Bonlieu/scène nationale d’Annecy les 23 et 24 février 2011.
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Une Maison pour la Danse à Marseille ! Klap ! Klap !

C’est certain. À l’automne 2011, Marseille aura sa « Maison pour la danse ». Elle est déjà membre du réseau «European Dancehouse Network». Joli présage. Ce matin, sur la scène du Théâtre des Bernardines (dans le cadre de la 5ème édition de «Question de Danse»), ils sont huit (1) à s’engager pour ce projet. En première ligne, le chorégraphe Michel Kelemenis précise que ce ne sera pas la maison de sa compagnie, mais bien un espace d’accueil privilégié pour la danse.

Cet équipement de 1900 m2, au c?ur d’un quartier populaire de Marseille, sera un lieu de production et de création en lien avec l’action culturelle existante de la compagnie. En positionnant la Maison (joliment nommée Klap) comme un lieu de partage, de rencontre et d’élaboration commune avec les acteurs culturels de la ville, Michel Kelemenis pose un postulat : la danse a besoin d’un espace temps protégé, mais aussi d’ouvertures nourries par le dialogue entre tous les acteurs qui la croise. Klap ne sera donc pas une chapelle pour quelques esthétiques

Le plateau, animé par Philippe Fanjas (président de Kelemenis & cie) est à l’image de ces intentions : chacun est invité à faire part de sa représentation et de ses hésitations ! Maison «de» (en référence à celle de Lyon),  maison «pour», tandis qu’Alexandre Carelle de la Fondation BNP Paribas préfère «maison avec». Sûrement, les trois à la fois ! Ce sera un «outil à usage partagé» comme se plaît à préciser Cristiano Carpanini, directeur du festival DanseM ; «à nous d’en construire les ponts, mais pour cela, il faudra reconnaître l’endroit où chacun de nous a travaillé». La question de l’épaisseur des murs est donc indirectement posée. Le chorégraphe Christophe Haleb questionne : «comment allons-nous l’habiter tout en permettant sa porosité ? Entre la danse éphémère et le mur pérenne, quelle tension allons-nous créer pour accueillir l’étrange ?».

«Fabriquez ! , « cherchez !», «donnez du temps au temps de la création» semble répondre Michèle Luquet-Bonvallet qui rappelle que la Maison de la Danse de Lyon est un lieu de diffusion. Elle ressent déjà la complémentarité entre les deux établissements. Deuxième joli présage. Car faut-il le préciser, Klap ne sera pas à proprement parler un lieu de diffusion («même si la tentation sera grande de dériver vers la programmation» souligne Alain Fourneau, directeur du Théâtre des Bernardines) mais surtout un outil « à disposition des acteurs culturels » pour «creuser les complémentarités» et «amener plus de danse à Marseille» lui répond Michel Kelemenis. D’autant plus que Klap sera propulsé au niveau international dès son ouverture à la fois par le réseau européen des Maisons de la Danse et par Marseille Capitale 2013. Car «le local s’attrape par le global» souligne Christophe Haleb.

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Tandis que la chorégraphe Perrine Valli (de nationalité franco-suisse et originaire d’Aix en Provence) précise tout le chemin qu’elle a dû faire ce matin pour revenir dans sa région d’origine (faute d’équipements pour travailler ses créations), je fais un rêve : celui d’inviter des spectateurs actifs à créer un maillage autour de Klap afin que le processus de création chorégraphique se nourrisse de nos visées de danse. Pour qu’il ne soit plus nécessaire de courir après elle aux quatre coins de l’hexagone.
C’est une Question de Danse.

Une question démocratique.

Pascal Bély – Le Tadorne

(1) Michèle Luquet-Bonvallet, secrétaire générale de la Maison de la danse de Lyon, Christophe Haleb, chorégraphe,
Perrine Valli, chorégraphe lauréate du programme Modul Dance de l’EDN, European Dancehouse Network, sélection Question de danse 2010
Alexandre Carelle, responsable du pôle culture, Fondation BNP-Paribas,
Les partenaires de Question de danse :
Cristiano Carpanini, directeur du festival DanseM et Alain Fourneau, directeur du Théâtre des Bernardines.