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BIENNALE DE LA DANSE ET D'ART CONTEMPORAIN DE LYON LES EXPOSITIONS PAS CONTENT

Bloc Notes / Urgent, la Biennale de Lyon perd ses plumes.

Les 13 et 14 septembre 2011, j’ai visité les expositions de la Biennale de Lyon dans le cadre des rencontres professionnelles. L’accueil y était chaleureux et la déambulation plutôt agréable. Deux mois plus tard, j’y accompagne un ami, mais le contexte a changé : de nombreux visiteurs sont venus. Quelques oeuvres majeures sont détériorées quand ce n’est pas leur sens qui est détourné. Quelques exemples..

– Les céramiques de Katinka Bock sont dorénavant protégées par une ligne blanche et un cordon. Cette oeuvre, libérée des contraintes d’exposition, puisait sa puissance dans son environnement fragile et sombre. Le visiteur pouvait passer à côté ou s’agenouiller. Deux mois plus tard, plus personne ne semble s’arrêter. Sous prétexte qu’on y marchait dessus, la sécurité impose sa vision, détourne le sens. Tout est verrouillé, sous l’oeil d’un agent très amont-bock-24biennale-copie-1.JPG

pointilleux. Qu’importe la finalité pourvu que l’on préserve.  La Biennale ne devrait-elle pas plutôt recruter un garant du sens?

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– Il n’y a plus personne pour accueillir les spectateurs vers l’installation «Breath» de Samuel Beckett par Daniel Thomas. Cette oeuvre théâtrale de quelques secondes nous plonge dans un environnement sonore et visuel saisissant. Mais aujourd’hui, on y entre comme dans un supermarché pour y prendre des photos avec flash. Dans ces conditions, le théâtre n’est plus qu’une attraction.

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-L’oeuvre d’Eduardo Basualdo est monumentale. Mystérieuse. L’artiste a désiré que les spectateurs puissent marcher dans l’eau, seule manière d’en ressentir la profondeur. Cela ne semble plus possible. Sécurité oblige?

– L’oeuvre de Robert Kusmirowski interpelle. En septembre, de cette forteresse, des livres se consumaient laissant s’échapper une fumée saisissante qui enveloppait les oeuvres avoisinantes comme pour les protéger. Mais le personnel et certains artistes se sont plaints. Plus de brouillard. Maintenant, tout est sain. Principe de précaution ?

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– Les oeuvres de Michel Huisman sont fragiles. Nous le savions en septembre. Toutes reposent sur une mécanique. Rien d’étonnant à ce qu’elles tombent en panne. Sauf qu’elles ne sont pas réparées. Circulez, il n’y a plus rien à voir. Les organisateurs ont-ils la volonté de recruter un horloger, un artiste-artisan pour réparer et veiller sur ces magnifiques oeuvres ?

– L’installation de Diego Bianchi est une métaphore d’un chaos créatif. Un agent d’accueil interpelle un parent : «merci de faire attention à votre enfant, il va abimer l’oeuvre». Le père réplique : «À l’entrée, vous m’avez interdit de venir avec une poussette. Il faudrait être clair sur votre position à l’égard des enfants». Dialogue de sourds. La tension monte. La Biennale a-t-elle  intégrée que des adultes étaient aussi parents ?

– L’installation de Sarah Pierce et la vidéo de ZBynek Baladran sont en anglais. Je n’y comprenais rien en septembre. Deux mois après, aucune traduction n’est proposée. Je questionne une nouvelle fois un agent de surveillance sur cette étrangeté. Mais il me réplique avec aplomb : «mais tout le monde parle anglais maintenant“. Désolant.

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– Les poules de Laura Lima étaient flamboyantes en septembre. Deux mois après, elles ont perdu quasiment toutes leurs plumes colorées. Je m’en inquiète auprès d’un agent de sécurité : «ben non, en septembre elles étaient comme cela». Je sors mon iPhone pour démontrer le contraire. Peine perdue. Les gens disent n’importent quoi, c’est bien connu. Je réitère mon observation à l’accueil du site de l’Usine Taste. Deux agents trop occupés à communiquer vers l’extérieur font semblant de s’en inquiéter avant de répliquer : «de toute manière, ce n’est pas mon taf de m’occuper des poules».

La commissaire argentine Victoria Noorthoorn se questionnait dans les colonnes des journaux : «comment l’art parle-t-il de la condition humaine et de celle de l’artiste ? Quel pouvoir de transformation a-t-il ? L’utopie y est-elle encore possible?» Nul doute que la marchandisation accrue de l’espace relationnel entre le spectateur et l’artiste lui donne quelques éléments de réponses?

Pascal Bély, Le Tadorne.

La Biennale de Lyon sur le Tadorne:

Extra-terrestre Biennale de Lyon.

Arnaud Laporte de France Culture se moque de La Biennale de Lyon.

La Biennale de Lyon donne le vertige.

Tu n’as rien vu à la Biennale de Lyon?

La Biennale de Lyon, jusqu’au 31 décembre 2011.

 

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BIENNALE DE LA DANSE ET D'ART CONTEMPORAIN DE LYON LES EXPOSITIONS Vidéos

Tu n’as rien vu à la Biennale de Lyon…

La Biennale de Lyon est une collection d’écrins. Ils sont en général de petite taille, très proches d’oeuvres monumentales, comme pour nous ralentir, nous remettre de nos émotions et s’inviter durablement dans notre imaginaire. Quelques écrins qui colonisent pendant longtemps une mémoire pourtant saturée de tant d’oeuvres exceptionnelles.
À la Sucrière, entre l’imposante vidéo de la Sud-Africaine Tracey Rose (assez peu convaincante) et l’impressionnante citadelle de Robert Kusmirowski (le chef d’oeuvre de la Biennale), vous croiserez deux visages peints par Marlene Dumas. Stupéfaction. Sidération. Elle vous regarde et vous plongez dans ses yeux effrayés. Cet effroi a été le vôtre. C’est chair.

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Au Musée d’Art Contemporain, les portraits d’Hannah Van Bart vous invitent à la contemplation. Ces personnages dégagent un mystère qui force mon écoute, mon attention. Leur fragilité est un mouvement. Ce sont mes artistes…Ils me…

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Les dessins de Virginia Chihota (“Fruit of the Dark Womb”) chiffonnent. Au-delà de symboliser les souffrances de l’enfance, une de ses poupées pourrait peut-être se rappeler à votre bon  souvenir. Poupée de son…poupée démon.

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Est-elle une poupée de cire ? Guillaume Bijl (le même qui nous avait époustouflés lors du Sculpture Projects à Münster où il faisait émerger de terre, le clocher d’une église) nous présente à la Sucrière «The Nun of Bruges». Cette S?ur est cachée sous sa capuche, tête penchée.  Les visiteurs se baissent pour découvrir son visage et partent furtivement. Voyeur, que cherchons-nous ? Sa part de mystère est-elle notre quête de vérité ?

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Les dessins de Kemang Wa Lehulere s’apprivoisent. Papier bulle, morceaux de tissus et toile forment des patchworks fragiles qui dessinent des figures métamorphosées en objet pour des visages déchirés, absents, enfermées dans des contextes où le lien semble rompu. Il y a de la discontinuité, de la perte, des souvenirs enfouis, des fragments impossibles à recoller. Je vais d’un dessin, d’un tableau à l’autre. Kemang Wa Lehulere me perd. Je me souviens.

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Elle perd peu à peu la mémoire. Elle a 96 ans et vit dans une clinique pour patients atteints d’Alzheimer. À chacune de ses visites, Alexander Schellow a recomposé dans son atelier tous les mouvements de son visage. Cela donne une vidéo exceptionnelle : des milliers de points bougent et les traits s’animent pour reconstituer la mémoire de leur relation. C’est hypnotique et l’ensemble finit par m’émouvoir : la vieillesse rajeunit les souvenirs et vitalise la communication…

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Hiroshima – Fukushima : comment ne pas se souvenir et faire le lien en contemplant la peluche de Michel Huisman blotti avec un boitier nucléaire. Le contraste est saisissant et démontre notre inconsistance face à cette menace. Les visiteurs ne peuvent s’empêcher d’appuyer sur un bouton placé dessous qui envoie une décharge sonore désagréable. L’art peut-il encore nous alerter ?

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Plus loin, avec “The secret garden», Michel Huisman nous fragilise et nous renforce. Un petit meuble, un seau, un drap et une invitation à nous y glisser. J’ignore ce que les visiteurs ont perçu de mon corps (un dernier soupir, ma sépulture ?) mais je me souviens encore de ce que j’ai ressenti à la vue de ce petit oiseau mécanique qui me regardait de haut. Un sentiment profond d’humilité.

Humilité aussi à l’écoute de la proposition sonore de Dominique Petitgand, “A la merci (At the mercy)». Une petite fille apprend à un adulte des phrases alambiquées sans queue ni tête. Les prémices sont inversées : le langage technocratique et rationalisant de nos sociétés de service est manipulé dans une relation éducative tout aussi alambiquée ! La drôlerie de l’enregistrement accentue la perte totale de sens d’une rhétorique incapable d’être transmise…

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Alors que je quitte la Biennale, les dessins de Christian Lhopital me rattrapent : ses figures fantomatiques m’enlèvent. Je vole, je plane. Les corps semblent liquéfiés, dél
estés du poids, de la pression du monde du travail et des contraintes politiques et sociales. Christian Lhopital poétise notre enfer sur terre.

Non, décidément, tu n’as rien vu à Lyon.

Je n’en reviens pas…

Pascal Bély, Le Tadorne.

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Arnaud Laporte de France Culture se moque de La Biennale de Lyon.

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Toutes les oeuvres mentionnées dans cet article sont à voir à la Biennale d’Art Contemporain de Lyon jusqu’au 31 décembre 2011.

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BIENNALE DE LA DANSE ET D'ART CONTEMPORAIN DE LYON LES JOURNALISTES! PAS CONTENT

Arnaud Laporte de France Culture se moque de La Biennale de Lyon.

Les oeuvres du Sud-Africain Kemang Wa Lehulere me sidèrent. Papier bulle, morceaux de tissus et toile forment des patchworks fragiles qui dessinent des figures métamorphosées en objet pour des visages déchirés, absents, enfermées dans des contextes où le lien semble rompu. Il y a de la discontinuité, de la perte, des souvenirs enfouis, des fragments impossibles à recoller. Je vais d’un dessin, d’un tableau à l’autre. Kemang Wa Lehulere me perd.

Mais brutalement, je suis interrompu. Il y a du bruit à l’entrée de la salle du Musée d’Art Contemporain de Lyon. L’animateur de France Culture, Arnaud Laporte, discute à bâtons rompus. Je devine les voix qui animent sa nouvelle émission («La Dispute», tous les soirs à 21h, où des critiques échangent leur point de vue). Ils parlent fort. J’entends leur analyse sur la Biennale et la manière dont ces «professionnels cultivés» considèrent les artistes. Leur décontraction perturbe ma concentration. La société du spectacle s’invite par effraction. Mais je m’accroche au travail de Kemang Wa Lehulere, qu’ils ne voient pas.

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Dans la même pièce, l’oeuvre de  l’Argentine Luciana Lamothe menace. Les murs supportent cette oeuvre provocante où un enchevêtrement d’architectures soutient un modeste livre. Suivant le point de vue, je perçois  une arme, l’Europe en tour de Pise, un projet industriel en proie au doute. Mais je suis à nouveau interrompu. Une des journalistes de la bande s’approche et écoute son répondeur. Je comprends qu’on lui apprend une mauvaise nouvelle. Elle en joue, sait que nous la regardons. C’est sa petite comédie du pouvoir. Mais je m’accroche (!) à la mise en abyme de Luciana Lamothe, qu’elle ne voit même pas.

Le bruit augmente. Les rires se font plus gras. La critique aussi. Je les interromps, excédé.

«Pourriez-vous s’il vous plaît faire moins de bruit, je n’arrive pas à me concentrer».

Le groupe éclate de rire, me pointe du doigt, comme dans une cour de récréation. S’ils le pouvaient, ils me jetteraient des pierres pour avoir osé l’offense. Arnaud Laporte lance alors : «on n’est pas dans une église ici», puis ils s’éloignent tandis que leurs rires résonnent.

Cet incident métaphorise une société de castes et de classes où chacun s’attribue sa parcelle de pouvoir pour l’imposer aux autres, quel que soit le contexte. Je ressens l’incapacité des journalistes à penser la relation à l’art en dehors d’un lien asymétrique. Ils ne conçoivent pas qu’un bruit perturbe un visiteur, car la question n’est pas là : l’art s’analyse, point barre. Mais internet menace leur pouvoir. Je n’ai pas eu le réflexe de les filmer avec un iPhone. Si tel avait été le cas, nous pourrions porter un regard critique sur les comportements de ces «professionnels» qui nous disent tant sur la manière dont ils communiquent avec une oeuvre. De haut.

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Le soir, j’ai pris en cours de route l’émission consacrée à la Biennale. J’ai entendu les mêmes rires alors qu’ils évoquaient le travail de Michel HuismanThe secret garden»). Un petit meuble, un seau, un drap et une invitation à nous y glisser. J’ignore ce que les visiteurs ont perçu de mon corps (un dernier soupir, ma sépulture ?) mais je me souviens encore de ce que j’ai ressenti à la vue de ce petit oiseau mécanique qui me regardait de haut. Un sentiment profond d’humilité.

En évoquant cette oeuvre, Arnaud Laporte se moque.

J’ai coupé le son.

Pascal Bély, Le Tadorne

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LES EXPOSITIONS

Extra-terrestre Biennale de Lyon.

Nous sommes quelques-uns à trébucher : on ne pénètre pas dans un espace d’art comme dans un supermarché. À l’entrée de la Sucrière, les rideaux de théâtre colorés d’Ulla Von Brandenburg (“Kulissen») nous accueillent sur des planches légèrement surélevées. Il faut en soulever plusieurs pour découvrir la nouvelle scène de l’Art Contemporain imaginée par la commissaire argentine Victoria Noorthoorn. D’entrée de jeu, c’est un choc. Je butte sur la citadelle imprenable de Robert KusmirowskiStronghold»), seulement visible du premier étage (j’y reviendrai dans un prochain article). Sur ma droite, les 55 cercueils en bois du Camerounais Barthélémy ToguoThe Time») me font reculer. A quelques mètres, une vidéo de la performeuse sud-Africaine Tracey Rose fait entendre sa version déraillée de l’hymne israélien à la frontière avec la Palestine. Ce comité d’accueil me propose trois impasses: l’Europe citadelle, l’Afrique enterrée et Israël bunkerisé.

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En quelques minutes, je ne suis déjà plus le même visiteur : le monde est un théâtre et il en va de ma posture, de mon regard, de ma capacité à ressentir tout en me distanciant pour en penser un autre. Il me faut changer de focale, relier l’intime et le global pour accueillir les propositions de cette  Biennale de Lyon qui célèbre le changement de civilisation (celle de la révolution écologique). Elle  me propose un itinéraire passionnant où mon lien à l’art est une métaphore de mon rapport à la complexité du monde: je ne sais rien dans la réduction, mais de mon étonnement peut surgir la pensée créative. Retour sur les nombreuses propositions de cette Biennale inoubliable. Mon Nouveau Monde.

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Combien de fois  suis-je revenu vers la performance de Laura Lima (“Puxador”)? Je ne sais plus. Avec des sangles attachées aux piliers,un homme nu tente d’avancer. C’est le gladiateur des temps modernes. Sa force, sa danse ouvrent l’architecture. Il défie l’ordre établi. Je tourne autour de lui : il est mon centre de gravité. Notre relation est mon pilier. C’est elle qui me fait voir l’espace autrement. Les poèmes d’Augusto de Campos écrits sur le mur blanc l’enveloppent. Certains visiteurs le prennent frénétiquement en photo, comme s’ils avaient peur. Je l’affronte pour me confronter. L’art a du corps et je divague : les murs de la Sucrière sont élastiques?

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J’y vais. J’enlève mes chaussures pour découvrir l’installation d’Eduardo Basualdo (“El silencio de las sirenas”). Une eau rouge surgit d’un trou. Ici aussi, le centre de gravité est déplacé. Un monde à l’envers. Mes pieds ressentent la rugosité, la douceur, dessinent l’espace de cet univers lunaire qui porte les stigmates de la Terre malade.

Me reviennent les images du dernier film de Lars Von Trier (« Melancholia »). Je suis sur Melancholia, planète imaginée par le cinéaste qui entre en collision avec la Terre. D’autres visiteurs se déplacent et je sens que je ne sais plus avancer. Il me faut réapprendre à marcher, à voir autrement ce qui m’entoure, à oser m’approprier ce territoire inconnu. J’hésite, car je ne sais pas interpréter les sensations de mon corps. Il est «extra-terrestre» et ses messages me troublent. C’est terriblement beau, émouvant, captivant. Le nouvel ordre écologique est sur cette planète étrange où l’eau se retire et revient pour qu’entre temps, l’habitant se fasse à l’idée qu’il ne contrôle rien, mais que son corps peut lui apprendre à relier ce qui est dispersé.

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Ainsi troublé, je découvre interloqué les céramiques de Katinka Bock. Pourquoi y vois-je des corps piétinés? Pourquoi l’émotion me gagne-t-elle? Pourquoi ces sculptures font-elles chair ? Je me couche pour les approcher autrement : elles sont traces, démembrées. De leur énergie, nait ce désir de recoller les morceaux d’une humanité en miettes au moment même où certains visiteurs sont à deux centimètres de les piétiner. Leur force est d’être posées là, dans un couloir à peine éclairé, sur ce sol de béton. Immédiatement, une  relation intime avec l’artiste s’installe parce que la fragilité y est célébrée. Ici aussi, la matière provoque un corps à corps somptueux.

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Rien ne laisser présager un théâtre. Toutes les vingt minutes, Daniela Thomas propose une mise en scène de «Breath» de Samuel Beckett, sa pièce la plus courte (24 secondes). Des détritus à peine éclairés jonchent le sol tandis qu’un cri mi humain, mi-animal résonne comme un souffle vital. J’imagine alors l’homme nu et ses sangles marchant sur Mélancholia pour y laisser ses traces rupestres.

Rien le laisser présager que ce jour-là, mon imaginaire soit du voyage.

Pascal Bély , Le Tadorne.

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