Catégories
EN COURS DE REFORMATAGE

CALI se perd de la scène à l’’écran.

 
 
Il m'arrive de jeter un ?il sur ma télévision. Cet objet m'indiffère souvent tant ce qu'il projette est de piètre qualité! J'apprécie trop le spectacle vivant pour me laisser attirer par des contenus superficiels et si peu créatifs (à l'exception d'ARTE).Ce soir, au hasard d'un zapping aussi délirant que ma migraine, j'ai eu la désagréable surprise d'apercevoir CALI. C'est un magnifique homme de scène et je me souviens encore de sa prestation au Théâtre de Draguignan le 23 novembre 2004. Son dernier album («Menteur ») doit sortir dans les prochains jours et CALI se sent obligé de faire la promotion de sa tête de gondole. Voir cet artiste se fourvoyer de cette façon m'a poussé à laisser ce commentaire sur son blog :
« Cher CALI,Comment expliquez votre participation à cette  lamentable émission qu’est le “Grand Journal de Canal plus”. Vous sembliez gêné…moi aussi. Ce journal est un ramassis de potins, de clichés avec pour décor un public qui applaudit névrotiquement à tout va. Avez-vous besoin de tout cela? Vous avez votre public; il vous est acquit. La scène a fait de vous un bel artiste (j’ai encore  le souvenir merveilleux de votre concert à Draguignan en novembre 2004)… la télévision vous enlaidit. Bonne route.»

Cette lettre, publiée sur www.festivalier.net, sera référencée par les moteurs de recherche. La télévision vit de la publicité. A travers les blogs, rendons la monnaie pour que les artistes cessent d'être un produit. Faute de quoi, nous n'aurons pas fini de les télé?charger.

Catégories
LECTURE

Florent Marchet donne aux Correspondances de Manosque ses lettres de noblesse.

 

 

Chaque année, c’est un rituel. A  la fin du périple festivalier de l’été, je pars à Manosque pour réapprendre à lire et à écrire ! Comme s’il fallait s’éloigner du théâtre, pour se rapprocher autrement des mots. Durant une semaine, lectures de correspondances, ateliers d’écriture et concerts littéraires se succèdent. L’ambiance y est chaleureuse loin des mondanités de certains festivals…
Lire sur scène est un exercice difficile. Ce n’est ni du théâtre, ni une lecture mais une pratique artistique encore émergente. Cette année, trois spectacles retiennent mon attention : deux comédiens (Eric Caravaca  et

Guillaume Depardieu) et un chanteur (Florent Marchet).  

 

Une heure après Depardieu, Florent Marchet, jeune chanteur talentueux découvert il a un an et demi avec son magnifique album « Gargilèse », nous propose son spectacle, spécialement conçu pour les Correspondances de Manosque. L’an dernier, son premier ballon d’essai lors d’un café littéraire avait fait l’événement. A ces côtés, le troublant  Erik Arnaud (son premier album en 2002 « Comme je vis » est resté confidentiel) et Arnaud Cathrine (jeune écrivain) et deux musiciens (un batteur et un bassiste). La scène est minuscule et tout au plus une soixantaine de privilégiés sont invités à ce concert! Le thème du couple sert de fil conducteur où alterne lectures et chansons pour la plupart nouvelles (prémices du deuxième album ?).

Florent Marchet réussi là où ses camarades comédiens ont échoués. En premier lieu, il s’est fortement engagé dans l’exercice; cela se sent et se voit!Le groupe a travaillé pour arriver à nous présenter une telle cohérence dans les choix littéraires et leurs illustrations musicales. De plus, Florent Marchet fait preuve tout au long du concert d’un sens de l’humour que je ne lui connaissais pas. Un an après, il a pris de l’assurance et je ressens un artiste en plein travail sur son deuxième album.

Le couple vu par Marchet à travers ses choix littéraires a de quoi troubler : union impossible, viol, inceste, misère sexuelle, masturbation thérapeutique, ennui, mauvaise haleine…Tout y passe et les textes lus par Erik Arnaud et Arnaud Cathrine appuient là où cela fait mal…Seuls les célibataires (dont votre serviteur) sortiront peut-être de cette soirée quelque peu apaisé !!

Au final, Florent Marchet a peut-être donné à la Direction du Festival une image de ce que pourrait être les Correspondances dans l’avenir, à savoir une magnifique articulation entre la musique et la littérature. Le couple chanteur – écrivain pourrait signifier aux comédiens de théâtre et de cinéma que la chanson n’est peut être pas un art aussi mineur que cela.


A lire sur le même sujet: Florent Marchet quitte…la scéne nationale de Cavaillon.

Catégories
LECTURE

Eric Caravaca perd sa correspondance à Manosque

 

Chaque année, c’est un rituel. A  la fin du périple festivalier de l’été, je pars à Manosque pour réapprendre à lire et à écrire ! Comme s’il fallait s’éloigner du théâtre, pour se rapprocher autrement des mots. Durant une semaine, lectures de correspondances, ateliers d’écriture et concerts littéraires se succèdent. L’ambiance y est chaleureuse loin des mondanités de certains festivals…
Lire sur scène est un exercice difficile. Ce n’est ni du théâtre, ni une lecture mais une pratique artistique encore émergente. Cette année, trois spectacles retiennent mon attention : deux comédiens (Eric Caravaca  et

Guillaume Depardieu) et un chanteur (Florent Marchet).

Eric Caravaca est un beau comédien ; il a officié auprès de François Dupeyron (« La chambre des officiers » et « Inguelezi ») et dernièrement dans le chef d’oeuvre de Patrice Chéreau diffusé sur ARTE l’hiver dernier (« Son frère »). Cette année, Eric Caravaca lit une correspondance de Franz Kafka à son père. Kafka écrit toute sa souffrance envers un père autocratique et castrateur. Les mots sont justes, souvent violents…Ils peuvent résonner en chacun de nous tant le modèle éducatif de Kafka père n’est pas si éloigné de certaines pratiques d’hier et d’aujourd’hui…Mais voilà, Eric Caravaca fait le minimum. Assis à table, il lit de façon monocorde cette correspondance et trébuche régulièrement sur les mots. Il se lève parfois (ouf…il évite ainsi au public de tomber dans un sommeil profond) mais il ne ressent pas la puissance du texte. Etrange tout de même pour ce comédien sensible et puissant qui m’avait tant ébloui dans le film de Chéreau ! La lecture sur scène ne consiste pas à lire…c’est autre chose…mais Eric Caravaca n’a manifestement pas mesuré la différence…

Catégories
LECTURE

Guillaume Depardieu, en service commandé aux Correspondances de Manosque

 

 

Guillaume Depardieu relève le défi pour lire les correspondances d’Hunter S. Thompson , ancien officier dans l’Air Force dans les années soixante puis chroniqueur sportif. Il invente le journalisme « gonzo », où le reporter est à la fois auteur et héros !

On nous annonce que le spectacle est interdit au moins de 13 ans et que les personnes cardiaques feraient mieux de prendre leurs précautions. Je m’attends donc à de l’action, à du bruit afin de réveiller le public manosquin endormi la veille par Caravaca ! Peine perdue…

Guillaume Depardieu est décidemment un comédien paresseux…Sa lecture est impeccable mais il ne prend pas au sérieux cet exercice artistique. Alors que les mots de Thompson sont percutants, souvent drôles, parfois violents, Depardieu se contente de jouer un peu trop facilement l’alcoolique de service.

Une jeune comédienne ( ?) sur scène lui sert la réplique mais elle trébuche également sur les mots. Le public applaudit mais semble déçu tant le talent de Depardieu pourrait être grand d’autant plus que « la mise en lecture » était recherchée (belles lumières, joli décor – tables, fauteuil, papiers et bouteille à terre-  et photos émouvantes projetées en arrière fond).

Catégories
EN COURS DE REFORMATAGE

Le festival de la chanson française à Aix en Provence: ça sent l’hiver…

Depuis  2003,  la mairie UMP – Sarkosienne dirigée par Mme Joissains Masini nous facilite l’entrée dans l’hiver avec « le Festival de la Chanson Française ». En bon festivalier, je ne pouvais pas passer sous silence cette manifestation haute en couleurs comme en témoigne le projet :

« L’idée forte de ce festival d’AIX en Pce et du Pays d’AIX, ville de ZOLA, écrivain et pamphlétaire, est de faire émerger de jeunes Auteurs Compositeurs Interprètes qui se produisent tout au long de l’année, dans la région et au-delà, privilégiant l’écriture »

Je vous laisse admirer la qualité littéraire de l’écriture publicitaire (Provence devient …Pce) ; elle  laisse présager de grands moments romanesques lors des « ateliers ». Après avoir mis Aix en Provence à la sauce Cézanne, voilà cette ville d’arts ( ?) mariée à Zola…Seule la fête de l’Humanité pourra rivaliser avec une telle ambition ! Jugez plutôt : Dany Brillant, Michel Delpech, Paris Combo, Enzo Enzo, Charlélie Couture. Ce ne sont que les têtes d’affiche mais vous aurez constaté la forte connotation « pamphlétaire » de cette programmation qui se produira au PASINO, lieu de l’argent et du paraître.

Alors bien sûr, il y a quelques artistes intéressants….enfin une… Pauline Croze qui se produira en première partie d’Olivia Ruiz (cherchez l’erreur…) alors qu’elle méritait à elle seule une soirée. 

Pour le reste, quelques artistes révélés par FIP (DE RIEN, Tom Poisson…ennuyeux…) mais cela ne saurait relever le caractère franchouillard de cette manifestation de proximité (elle se produit dans les différents villages du Pays d’Aix…vive l’intercommunalité à la sauce France d’en bas !).

Ce festival démontre son absence totale d’ambition et d’ouverture vers l’Europe et le monde. Existe-t-il une chanson française qui la distinguerait de la chanson espagnole ? La langue ne fait pas la différence, comme la danse ne saurait être clivée par rapport au théâtre (j’ai retenu les leçons du festival d’Avignon !!).

De plus, ce festival a l’obscénité de proposer la tarification la plus élevée de la saison dans son domaine (entre 15 et 35 euros) quitte à brader les places au dernier moment comme l’an dernier pour le concert de Miossec (de 33 euros à 22 euros…Miossec a du apprécier la solderie!)

En un mot, voilà l’un des festivals :

– les plus chers de la saison.

– crée pour légitimer l’action de l’un des élus responsables à la culture, Mme Patricia LARNAUDIE (il n’y a en effet plus une délégation mais des compétences partagées entre plusieurs politiques proche de Mme Joissins…cherchez la cohérence),

Incapable de s’associer avec  "Les Correspondances de Manosque" (allant jusqu’à se produire cette année à la même période…un comble !) alors que le lien entre la chanson et le texte y est depuis longtemps affirmé. Cela promet lorsqu’il faudra définir une politique culturelle de territoire entre Aix et Manosque avec le projet ITER!

Vous l’aurez compris…gardons notre argent pour « la Fiesta des Suds » et pour « Les correspondances de Manosque » et fuyons ce festival  au message politique trouble par ces temps de repli.

A lire sur le même sujet:

La Mairie d’Aix en Provence déshabille la danse.

Pour réagir, cliquez ci-dessous sur "ajouter un commentaire". Une fenêtre s’ouvre alors. Tapez votre texte puis recopiez les trois lettres qui vous sont proposées dans la petite case. A bientôt de vous lire.

Pour revenir à la page d’accueil, cliquez ici.

Catégories
LES EXPOSITIONS

Respirez. Vous êtes à la Villa Noailles

Imaginez une dure journée de travail…Il fait chaud et vous ressentez le besoin de vous poser calmement, non pour réfléchir mais pour retrouver quelques sensations agréables alors que tout vous parait chaotique…

Vous êtes sur la route entre Saint Tropez et Hyères…Vous traversez la magnifique vallée de la Molle puis, arrivé à un col, vous descendez doucement sur Hyères. Sur votre autoradio, les mélodies enveloppantes de la  chanteuse Keren Ann vous accompagne …

Vous suivez les indications « Villa Noailles » et sans y prendre garde…vous arrivez au paradis…

 

Vous êtes accueilli par un personnel souriant qui semble manifestement disposé à vous faire passer un agréable moment comme le voulaient sûrement dans les années 20, Charles et Marie – Laure de Noailles (décédée en 1970)  en accueillant leurs hôtes. En effet, vous avez l’impression d’être leur invité en visitant l’exposition qui leur est consacré à partir de l’histoire de cette villa avant – gardiste.  En visitant ses différentes pièces , vous ressentez sûrement l’âme de  ce lieu et l’incroyable modernisme de l’architecte Robert Mallet Stevens.

   

Vous êtes troublé par le « Salon Rose », intrigué par les deux salles à manger et vous ressentez à la fois l’esprit des années folles et une profonde quiétude lorsque vous êtes dans les salles voûtées ! Et comme c’est un lieu culturel, vous avez tout le loisir d’apprendre l’histoire de l’architecture avant – gardiste hollandaise qui a tant inspirée le couple Noailles.

Vous quittez cette première exposition apaisé et vous êtes prêt à vous immerger dans le 21ème siècle à travers la deuxième exposition consacrée à la designer néerlandaise Hella Jongerius . En vous dirigeant vers la  piscine intérieure des Noailles, vous avez la sensation de marcher sur l’eau tout en admirant  les couvertures « couper / coller » de Hella Jongerius ; après cette mise en forme, vous vous dirigez vers la salle de squash, où posé sur des étagères (comme à Ikea !), vous avez toute latitude pour admirer de très prés les différentes créations de cette designer capable de coudre sur de la porcelaine !

 

   

Puis avant de partir, vous allez au Gymnase (décidément, les Noailles avaient le goût de la mise en forme) pour vous détendre sur un fauteuil à même le sol afin de regarder les explications de Hella Jongerius sur son processus de création. Après 25 minutes de relaxation, vous quittez le premier étage non sans avoir jeté un coup d’œil à une magnifique pièce sur votre gauche où sont suspendus d’étranges luminaires…qui vous hypnotisent (à découvrir sur le magnifique site internet).

Vous êtes prêt à partir mais le personnel d’accueil est décidément adorable. Vous en profitez pour échanger vos sensations, vous inscrire pour re

cevoir les actualités de la Villa et vous partez avec la création  d’un jeune designer, David Dubois,  soutenu par « La Villa Noailles » (il vous en coûtera 45 euros pour cet objet unique en son genre…a découvrir sur le site internet du  distributeur).

 

Il est presque vingt heures mais nous n’avez pas envie de partir…Vous quittez tout de même la Villa, non sans avoir demandé à un des guides de l’exposition, de vous ouvrir le jardin, fermé au public. Vous ressentez  le calme vous envahir.

En marchant sur le petit chemin qui vous mène au parking, vous remerciez interieurement le couple Noailles et leurs actuels ambassadeurs pour leur formidable innovation qui, presque un siècle après, vous redonne l’énergie de vos vingt ans.

Les deux expositions sont à voir jusqu’au 18 septembre 2005!