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PAS CONTENT

Les Théâtres du Jeu de Paume et du Gymnase casent le public.

Je ne suis pas content. L'appel ce matin au Théâtre du Jeu de Paume (Aix en Provence) pour renouveler mon abonnement a fini de me convaincre d'écrire sur une politique tarifaire absurde et arbitraire.
La programmation 2006 – 2007 de ces deux théâtres, unis pour le meilleur et souvent pour le pire, ne brille pas par son audace. Malgré tout, j'ai réussi à sélectionner cinq spectacles grand public, mais a priori de qualité :
– « Tragedy » par le Cartoun Sardines Théâtre.
– « Electre » mise en scène par le touchant Philippe Calvario avec Jane Birkin.
– « Quartett », mise en scène par Robert Wilson avec Isabelle Huppert.
– « La veillée des abysses » par James Thiérrée.
– « Dernier caprice » par Joël Jouanneau.

Seulement voilà, ces spectacles ne rentrent pas dans les cases créées arbitrairement par une Direction commerciale qui doit remplir coûte que coûte les salles avec une rentabilité maximum. Pour avoir le ticket gagnant, il faut que vos combinaisons (un spectacle dans le 1er groupe, dans le 2ème, dans le 3ème,?vous suivez ?) soient possibles?Vous croyez avoir gagné ? Pas du tout?encore faut-il qu'il reste des places « abonnement ». À ce petit jeu mesquin et infantilisant, j'ai perdu. Je dois donc téléphoner un mois avant chaque représentation et payer le prix fort (entre 20 et 40 euros).
J'entends déjà ceux qui me rétorquent : « c'est la loi du privé ». Certes, mais cette loi contraint les spectateurs à voir certaines oeuvres (j'en ai fait l'amère expérience l'an dernier avec «Face au mur» d'Hubert Colas assis à côté d'un couple qui n'a pas hésité à pratiquer d’autres jeux beaucoup moins culturels?). Au final, ce public est rarement chaleureux, encore moins mécontent.
Parce que je suis un spectateur exigeant.
Parce que je prends mon temps tout l'été pour croiser les différentes programmations des théâtres de la région.
Parce qu’enrichi par le Festival d'Avignon, je choisis ma programmation en août.
Je n'ai pas la possibilité de m'abonner.
Cette relation au public est détestable. Elle métaphorise l'arbitraire de la case, de la procédure, du quantitatif au mépris du désir de théâtre. Cela tombe du haut vers le bas comme le montre si justement l’affiche…
La société française est décidément prête à être gouvernée par l'arbitraire. Les cases sont prêtes. Il n'y a plus qu'à cocher.

A lire la chronique sur la programmation du Théâtre d’Arles, du Pavillon Noir d’Aix en Provence.

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