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EN COURS DE REFORMATAGE

Au Toursky, le Circus Baobab se perd dans les clichés.

 

C’estle spectacle le plus cher de l’année (30 euros) auquel le Théâtre Toursky à Marseille me convie ce soir : le 1er cirque acrobatique aérien d’Afrique ! La salle est majoritairement blanche, la scène est africaine. Le prix explique peut-être cela. Mais pas seulement. « Les tambours sauteurs », titre du spectacle, mêle chants, danses, prouesses sportives, théâtre. Un mélange sans queue ni tête.
Si les figures aériennes peuvent impressionner, le propos artistique est faible. La musique repose sur des tempos assez plats que même quelques morceaux de rap ne viendront pas dynamiser (on se demande d’ailleurs ce que vient faire cette musique si ce n’est pour donner un coup de jeunesse…déplacé). Les scènes théâtrales sont ridicules et véhiculent toujours les mêmes clichés sur l’Afrique (le voleur, le commandant corrompu, le sorcier, …).
Le public, hystérique, ne cesse d’applaudir. Je reste figé devant cette relation si déséquilibrée entre un public blanc et ces artistes noirs. Au moment où le débat sur la colonisation revient en force, où les populations africaines sont stigmatisées, « Circus Baobab » ne fait que reproduire un rapport nord – sud vieillot et sans avenir. Drôle de constat dans ce théâtre politiquement marqué à gauche.