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FESTIVAL D'AVIGNON THEATRE FRANCAIS CONTEMPORAIN

Avignon Off- N’oubliez pas en gare de liker cet article.

Depuis quelques années, seul le Festival Off permet de voir des œuvres en forte résonance avec le contexte: elles font lien entre les spectateurs et posent une parole, des gestes, une esthétique sur des enjeux qui finissent par nous dépasser. Deux pièces méritent d’être reliées même si le thème abordé pourrait les cloisonner.

« Le prochain train » d’Orah de Mortcie est « un conte sur nos liens à l’ère du numérique ». À première vue, traiter la question alors que nous ne sommes qu’au début de cette révolution est pour le moins risqué. Mais le pari est réussi. Vincent est ingénieur : il est l’un des créateurs du système qui permet aux «câbles de passer sous la manche»… « Tu es le créateur de l’internet » s’extasie Karine, embauchée pour inventer ses identités sur le web après le départ de sa femme. A priori, ces deux-là n’étaient pas faits pour se rencontrer. Vincent est certes un créateur, mais un utilisateur dépassé par les outils de l’internet. Entre la finalité des choses et leur appropriation, il y a tout un monde ! Or, le monde de Vincent, c’est la recherche. Happé par son ordinateur, il ne voit plus, ne comprend plus cette révolution numérique où de nouveaux liens s’élaborent. De son côté, Karine ne cherche pas. Elle s’applique à utiliser Facebook, Google, Twitter pour se perdre et se retrouver multiple, à plusieurs têtes et corps dans une poupée russe. Tout s’emboîte, mais rien ne relit. À force de « valider », elle ne sait plus très bien où est la vérité. Toute sa pensée est structurée, cloisonnée, par les multiples applications que lui offre aujourd’hui la révolution numérique. Mais de quoi parlons-nous lorsque nous évoquons cette expression? Ce conte ne porte aucun jugement de valeur, bien au contraire. L’écriture ciselée d’Orah de Mortcie nous permet d’entendre ce qu’il se joue, de saisir comment les outils de l’internet structurent durablement les relations et le regard que nous portons sur elles.

« Le prochain train » est la métaphore d’un combat entre la poésie et l’outil, entre la complexité de l’humain et ce qu’elle est capable d’engendrer contre elle ! Ce paradoxe est mis en scène dans un espace scénique réduit, où les corps bougent peu (du bureau à la chambre !), où l’espace numérique semble infini, mais où le retour aux fondamentaux (incarnées par le rêve de l’enfance) parvient à s’imposer. Orah de Mortcie nous redonne le pouvoir de contempler le train fou de notre enfance dans lequel voyage notre  ultra moderne solitude.

« Rendez-vous gare de l’est » de Guillaume Vincent interprété par Emilie Incerti Formentini évoque le train à grande vitesse d’une vie plongée dans les médicaments, dans la folie douce, celle de la maniaco-dépression. Très vite, j’ai l’étrange sensation d’être porté par ses mots pour m’inclure dans une vie dont certains aspects ne sont pas sans rappeler nos souffrances actuelles. La manière dont Emilie Incerti Formentini se met en mouvement avec son corps quasi immobile en dit long sur le tourment intérieur qui la bouscule. Elles nous guident dans ses allers-retours entre l’hôpital, le travail, son couple et l’on est troublé par les porosités : l’hôpital fait famille, le couple s’hospitalise tandis que le boulot l’enferme dans la clinique du non-sens.

Je sors de ce spectacle essoré avec l’étrange sensation d’avoir croisé cette femme dans mon travail, dans les groupes, dans mon enfance.

Dans mon enfance…

Pascal Bély – Le Tadorne

« Le prochain train » d’Orah de Mortcie au Théâtre Note Dame d’Avignon à 14h35.
« Rendez-vous gare de l’est » de Guillaume Vincent à la Condition des Soies d’Avignon à 14h25.
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ETRE SPECTATEUR FESTIVAL D'AVIGNON LA VIE DU BLOG PETITE ENFANCE

Avignon OFF- Etre professionnel de la toute petite enfance est un art.

« Etre dans la virgule »

En ce matin gris et froid du 10 juillet 2014, date de la 1ère Offinité du Festival Off d’Avignon, elles sont toutes à l’heure. Elles, ce sont les 30 professionnelles de la petite enfance qui arrivent de Martigues, Marseille, Les Pennes-Mirabeau, Vitrolles, Montpellier et Pont-de-Claix. Elles ont fait le choix de s’engager dans un même processus temps, accompagnées en cela par le groupe des Tadornes – Pascal Bély, Sylvie Lefrère et Sylvain Saint-Pierre.

Au départ, dans la cour de la Maison du Théâtre pour enfants de Monclar, nous leur demandons un geste pour poser le socle de la journée, celui du mouvement de la rencontre entre l’art et la petite enfance.

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Très vite, ces femmes, qui ne se connaissent pas, se mettent en lien. Un groupe déhiérarchisé et décomplexé. Les mots suivent la dynamique et donnent de la visibilité aux projets. Leurs danses commencent, mine de rien, dans un pas, une rotation, un regard. Ainsi, tout a débuté par une, trois, six d’entre elles, pour finir ensemble dans les mains de Philippe Lafeuille, danseur chorégraphe, au Majic Circus du Village du Off.

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Mais avant d’en arriver là, deux spectacles les ont aidées à créer leur danse. « Marche ou rêve» de la Compagnie Lunatik a offert une vision tournée vers le grandir. Deux comédiennes jouent avec les mots, en lien avec leurs chants rythmés. Elles sont l’enfant explorateur d’entrailles de bambous, chercheurs de trésor. Elles vont lutter contre vents et marées, en équilibre permanent entre réalité et rêve.

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Dans « Us-band», 4 hommes nous attendent sur le plateau. Ils ont chacun leur singularité et sont réunis dans une élégance complice. Ils ressemblent à ces enfants qui évoluent en crèche : ils jouent à se pousser, à se jauger, à courir, à se rencontrer dans ce qu’ils sont dans un espace donné. Ils sont eux, ils sont nous. Adultes, enfants. Samuel Mathieu a dû finement observer l’enfance pour une restitution de cette qualité. Le corps des enfants est omniprésent dans ses touchers, ses déplacements, ses regards. Les jeux déploient le plaisir et la dynamique. Une claque sur la cuisse engage cette énergie, le mouvement.

Ces mises en scène réunissent pleinement les spectatrices de la petite enfance, inspirent leurs restitutions chorégraphiées qui ponctuent à de nombreuses reprises la journée. C’est la construction d’un projet, d’une utopie, en cherchant, en marchant. Patiemment…

Car, au-fur-et-à-mesure des spectacles vus et joués par ces femmes, émergent ces questions : comment relier le monde de l’art et celui de la petite enfance ? Qu’est-ce que le geste révèle comme mouvement de fond ? Durant leur travail chorégraphique mené la journée, elles ont établi des liens entre des ressentis communs à ces deux univers : l’enthousiasme, le retour sur soi, la vision de l’autre dans le groupe, la vision globale au sein du groupe, la vision esthétique, l’ouverture vers l’Autre, au-delà du groupe, et enfin le lâcher prise. Sans que cela ait été prévu initialement, ces chorégraphies, mises bout à bout, procèdent du même éveil progressif que celui qui conduit l’enfant à prendre conscience de son humanité. Leur mouvement d’ensemble mène au lâcher-prise…qui amorce en retour une circularité créatrice, puisqu’il nourrit l’enthousiasme, le retour sur soi, et ainsi de suite : le point d’arrivée devient point de départ. L’adulte professionnel, par l’art, retrouve l’enfance, le corps-sujet, le décloisonnement, l’impulsion immédiate et la relation. Il faut ré-enchanter, ré-enfanter les structures d’accueil de la jeunesse, de la même manière que le philosophe Bernard Stiegler considère qu’il faut « amateuriser » les pratiques professionnelles (amateur venant d’ « amor », ce qui veut dire « aimer »), qu’elles soient critiques, artistiques ou autres.

A plusieurs reprises, notre cordon de spectatrices s’est étiré à travers la ville. Les pas se sont emboités avec ceux des tracteurs. Des relations, des questionnements, des idées ont jailli. Le temps a été notre censeur, en mouvement à toujours nous courir après ou nous rattraper.

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Au village du Off, ces femmes vont se saisir de tous ces ingrédients respirés dans la journée et les mettre en émulsion grâce à Philippe Lafeuille, notre monsieur loyal créatif. Le public ne va pas en croire ses yeux : des rires et des mouvements fusent en tous sens, tout en étant recentrés sur l’essence même de leur projet commun. Le centre du chapiteau Majic Mirror laisse résonner le bruit de leurs pas engagés et de leur soif de liberté qu’elles libèrent pleinement dans leur élan collectif de lâcher prise.

Le processus temps de la journée a permis à ces femmes de révéler le potentiel qu’elles portent en elles. Elles ont contribué à façonner une nouvelle relation critique, au cœur même du village du Off. Une pensée critique en acte, en mouvement, joyeuse, libérée. En un mot : incarnée.

Le 10 juillet, l’émerveillement du spectacle était dedans, dehors, partout, dans une vision globale de spectateurs-acteurs passionnés.

Sylvie Lefrère – Sylvain Saint-Pierre – Le Tadorne

« Le Grand Off du Tout-Petit » dans le cadre des Offinités du Tadorne, le 10 juillet 2014.

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FESTIVAL D'AVIGNON

Le Festival d’Avignon mord la poussière.

«Ce qui nous dépasse nous rassemble. 68ème édition, un festival politique” est le slogan qui s’affiche sur internet. Après quatre journées, je ne ressens aucune pensée en mouvement, juste une vision passéiste teintée de discours éculés.

À ce jour, jeudi 10 juillet 2014, je n’ai toujours rien écrit sur Avignon. Car rien ne vient. Rien…Vraiment ?

Par quels processus, la création «The Humans» d’Alexandre Singh a-t-elle trouvé sa place dans le festival ? Comment le thème de l’origine de l’humanité et de sa condition sociale a-t-il pu se perdre dans une esthétique aussi vieillotte ?

«Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas» d’Antonio Araujo promettait une pensée énergisante. Le public est invité à l’Hôtel des Monnaies dont l’architecture rappelle le lieu du pouvoir qu’il a été. De la rue au dernier étage, le public doit se déplacer pour s’immerger dans la crise orchestrée par les bruns au pouvoir. Tous les effets «spéciaux» au service d’une esthétique de la dictature sont là. La mise en espace rend visible ce que produit la violence d’un fascisme moderne, mais fait totalement l’impasse sur ce qui ne se voit pas…Il est probablement plus aisé de mettre en performance un lieu que de faire confiance à l’intelligence des spectateurs pour éviter de leur faire subir physiquement ce que majoritairement nous refusons.

«Orlando ou l’impatience» est la création d’Olivier Py, actuel directeur du Festival d’Avignon. C’est la plus attendue. Comment peut-il croire que le conflit qui l’a opposé à l’ancien ministre, Frédéric Mitterand, puisse constituer un propos sur l’avenir de la culture en France? Comment puis-je me projeter dans une logorrhée verbale dès qu’il évoque son Dieu ? Comment le goût pour le pouvoir d’Olivier Py et sa détestation peuvent-ils accueillir mes questionnements sur la crise actuelle et mes peurs qu’un parti fasciste prenne le pouvoir ? Certes, Olivier Py est un metteur en scène prodigieux quand il guide Orlando dans les pas d’un père sans nom et sans visage. Il est capable de créer une troupe d’acteurs exceptionnels avec qui le plateau se transforme en allégorie de l’amour et de la perte. Il est fascinant quand il entremêle le sort de l’artiste à sa condition sociale, elle-même liée à une complexité psychique. Mais pourquoi enfermer ce théâtre de l’amour dans une telle vision du pouvoir? Avec «Orlando ou l’impatience», je sais que rien ne sera possible avec ces hommes de pouvoir et de culture : le peuple finira par les détester parce que l’art ne s’inscrit plus dans un dépassement, mais dans une stratégie personnelle de conquête du pouvoir.

Où donc me réfugier ? « Le Prince de Hambourg » de Giorgio Barberio Corsetti était une promesse… «Je n’ai rien promis. Ai-je la tête d’une promesse ?» disait la Grande Actrice à Orlando alors qu’elle lui avait promis de lui donner le nom de son père. Oui, ce soir, le théâtre n’avait pas la tête d’une promesse, même pas la tête à ça. Et pourtant, il y avait de quoi nous interpeller : peut-on s’affranchir d’un cadre institué pour le faire avancer, le transformer ? La question est actuelle au moment où gouvernement Valls, pour sauver le cadre institué du dialogue social, a préféré signer l’accord avec le MEDEF et les syndicats contre l’avis du peuple des intermittents qui avait autre chose de plus pensé, de plus élaboré à proposer. Oui, « Le Prince de Hambourg » aurait pu être une œuvre majeure de ce festival. Au lieu de quoi, la mise en scène est sans énergie, poussive (à l’image du beau décor sur roulettes). La scénographie pallie ce que les acteurs peinent à incarner : le vide politique, l’effondrement de la vision, la verticalité des processus décisionnels. C’est policé à l’image de ces cabinets ministériels où l’on feint la crise sociale parce qu’il n’y a pas le bruit de la rue. Ce théâtre est pollué par le désir de produire de l’image pour masquer l’incapacité à proposer un dépassement…

J’aurais pu trouver un réconfort dans un spectacle jeune public, « Falstafe » de Lazare Herson-Macarel à partir d’un texte de Valère Novarina où comment le jeune prince d’Angleterre Henri V apprend le pouvoir par la guerre et la puissance dans sa relation avec le vieux et décadent John Falsatafe ! Ici aussi, un certain regard sur le jeu politique aurait pu faire résonance. Mais la mise en scène impose le jeu comme si le théâtre avait à justifier sa présence. Cela finit par être assommant, malgré la fougue des acteurs. Lors du tableau final, des enfants du public se glissent entre la scène et le premier rang pour ramasser méticuleusement les billets de Monopoly lancés précédemment. C’est leur façon de rassembler ce qui peut l’être. Terrible….

J’attendais Emma Dante. Elle fait partie des metteuses en scène qui m’ont les plus bouleversé ces dernières années. Mais « Sorelle Malacuso » n’a tenu aucune de ses promesses. Emma Dante nous a écrasés…Un groupe de filles italiennes bavardes comme des pies jouent la caricature de nos représentations. Une image de l’Italie révélée dans les années soixante-dix dans le cinéma réaliste de Pasolini.Mais ici le père étouffe par ses actes autoritaires. En réponse, elles jouent à se mettre en apnée, en mêlant rapport de force et culpabilité. Cette asphyxie atteint surtout la petite dernière, la favorite. Les rires et les cris saturent les oreilles. La liberté de mouvement ne transpire pas. Les premiers pas renvoient à la marche des danseurs de « Tragédie » d’Olivier Dubois. Le noir précède l’explosion des couleurs, mais on ne sent pas de légèreté. Un fin crucifix est dressé, mais il trop fragile pour maintenir le poids des valeurs. Il apparait par intermittence, décousu. Les corps tentent d’avancer, mais ils butent sur un obstacle invisible. La relation entre les parents déroule une danse fantomatique sans élan. Le désir n’y est pas. Quant aux hommes, ils sont enfermés dans une représentation qui ne permet pas au théâtre de les dépasser. Au final, nous sortons écrasés. Emma Dante ne nous a nourris que dans une vision passéiste sans enchantement.

Penser c’est être en mouvement. Il n’y a aucune fatalité à ce que le théâtre nous fige dans un temps glorieux où, paraît-il, il parlait au peuple.

Pour l’instant, ce festival n’est pas  à la hauteur de ce qui nous arrive…

Pascal Bély – Sylvie Lefrère- Le Tadorne

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FESTIVAL D'AVIGNON PAS CONTENT

Festival d’Avignon – Humains précaires, théâtre poussière.

Ce matin, une brume inhabituelle m’accueille à Avignon. Une façon de voiler ma vision sur ce festival. En arrivant par la rue de la République, les affiches accrocheuses des premiers théâtres m’agressent. La ville se réveille doucement entre les premiers touristes et les commerçants qui s’activent. Rien ne laisse transparaitre que la lutte continue après le mois de grève au Printemps des Comédiens de Montpellier. Je ne vois pas d’affiches concernant les intermittents, précaires et chômeurs. La ville semble s’animer comme si de rien n’était. Les artistes croisés disent vouloir jouer.

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Devant un théâtre du Off, sur le sol, un jeune homme finit de peindre une affiche : “Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous“. Il ne peut pas l’accrocher dans le théâtre où il travaille: c’est un lieu privé et seul un vote de l’ensemble des artistes et techniciens peut l’autoriser. Je lui propose de la laisser sur l’espace public pour ainsi échanger avec les passants. Il est temps d’ouvrir les débats, hors des institutions.

L’attente dans les files d’attente est un spectacle vivant. Plus tard, dans une supérette, une vendeuse demande successivement à trois personnes de sortir, car elles parlent trop fort. Elles sont sans domicile fixe. Un client questionne l’un d’eux en l’invitant à parler de lui au lieu de haranguer les autres sur leurs origines ! Il ressent l’homme précaire derrière ses mots. Mais dans le magasin, cet état de solitude sociale n’émeut plus, et semble faire plutôt peur. Dans les années 80, on réclamait de la solidarité, mais maintenant on baisse les yeux…Je n’oublie pas ce dimanche soir de mars où, dans le centre d’Avignon, les résultats aux dernières élections étaient très serrés en faveur du FN…

Human” d’ Alexandre Singh, première pièce du Festival In ouvre mes pupilles sur l’état de notre monde. C’est un cabaret berlinois teinté de Comédia del Arte. Ce ne sont pas les formes que je préfère, mais j’ai été tenue par le fond. Ces hommes et ces femmes, tels  «les 12 hommes en colère», semblent sortis d’un musée poussiéreux, à l’image de  la vieille Europe. Le maitre est la caricature de nos décideurs, sûr de son savoir et jouant sur le pouvoir. Les rapports de force vont se dérouler insidieusement dans un sens puis dans un autre, comme une bobine de fil…le fil se tend jusqu’à rompre.

J’ai l’impression d’être devant une pièce pour jeune public, où le lapin et le chat trop gentils finissent à la casserole dans un conte de fées. Mais la magie n’opère pas. On prend le spectateur au second degré  pour se mettre au niveau de sa pensée. La scatologie coule dans le satin pour ne pas heurter. Les chants montent dans les aiguës pour nous faire passer des messages subliminaux en nous positionnant comme des disciples. Mais l’incantatoire, je ne veux plus l’entendre.

Spectatrice, j’attends d’être bousculée, bouleversée, énergisée, par de la matière qui me permettrait de penser notre monde complexe.

Ce premier spectacle est une farce qui résonne dans le contexte actuel. On est dans tous les états, mais tout est figé.

Ce théâtre-là n’est pas à la hauteur de ce qui nous arrive…

Sylvie Lefrère – Tadorne.

« The Humans » d’Alexandre Singh au Festival d’Avignon du 5 au 9 juillet 2014.

 

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ETRE SPECTATEUR FESTIVAL D'AVIGNON

Communiqué de presse: Le OFF d’Avignon propose aux spectateurs 8 parcours de festivaliers. 

Greg Germain, Président du OFF, a confié à Pascal Bély, animateur du blog de spectateursle Tadorne (www.festivalier.net), le soin de proposer plusieurs parcours où se croiseront spectacles et regards critiques. Les « Offinités du Tadorne »  se dérouleront les jours pairs entre le 10 et le 24 juillet 2014 de 9h à 18h. Chaque groupe, composé d’une vingtaine de spectateurs, sera accueilli dès 9h puis il assistera à deux représentations (entrecoupées de séquences d’écoute des ressentis) pour rejoindre à 17h, le Magic Mirror où le chorégraphe Philippe Lafeuille lui proposera une performance dansée publique à partir de ses retours critiques.

L’objectif de cette expérience unique dans l’histoire du festival est de donner une meilleure visibilité de l’engagement des festivaliers et de la diversité de leurs regards sur les différentes programmations qui le composent.

Le calendrier:

Le 10 juillet, « le Grand OFF du tout-petit »:  des professionnels de la toute petite enfance portent une regard sur la création pour les touts petits (complet)

Le 12 juillet, « Parents, enfants, que voyons-nous ensemble? »: des professionnels de la parentalité de la ville de Vitrolles accompagneront un groupe de parents et d’enfants venant pour la première fois au Festival (complet).

Le 14 juillet, « le OFF des spectateurs passionnés »: ils sont infatigables, engagés, explorateurs, curieux et le feront savoir.

Le 16 juillet, « le vrai OFF des manageurs et des chercheurs »: ils animent des équipes, bâtissent des projets, cherchent dans des univers complexes et s’inspirent des esthétiques théâtrales.

Le 18 juillet, « Le bel OFF du lien social »: enseignants, travailleurs sociaux, éducateurs, créateurs ….L’Humain est leur quotidien, l’art est leur outil pour donner voir de prés et de loin.

Le 20 juillet,  « Spectateurs étrangers, spectateurs français: croisons nos regards ». Le OFF, premier festival de théâtre au monde, fera entendre une vision croisée de la création contemporaine française et étrangère.

Le 22 juillet, « Le grand écart du OFF »: les uns ne voient que du théâtre; les autres que de la danse. Et si on inversait?

Le 24 juillet, « Le OFF est-il IN? »: les uns vont au In et au Off, les autres vont au Off et au In. Écoutons nos curiosités. Les cloisons sont étanches!

Inscription sur le blog officiel du OFF: http://blog.avignonleoff.com/journee-particuliere-festival-off-avignon-tadorne/

Portrait de Pascal Bély:

Pascal Bély est consultant auprès du secteur public et associatif. Depuis 20 ans, Il accompagne les équipes pour révéler leurs visions créatives d’un projet global. En dialogue avec son positionnement de consultant, il a crée en 2005, “Le Tadorne » (www.festivalier.net), un blog de critiques sur l’art animé avec un collectif de spectateurs.: “Si l’art crée du lien, Le Tadorne pense que tout se relie à l’art…Aux regards binaires sur les oeuvres, le spectateur-critique du Tadorne préfère les approches engagées, sensibles, où le politique se lie avec la poésie, où l’individu, la communauté, et le devenir de l’humanité s’enchevêtrent”.

Portait de Philippe Lafeuille:

À travers son travail de chorégraphe, Philippe Lafeuille engage le corps en mouvement dans une grande liberté, loin de toute étiquette ou chapelle. Il propose une écriture chorégraphique qui emmène le corps vers le théâtre. Peut-être la volonté de créer un “théâtre de la danse”. L’espace scénique devient alors un terrain de jeux de tous les possibles, où l’art chorégraphique tisse avec le théâtre, mais aussi les arts plastiK, l’humour et la poésie la toile de tous les possibles.

Contact Presse, OFF Avignon: Jphirigaud@aol.com

Contact Pascal Bély: 06 82 83 94 19 – pascal.bely@free.fr