J'aime quand le théâtre nous positionne autrement qu'en spectateurs passifs et qu'il bouscule notre rôle et notre regard. En attendant d'entrer dans la grande salle du Théâtre des Salins de Martigues pour « Long Life » d'Alvis Hermanis, j'ai la douce sensation que nous allons vivre un moment particulier. En effet, pour accéder à nos places, nous devons passer sur la scène et avancer dans le décor. Nous sommes dans le couloir d'un immeuble où traînent des objets d'une époque révolue, où des affiches nostalgiques décorent des murs délavés. Je marche… lire la suite
« Superbe ! ». En quittant le Théâtre d'Arles, je ne peux contenir ma joie en adressant ce compliment au personnel d'accueil . Deux chorégraphes sont entrés dans ma vie de spectateur: Héla Fattoumi et Eric Lamoureux du Centre Chorégraphique National de Caen. Leurs noms portent la musique du métissage, du lien : « hélamoureux »?Je le suis ce soir. Sincèrement. Je viens d'assister à une heure trente d'une danse virtuose, intelligente, raffinée. Je découvre un nouveau langage et les images de leurs corps défilent dans ma tête comme une musique libératoire.… lire la suite
Eric Boudet chorégraphie la photo de danse. Au fil de ses prises de vues, cette affirmation ne se dément pas : l'exposition « Danseurs noirs contemporains » impulse un regard circulaire entre le sens et nos sens. Loin de se centrer sur une partie, il nous aide à percevoir le tout au gré de nos résonances, de notre mémoire de spectateur, de notre sentiment d'appartenance à « la terre patrie ». Plutôt que de cliver les couleurs, Éric Boudet les différencie pour mieux les relier. C'est un photographe de l'alliage.… lire la suite
Aller voir Swan Lake chorégraphié par Matthew Bourne ? Avec un cygne dansé par une dizaine d’hommes ? La proposition était engageante.
Révéler son homosexualité à un jeune homme puissant et respecté par l’entremise d’un séduisant oiseau : l’interprétation du ballet classique était audacieuse.
Alors pourquoi tout gâcher en y intercalant des tableaux mimés convenus, où l’imagerie de l’Amérique des années cinquante est comme plaquée sur la musique de Tchaïkovski ?
Sans doute, pour en négatif, mettre en valeur le trouble et la beauté de ces moments où le ballet d’hommes-oiseaux vient tenter le jeune… lire la suite
Assis dans la salle bien peu accueillante de l’Espace Julien de Marseille, nous voyons arriver sur scène un homme fermé, dont on ne voit pas les yeux, replié sur lui-même. Il prend sa guitare, que son corps entoure, et qui lui donnera sens, énergie. Dès les premières notes, nous le reconnaissons ; mais nous ne le rencontrons pas encore. Nous commençons à entrer dans son univers musical. Puis sa voix, sensuelle, chaleureuse, en totale dissonance avec son physique. Je tente de prendre mes marques, sous le choc encore de ce mal-être.… lire la suite
Le Théâtre des Salins de Martigues donne rendez-vous ce soir au public du chanteur Dominique A. Il vient rarement en Provence et nous sommes nombreux à l'attendre. Pour ma part, il a changé radicalement ma façon d'écouter et de ressentir le rock. J'ai tous ses albums comme autant de livres que je rangerais dans une bibliothèque pour les transmettre aux générations futures. Dominique A est un artiste essentiel : il symbolise bien plus qu'un style ; il est le courant du « rock littéraire ».
Sur la scène, ils sont quatre :… lire la suite
Cher Tadorne,
Je t’écris pour te recommander laCompagnie des Transe-mutants que j’ai récemment vu danser au Théâtre de Saint Malo.
En collaboration avec l’association de musiciens « Un bruit qui court », la Compagnie a interprété « Le Sacre du Printemps », un difficile ballet du répertoire classique (ou déjà contemporain ?).
Lors d’une répétition publique au Centre National de la Danse de Pantin, Tristan Edelman, le chorégraphe, avait expliqué qu’il s’était attaché à faire abstraction des nombreuses mises en scènes précédentes.
Il en résulte un travail original, calqué avec précision sur la partition de… lire la suite
C’est le mois des valeurs sûres. Tout commence par deux grands artistes qui, comme par hasard, se produisent le 8 pour Jean-Louis Murat à l’Espace Julien de Marseille et le 9 pour Dominique A au Théâtre des Salins de Martigues. Reliés par le calendrier, ils le sont aussi par leur rôle déterminant dans la chanson française.
Le chorégraphe Jean-Claude Galotta ouvrira la saison du Tadorne au Pavillon Noir d’Aix en Provence le 11 novembre avec "Des gens qui dansent" tandis que le metteur en scène italien Pipo Delbono… lire la suite