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EN COURS DE REFORMATAGE

Petits flux aux Hivernales d’Avignon.

Les Hivernales d'Avignon accueillent dans leur théâtre, la compagnie Jean Gaudin pour « fluXs.2  – maquette». La scène est dépouillée et seule une vidéo d'animation projetée sur les murs fait office de décor. Les coulisses sont visibles comme gage de transparence et la scène déborde vers les gradins, vers l'entrée et les sorties. Ils sont quatre à déambuler tels des personnages d'un vieux film d'animation (leurs costumes trois-pièces sentent bon la naphtaline). Leurs gestes sont saccadés, accentuant le burlesque de leurs déplacements. L’écriture chorégraphique dépouille la relation groupale, à l'image d'individus qui se croisent dans un hall de gare ou une rue piétonne. C'est parfois drôle si l'on accepte de se placer au quatrième degré. Le reste du temps, c'est ennuyeux comme une vidéo surveillance d'un quai du métro. Puis tout bascule quand une danseuse prend par la manche une femme assise au premier rang. Elle l'invite à entrer dans cet univers loufoque, comme si elle devait endosser le  rôle d’un film de Jacques Tati. Elle n'a pas le choix et c'est une prise d'otage à laquelle nous assistons. Grâce à elle, le groupe va se former. C'est avec elle, qu'ils vont aller jusqu'au bout, c’est-à-dire la faire monter sur scène. Tout nous est donné à voir (son ventre, une partie de ses fesses,?). Le rire nerveux du public masque la gêne provoqué par un tel passage à l’acte. La danseuse ne renonce pas :  elle doit assurer le spectacle. La femme subit, sans broncher. Je l'imagine partir; je me vois quitter ma place et protester. Mais la pression est trop forte.

 

« FluXS.2 ? maquette » est une ?uvre surréaliste, pas drôle du tout, à la limite de l'acceptable. Et pourtant, je ressors de cette expérience vide, nullement contrarié comme si leur univers n'était que le leur. Le projet de Jean Gaudin a « toujours manifesté le souci de la relation au public ». Ce sera sans moi.

Pascal Bély
www.festivalier.net


?????? “fluXS.2 – maquette” de Jean Gaudin a été joué au Théâtre des Hivernales le 24 février 2007.

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