
Comment raconter le bonheur que me procure cette création ? Trois danseurs jouent avec le public en tirant les rideaux (quand une partie voit et s’amuse, l’autre est plongée dans le noir et devine les formes à travers le tissu !) Ces trois hommes s’aiment avec une violence inouïe ; ils se battent, manipulent le public pour leur propre intérêt, forment des alliances, des coalitions. La mise en scène est fabuleuse alternant les situations cocasses aux scènes tragiques. Qui ne se reconnaît pas dans leurs comportements, lorsqu’il s’agit pour chacun d’entre eux d’exister au sein d’un groupe. Toute la question complexe de l’identité est posée au public ! Qui sommes nous avec ce nouveau prénom ? Comment nous positionner dans un espace qui bouge sans arrêt ? Qui sommes nous quand nous perdons le jeu du spectacle ? Rui Horta est un orfèvre de la mise en scène pour conduire ses danseurs (tous magnifiques) et le public sur le terrain miné de l’identité. La vidéo diffusée à la fin est tout simplement magnifique et le public applaudit chaleureusement la performance! Christiane a aimé ; moi aussi…Nous sommes d’accord pour trouver que les « petits » pays européens (Pologne, Portugal, Belgique…) sont décidément très créatifs en cet été 2005 ! A lire sur le même sujet: le bilan de l’édition 2005 du Festival "Danse à Aix".