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EN COURS DE REFORMATAGE

Le Cartoun Sardines fait du théâtre: tragique.

Tragedy ou la nécessité des clowns dans l’humanité“: joli titre pour cette pièce présentée par la troupe marseillaise du Cartoun Sardines au Théâtre du Gymnase. Son origine tient en une idée (il n’y en aura pas d’autres…): “pourquoi et comment l’homme en est-il arrivé à inventer le théâtre?” Pour répondre à cette question d’une brûlante actualité, le metteur en scène Philippe Car nous propose deux pièces en une: devant le rideau, des conférenciers nous expliquent l’origine du théâtre; derrière le rideau, “La Malédiction des Atrides“, jouée en quatre épisodes pour illustrer ce besoin vital qu’on eu les hommes de se “raconter des histoires“. Le tout s’anime sous forme de farce clownesque et finit par devenir totalement indigeste. Si le texte joue un rôle mineur (à croire que les adaptateurs Philippe Car et Fabrice Raina l’ont écrit en écoutant “Les grosses têtes” de Philippe Bouvard), les décors prennent toute leur place: en carton-pâte, ils n’en demeurent pas moins imposants et vous obligent à lever la tête une bonne partie de la soirée. Leur lourdeur est à l’image de l’humour de cette pièce: gras. Les numéros d’acteurs empruntent les rictus verbaux et gestuels des comiques télévisés. Désesperant.
Pourtant, jouer un des mythes fondateurs de la tragédie aurait pu s’inscrire dans un désir d’expliquer le “pour quoi” du spectacle vivant. Or, en ridiculisant l’histoire, il range le théâtre dans l’art du pur divertissement et le positionne au même titre que l’émission de TF1 , “Vidéo gag”. C’est un kidnapping!

En finissant la pièce par un joli m
oment de poésie (sur le sens du jeu), le Cartoun s’en tire à bon compte: après nous avoir présenté du mauvais théâtre, il veut nous faire croire que tout n’était que farce. La piètre mise en scène fait partie du jeu. Cette manipulation provoque bien sûr les applaudissements chaleureux d’un public incapable d’avoir un esprit critique. J’y vois l’emprise totale d’une société du divertissement où la télévision  façonne le regard d’un public qui ne fait plus la différence entre la forme et le fond. Prêt à tout avaler, même les arrêtes de cette sardine avariée.





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