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EN COURS DE REFORMATAGE

Jan Fabre s’expose enfin au Festival d’Avignon

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Il y a eux, lui, moi. Leurs visions du spectacle, son avis sur la prestation, mon regard sur ce que Jan Fabre nous offrait ce soir là au Théâtre Municipal d'Avignon. On ne se lasse pas de mettre en perspective L'Empereur de la Perte et, comme pour toute pièce, les niveaux de discussions sont pluriels. Certains entreront dans le théâtre pétris d'a priori, d'autres moins disponibles, l'esprit ailleurs, pour d'autres encore c'est une première à Avignon. Et pourtant nous nous accordons tous pour dire que Dirk Roofthooft est L'empereur de la Perte, qu'il transcende l'espace, les mots et son personnage.

 Le texte pourra vous laisser sceptique, ou au contraire vous y trouverez un vivier de métaphores?Mais qu'importe au fond puisque Dirk Roofthooft est le mot, le texte, la métaphore. Quand votre oreille se perd au détour d'une phase (là haut, alors que vous êtes perchés sur le 2ème balcon), votre regard hypnotisé suit forcément le comédien dans ses tribulations d'artiste raté en mal de reconnaissance. Le pantin affalé dans un coin de la scène vient nous rappeler que l'époque des faux semblants est bel et bien révolue. Le comédien est-il mort ? Le spectacle ne peut plus désormais se faire sans nous, L'Empereur de la Perte brise la glace en douceur, il fait fi de la presse et de l'ambiance houleuse qui règne cette année à Avignon. Son rôle lui en donne les moyens, en clown il peut se permettre des interactions avec le public. Dirk use a merveille de cette flexibilité et improvise des scènes qui le conduisent par exemple à commenter le départ de l'un dans la salle, ou la surprise d'une autre qui manque de se faire crever un ?il tandis que l'Empereur jongle avec des assiettes. Car il jongle ou tente avec enthousiasme d'autres numéros?

Autant d'échecs qui le font entrer dans des colères noires. Son buste dénudés rougit sous la pression de l'élastique, il frappe son corps avec frénésie. L'Empereur de la Perte souffre et suscite la compassion. Dirk Roofthooft exploite élégamment le filon, nous cédons à l'admiration.

Peggy Corlin – Pascal Bély – Le Tadorne

 “L’empereur de la perte” de Jan Fabre au Festival d’Avignon, juillet 2005.

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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Christian Rizzo: le magicien du Festival d’Avignon.

Il est 22h et le public se presse lentement au Cloître des Célestins pour assister au spectacle de Christian Rizzo « Soit le puits était profond, soit ils tombaient très lentement, car ils eurent le temps de regarder tout autour ». La rumeur fait état d’une violent colère du public ! Je me sens prêt à accueillir un spectacle conceptuel, sans texte, à peine dansé.

 

Et puis…Un miracle…une création devant mes yeux accompagnée d’une musique rock – jazz, d’une danse qui soutient les modifications de l’espace. D’un monde linéaire symbolisé par la scène carrée, Rizzo modifie l’espace scénique en un nouveau monde où tout disparaît pour réapparaître ; tout est horizontal, en lien, quand un bouge, tout bouge. Même les objets ont une âme. Comme chez Castellucci, les forces du mal sont symbolisées par des danseurs dont on ne voit plus les visages et qui enterrent des corps dans des petites fosses. Une toute petite partie du public se lève…

 

Mon corps ne tient plus en place tant je suis happé par cette création. Un clown arrive (le même que chez Jan Fabre ?!) et j’assiste au nouveau monde…J’ai envie de descendre sur scène…Je frissonne, je me tord…et ce matin, je n’arrive plus à écrire…Cela ne s’explique plus.
En ce dimanche matinal, je me sens si différent, prêt pour de nouvelles expériences. Avec l’espoir que du puits naîtra le fleuve…

 

Date à venir:

Le Havre le 13/05/2006

http://www.levolcan.com/

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.