 C’est de nouveau l’heure du thé aux Théâtre des Hivernales en Avignon. J’ai rendez-vous avec le groupe Nomadi qui nous vient de Finlande. Trois courts spectacles nous sont proposés avec un entracte de 20 minutes (sic) entre chaque prestation. A ce rythme, le festivalier pourrait passer plus de temps à attendre qu’à se cultiver…
C’est de nouveau l’heure du thé aux Théâtre des Hivernales en Avignon. J’ai rendez-vous avec le groupe Nomadi qui nous vient de Finlande. Trois courts spectacles nous sont proposés avec un entracte de 20 minutes (sic) entre chaque prestation. A ce rythme, le festivalier pourrait passer plus de temps à attendre qu’à se cultiver…
En entrée, « Flow » chorégraphié et dansé par Arja Raatikainen est une danse sur le néant. Il ne se passe rien tant c’est égocentrique et sans propos artistique. A mon humble avis, danser seul suppose d’être porté par un concept, une vision. Ici, rien. Le néant. Flux d’ennui finlandais garanti.
20 minutes d’attente. Il pleut dehors. C’est de l’acharnement. Entre temps, un malheureux éducateur doit rabattre ses intentions hautement culturelles sous la pression d’une bande d’ados qui lui demande de rentrer à la maison. « Mon cœur me perdra » sera sa dernière sentence lancée aux spectateurs plutôt amusés. Ah, l’ambiance des Hivernales!
 En plat de résistance… « Deep » de et par Alpo Aaltokoski. La lecture de la bible donnée à l’entracte m’agace déjà. On peut y lire : « Deep…questionne également notre rapport au corps, à la chair et au vivant. Certes nous nous ressemblons tous, squelettes et matières organiques…nous sommes donc physiquement bien plus proches que nous voulons nous le rappeler ». Certes. Je me demande parfois jusqu’où vont certains chorégraphes pour se donner de la consistance…Alpo Aaltokoski danse donc avec …son squelette. Ce n’est pas très beau même si quelques mouvements gracieux étonnent parfois. Mais rapidement la nausée (au sens propre) me vient. J’ai eu à voir des formes squelettiques dans ma vie. Je ne pensais pas les revoir ce soir sous forme de « performance » (dixit toujours notre chère bible). Le final est ridicule quand arrive la vidéo. 5 minutes d’un montage sans sens (sinon pour nous montrer que les animaux ont un squelette comme l’homme!). Pendant la projection, le danseur est à terre. Atterrant.
En plat de résistance… « Deep » de et par Alpo Aaltokoski. La lecture de la bible donnée à l’entracte m’agace déjà. On peut y lire : « Deep…questionne également notre rapport au corps, à la chair et au vivant. Certes nous nous ressemblons tous, squelettes et matières organiques…nous sommes donc physiquement bien plus proches que nous voulons nous le rappeler ». Certes. Je me demande parfois jusqu’où vont certains chorégraphes pour se donner de la consistance…Alpo Aaltokoski danse donc avec …son squelette. Ce n’est pas très beau même si quelques mouvements gracieux étonnent parfois. Mais rapidement la nausée (au sens propre) me vient. J’ai eu à voir des formes squelettiques dans ma vie. Je ne pensais pas les revoir ce soir sous forme de « performance » (dixit toujours notre chère bible). Le final est ridicule quand arrive la vidéo. 5 minutes d’un montage sans sens (sinon pour nous montrer que les animaux ont un squelette comme l’homme!). Pendant la projection, le danseur est à terre. Atterrant.
On nous annonce 20 minutes d’entracte avant le troisième solo. Certains spectateurs en profitent pour fuir. Je ne me sens pas très bien. Je décide de rentrer. Il pleut sur Avignon…Sous des trombes d’eau, je regagne Aix en Provence.
La Finlande est loin.
A lire sur la danse en Europe: Les réseaux Européens de Danse au Festival de Marseille; une forme olympique?

 « Les Hivernales » se poursuivent au Théâtre du Chien qui Fume en Avignon. « Sens 1 » de
« Les Hivernales » se poursuivent au Théâtre du Chien qui Fume en Avignon. « Sens 1 » de  Le spectacle commence par m’hypnotiser (la lumière est très faible) et les deux corps sont indescriptibles. Le lent mouvement des danseuses m’évoque rapidement une naissance, une chrysalide…Je sens mon corps s’alourdir brutalement et je commence à m’endormir…Puis, les deux femmes dansent à terre, toujours attachées…C’et parfois beau, quelquefois répétitif. Le spectacle se termine au bout de 30 minutes comme si le chorégraphe belge Pedro Pauwels avait épuisé le concept. Ce spectacle est une performance chorégraphique mais bloqué par son absence de sens (un comble vu le titre de la pièce !), de propos. Dommage…A l’heure du thé, le public est souvent prêt à être surpris.
Le spectacle commence par m’hypnotiser (la lumière est très faible) et les deux corps sont indescriptibles. Le lent mouvement des danseuses m’évoque rapidement une naissance, une chrysalide…Je sens mon corps s’alourdir brutalement et je commence à m’endormir…Puis, les deux femmes dansent à terre, toujours attachées…C’et parfois beau, quelquefois répétitif. Le spectacle se termine au bout de 30 minutes comme si le chorégraphe belge Pedro Pauwels avait épuisé le concept. Ce spectacle est une performance chorégraphique mais bloqué par son absence de sens (un comble vu le titre de la pièce !), de propos. Dommage…A l’heure du thé, le public est souvent prêt à être surpris. Ce soir, c'est mon premier spectacle de tango. J'appréhende un peu cette danse (les clichés qu'elle véhicule sont assez loin de mes goûts culturels!). L'auditorium de Vaucluse est plein à craquer et le décor attire déjà l'attention des spectateurs: de vieux appareils (une télé noir et blanc, une tourne-disque), des planches de bois superposés qui font office de scène et un immense paravent aux motifs de vitraux d'église, métaphore d'un confessionnal ( ?). 6 danseurs, 5 musiciens et c'est parti pour 1 heure 15 de?bonheur !
Ce soir, c'est mon premier spectacle de tango. J'appréhende un peu cette danse (les clichés qu'elle véhicule sont assez loin de mes goûts culturels!). L'auditorium de Vaucluse est plein à craquer et le décor attire déjà l'attention des spectateurs: de vieux appareils (une télé noir et blanc, une tourne-disque), des planches de bois superposés qui font office de scène et un immense paravent aux motifs de vitraux d'église, métaphore d'un confessionnal ( ?). 6 danseurs, 5 musiciens et c'est parti pour 1 heure 15 de?bonheur ! Il faut les voir danser à deux, à trois, à 6 accompagnés par cette bande de musiciens qui n'hésite pas elle aussi à jouer les crooners. Le tango à l'heure du Brésil devient pièce de théâtre où les corps racontent des histoires d'amour au grand jour, d'autres plus cachées, parfois tendres, souvent violentes. La force de « Mimulus Companhia de Dança » est sa façon de nous parler par le tango, de nous permettre de s’identifier à travers leurs histoires d'amour, de ressentir avec eux cette danse incroyablement moderne; j’en frissonne! Puis le paravent se met à danser?Posé sur des roulettes, il sert à cacher comme un écran de cinéma où serait projeté en arrière fond ce que nous ne pouvoir voir sur scène?rendant la symétrie des deux couples parfaite. Ce paravent, métaphore d'un poids culturel, religieux, bouge et disparaît du décor pour laisser place à l'imagination, à l'émancipation des corps et donner au Tango sa légitime place parmi les arts de la danse.
Il faut les voir danser à deux, à trois, à 6 accompagnés par cette bande de musiciens qui n'hésite pas elle aussi à jouer les crooners. Le tango à l'heure du Brésil devient pièce de théâtre où les corps racontent des histoires d'amour au grand jour, d'autres plus cachées, parfois tendres, souvent violentes. La force de « Mimulus Companhia de Dança » est sa façon de nous parler par le tango, de nous permettre de s’identifier à travers leurs histoires d'amour, de ressentir avec eux cette danse incroyablement moderne; j’en frissonne! Puis le paravent se met à danser?Posé sur des roulettes, il sert à cacher comme un écran de cinéma où serait projeté en arrière fond ce que nous ne pouvoir voir sur scène?rendant la symétrie des deux couples parfaite. Ce paravent, métaphore d'un poids culturel, religieux, bouge et disparaît du décor pour laisser place à l'imagination, à l'émancipation des corps et donner au Tango sa légitime place parmi les arts de la danse.  Ce soir, nous sommes entre amis. Cela ce sent, se voit, s’entend. La salle Benoît XII d’Avignon est bondée pour assister à l’« Eventail Onze », une création de
Ce soir, nous sommes entre amis. Cela ce sent, se voit, s’entend. La salle Benoît XII d’Avignon est bondée pour assister à l’« Eventail Onze », une création de 
 « Les Hivernales » débutent pour « Le Tadorne » par « Icare » de Claude Brumachon du Centre Chorégraphique National de Nantes. C’est une histoire d’oiseau. Il n’y a pas de hasard…
« Les Hivernales » débutent pour « Le Tadorne » par « Icare » de Claude Brumachon du Centre Chorégraphique National de Nantes. C’est une histoire d’oiseau. Il n’y a pas de hasard… Il est difficile de comparer les deux prestations ; cela n’a pas de sens. L’élève ne dépasse pas le maître comme certains spectateurs semblent le croire à la fin de la représentation. La transmission entre Benjamin Lamarche et Vincent Blanc s’opère dans un lien de confiance où, loin d’un copier – coller, les deux artistes ont voulu donner à « Icare » un deuxième souffle pour que cette œuvre se perpétue dans le temps. Cette transmission est une réussite : ce n’est déjà plus le même spectacle…et pourtant rien n’a changé ! « Icare » est Vincent Blanc qui, loin d’être prisonnier de son aîné Benjamin Lamarche, prend son envol à partir d’une pièce écrite pour des générations de danseurs. En effet, cette chorégraphie est sublime, hors du temps, où les mots manquent pour décrire un moment de pure magie. Inutile d’ailleurs de vous décrire ce qui se joue sur scène tant « Icare » entretient avec le public un lien intime d’une forte intensité. Mes yeux d’enfant s’écarquillent pour le suivre tantôt pris dans sa cage, tantôt prêt à s’envoler mais qui n’abdique jamais. L’émotion est palpable dans cette chapelle où les jeux de lumière renforcent la féerie, la gravité du spectacle, et  transforment Icare de vol en vol.
Il est difficile de comparer les deux prestations ; cela n’a pas de sens. L’élève ne dépasse pas le maître comme certains spectateurs semblent le croire à la fin de la représentation. La transmission entre Benjamin Lamarche et Vincent Blanc s’opère dans un lien de confiance où, loin d’un copier – coller, les deux artistes ont voulu donner à « Icare » un deuxième souffle pour que cette œuvre se perpétue dans le temps. Cette transmission est une réussite : ce n’est déjà plus le même spectacle…et pourtant rien n’a changé ! « Icare » est Vincent Blanc qui, loin d’être prisonnier de son aîné Benjamin Lamarche, prend son envol à partir d’une pièce écrite pour des générations de danseurs. En effet, cette chorégraphie est sublime, hors du temps, où les mots manquent pour décrire un moment de pure magie. Inutile d’ailleurs de vous décrire ce qui se joue sur scène tant « Icare » entretient avec le public un lien intime d’une forte intensité. Mes yeux d’enfant s’écarquillent pour le suivre tantôt pris dans sa cage, tantôt prêt à s’envoler mais qui n’abdique jamais. L’émotion est palpable dans cette chapelle où les jeux de lumière renforcent la féerie, la gravité du spectacle, et  transforment Icare de vol en vol. De nouveau au Théâtre Toursky à Marseille pour « Comedia Tempio » du Chorégraphe et
De nouveau au Théâtre Toursky à Marseille pour « Comedia Tempio » du Chorégraphe et  Comment qualifier cette danse où les corps se muent dans le décor, où les acrobaties sont autant de mouvements chorégraphiques. Joseph Nadj a du génie pour traduire par le corps et la mise en espace, la bataille pour la vie. « Comedia Tempio » est donc un hymne à la vie ; le dernier tableau où l'homme se transforme devant une fontaine, se désarticule à nouveau comme un oiseau, donne à l'?uvre de Joseph Nadj une force symbolique qui dépasse la réalité. Ce n'est plus un spectacle de danse.
Comment qualifier cette danse où les corps se muent dans le décor, où les acrobaties sont autant de mouvements chorégraphiques. Joseph Nadj a du génie pour traduire par le corps et la mise en espace, la bataille pour la vie. « Comedia Tempio » est donc un hymne à la vie ; le dernier tableau où l'homme se transforme devant une fontaine, se désarticule à nouveau comme un oiseau, donne à l'?uvre de Joseph Nadj une force symbolique qui dépasse la réalité. Ce n'est plus un spectacle de danse.
 L’idée paraît séduisante : danser les mots d’une pensée chaotique, où nos idées ne riment à rien mais prennent sens dans la relation, où cohabite la vision de l’enfance et le regard de l’adulte. François Bouteau est donc sur la scène du Théâtre de la Minoterie pour "
L’idée paraît séduisante : danser les mots d’une pensée chaotique, où nos idées ne riment à rien mais prennent sens dans la relation, où cohabite la vision de l’enfance et le regard de l’adulte. François Bouteau est donc sur la scène du Théâtre de la Minoterie pour " Le fil conducteur est un lavabo, celui où Francis Bacon s'appuie dans ce troublant autoportrait. Les six créations doivent l'intégrer comme support de l’autoportrait de l’artiste, comme métaphore du miroir que l’on nous tend, où tout s'écoule, croupit, éclabousse.
Le fil conducteur est un lavabo, celui où Francis Bacon s'appuie dans ce troublant autoportrait. Les six créations doivent l'intégrer comme support de l’autoportrait de l’artiste, comme métaphore du miroir que l’on nous tend, où tout s'écoule, croupit, éclabousse. En effet, j'aurais aimé retrouver ces 6 comédiens, ensemble, sur scène pour donner du propos, une force à leur avenir. Lors des applaudissements nourris du public, ils ne trouveront rien de mieux que de remercier le Directeur du Théâtre et le Responsable de « Marseille Objectif Danse » comme pour mieux signifier un lien de dépendance ! La précarité se nourrit de ce lien que l'on retrouve d'ailleurs dans les 6 créations. Et c'est peut-être la limite de « Et à part ça, tu fais quoi pour vivre ? ». Ces six artistes sont beaux, créatifs?leur talent est incontestable mais leur souffrance d'artiste précaire plombe l'ensemble. Alors qu'à six, une proposition, une force, un lien avec le public aurait pu donner à ces individualités un projet artistique global.
En effet, j'aurais aimé retrouver ces 6 comédiens, ensemble, sur scène pour donner du propos, une force à leur avenir. Lors des applaudissements nourris du public, ils ne trouveront rien de mieux que de remercier le Directeur du Théâtre et le Responsable de « Marseille Objectif Danse » comme pour mieux signifier un lien de dépendance ! La précarité se nourrit de ce lien que l'on retrouve d'ailleurs dans les 6 créations. Et c'est peut-être la limite de « Et à part ça, tu fais quoi pour vivre ? ». Ces six artistes sont beaux, créatifs?leur talent est incontestable mais leur souffrance d'artiste précaire plombe l'ensemble. Alors qu'à six, une proposition, une force, un lien avec le public aurait pu donner à ces individualités un projet artistique global.