Catégories
CONCERTS

Historique Arcade Fire.

Arcade-Fire.jpg

C’était en novembre 2004…Un article de l’envoyé spécial des « Inrockuptibles »: « THE ARCADE FIRE, attention chef d’oeuvre ». J’étais intrigué par leur histoire (neuf de leurs proches venaient de disparaître en peu de temps) et le titre de leur  album, « Funéral ».

C’était en Février 2005 en Avignon. Un mistral fou m’obligeait à entrer à la FNAC pour trouver un peu de chaleur. Trois mois après, je me souvenais de ce groupe américano-canadien. A force de persévérance, le vendeur se décide enfin à trouver cet album parmi une pile de CD. Cramponné à la borne d’écoute, tout mon corps se mit à trembler: « Funéral » ne m’a plus jamais quitté.

C’était en mai 2005 au Cirque Royal de Bruxelles. A trois semaines du référendum, j’avais besoin d’air, d’un souffle européen ! Ils étaient sept sur scène ; unis, flamboyants, électriques . Pendant plus d’une heure trente, ils chantaient leur douleur ponctuée ici et là de paroles provocantes sur l’avenir de l’Europe à la veille du « non » Français à la Constitution. Ils touchaient là où j’avais mal avec humour et tendresse au moment où l’angoisse sur l’avenir de l’Europe était forte.  Il y avait Régine sur scène. Elle formait avec Win Butler un beau couple, lui devant, elle si proche, elle à l’accordéon, lui à la basse. Les cinq autres membres les entouraient de leur douce folie, à coup de violons, de contrebasse et de casques de moto. Plus le concert avançait, plus le cirque devenait…royal !

C’était le 22 Août 2005, à Nantes. J’étais en vacances et j’avais très envie de  les retrouver dans la petite salle de « L’Olympic». Il y avait une ambiance absolument surréaliste…le plus grand groupe du moment se produisait au coeur d’un petit quartier de Nantes !  Ils étaient tous là, sur cette petite scène, par 40°. J’ai retrouvé la même fougue, la même énergie qu’à Bruxelles ! La communion était parfaite entre le public nantais et le groupe, comme si leur histoire rejoignait la notre (l’empathie est si rare dans le rock d’aujourd’hui). Comme à Bruxelles, ils firent leur sortie de scène par l’entrée de la salle, en se frayant un chemin parmi le public. Une partie les avait donc suivi…pour finir au bar du coin de la rue ! Cette sortie de scène en disait long sur  ce groupe : proximité, modestie et une infinie tendresse.

C’était en juillet 2007. Je quittais pour un soir le Festival d’Avignon. Direction « Les nuits de Fourvière » à Lyon.  Plus de 4000 personnes prennaient place dans les Arènes et formaient un patchwork coloré magnifique. Je me sentais un peu décalé, comme un “expatrié“.
La scène était immense. Plus rien à voir avec celle de Bruxelles ou de Nantes.  J’aimais le pari de ce groupe: donner au rock des airs symphoniques baroques à partir d’instruments insensés et d’arrangements chaotiques. « The Arcade Fire » était surtout un collectif habité par la scène. Cette impression « cosmique », hors du temps, s’était renforcée avec leur dernier album, « Neon Bible ». Il y soufflait une énergie étrange où leur musique emprunt de religiosité,  conférait à l’ensemble une atmosphère hypnotique.
A Lyon, il fallait garantir l’ambiance face à ce public hétérogène dont la majeure partie découvrait  ce groupe en concert. Après le premier titre (le magnifique «Haïti »), Regine Chassagne et le groupe surprenaient en interprétant «poupée de cire, poupée de son». La filiation à Gainsbourg est assumée. Légitime. Stupéfiant. Ennivrant. Ce fut la seule surprise de ce concert comme si Arcade Fire avait assuré ses acquis. Les chansons du premier album (« Funeral ») enfièvraient les Arènes tandis que l’atmosphère du second avait du mal à se faire ressentir à cause d’une scénographie trop sophistiquée. J’avais l’étrange  sensation  qu’ils peinaient à articuler ces deux opus. Je ne retrouvais plus l’originalité d’un groupe qui, chronomètre en main, assura les 90 minutes syndicales sans “sortie” de scène.
En 2010, “The Arcade Fire” revient avec leur troisième album, “The suburbs“. C’est un très bel opus même si l’on sent que le groupe n’est plus en “recherche”. Qu’importe. Il sera en tournée à Marseille le 24 novembre puis à Lyon le 26.
J’y serais.
Pascal Bély. www.festivalier.net