Une fois de plus Akram Khan m’aura enchantée par la qualité du travail, la logique du propos, un lyrisme conté soulignant le moral et l’espoir. Un nouveau pari réussi.
Diane Fonsegrive
L’air est à peine respirable dans la salle de l’opéra-comédie. La fumée épaisse a envahi l’espace. Nous distinguons un panneau d’affichage et prenons place dans ce qui va être notre salle d’embarquement. Partir, cela nous fera du bien.
Pour sa dernière création, Akram Khan, virtuose de la danse Katak et de la danse contemporaine, pose au coeur de son propos la question du métissage, de nos racines.
En convoquant huit danseurs de nationalités différentes, dans une salle d’embarquement pour aller vers, Akram Khan illustre judicieusement son intention.
De la danse à l’unisson, où ils vont apprendre à découvrir l’autre, aux merveilleux duos durant lesquels la mixité éclate au grand jour avec force, “vivre avec l’autre” n’est plus reléguer dans les limbes de notre être, mais retrouve toute sa place dans notre langage.
Le thème universel des racines et de la mixité selon Akram Khan nous offre de belles images, nous amuse. Cependant, je ne cesse de penser au dernier spectacle de Sidi Larbi Cherkaoui (« Origine ») lorsque je lis sur le panneau d’affichage : “Earth, Fire, Water, Air“. Cette pensée devient obsession au fil des actions entreprises par les danseurs et me détourne finalement de cette belle histoire humaine.
Néanmoins, Akram Khan réussit là où Sidi Larbi Cherkaoui avait échoué. Il nous offre une vision non égoïste de notre civilisation et nous laisse partir avec l’espoir que nous portons en chacun de nous.
Laurent Bourbousson