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EN COURS DE REFORMATAGE

Robyn Orlin, Vera Mantero ouvrent “Danse à Aix”.

Le Festival d’Avignon n’est pas fini et “Danse à Aix” commence…Mon amie Peggy est donc l’envoyée spéciale du Tadorne pour nous faire le compte-rendu du spectacle de Robyn Orlin et Vera Mantero! Merci à elle!!

Un signe de plus qui me dit: «  ma poulette, tu DOIS aller en Afrique du sud! ».
Robyn Orlin, chorégraphe d'Afrique du sud, s'associe pour le festival de danse à Aix à la chorégraphe portugaise Vera Mantero, pour un spectacle non spectacle, une création originale et réussie.
“Danse à Aix” nous avait conduit ce soir là à l'hôpital psychiatrique de Montperrin au 3 bis f, un lieu de pratiques artistiques contemporaines installé dans le complexe hospitalier. Sans chercher à promouvoir l'art-thérapie, ce centre vise à mettre en relation patients, personnels, créateurs et amateurs d'art. Nous voici donc à Montperrin, il est 22h, les allées du parc sont désertes, nous nous apprêtons à pénétrer au 3 bis f. Je dois bien admettre que l'endroit génère en moi une petite appréhension, sans doute normale pour l'ancienne étudiante en droit que je suis et qui durant sa première année entendais parfois des cris provenant de cet hôpital, mitoyen de la fac de droit.
Bref, nous rentrons dans le petit pavillon de
3bis f et marchons le long d'un couloir assez étroit où d'anciennes cellules acceuillent une exposition. Dans un coin, Vera est assise, un chignon au milieu du crâne, une robe noire à grand col « boué » et aux aiguilles à tricoter encore enfilées. Elle est encadrée par deux petites pancartes où le titre de la création est écrit en anglais puis en français. « Hey dude…I have talent…I'm just waiting for god… ». « Hey mec, j'ai du talent, je suis juste entrain d'attendre dieu… ». Trois petites web cam'filment Vera et ses deux pancartes. Bonne entrée en matière. Vera surprend le spectateur qui ne la connaît pas encore. J'admets pour ma part avoir eu une petite crainte en la croisant comme ça, l'air hagard et désoeuvré, arpès tout qui me dit que les patients dorment tous à poing fermés ce soir là.
Nous entrons dans la salle, nous sommes une 20aine de spectateurs. Elle arrive, phénoménale, en traînant ses trois caméras sa pelote de laine ainsi que les aiguilles de sa robe non finies, et nous explique que bon, elle comprend rien à ce que Robyn a voulu lui faire faire, il y avait bien le thème du Portugal dans cette création mais bon franchement elle n'en voit pas l'intérêt, et puis le noir aussi, et puis un peu de ci et un peu de ça…c'est bien ça, cette création et une non création au cours de laquelle Vera Mantero exécute certains morceaux de ce que devait être le spectacle tout en nous expliquant avec humour qu'elle n'a rien compris à tout ça. Sa désinvolture nous fait rire, elle se tortille dans sa robe, nous envoûte par ses chants, vient fouiller nos sacs, et devient caméléon au couleur du Portugal. Que de beaux moments! Son corps bouge l'espace de quelques instants, le temps de changer son accoutrement du noir, au vert, et enfin au rouge. Trop peu de danse bien sûr. Mais comment lui en vouloir tant elle nous a fait passer un bon moment!
Celle a qui j'en veux un peu, c'est Robyn Orlin, la chorégraphe absente et pourtant omniprésente aussi bien dans cette création que dans le film qui nous est projeté après le spectacle. Ses interprètes n'ont de cesse de l'interpeler, sans que nous spectateurs ne puissions la voir. Mais qu'elle vienne bon sang! J'ai bien compris que Robyn Orlin voulait nous faire réfléchir sur la relation entre le créateur et son disciple interprète, mais c'est un peu trop et je me demande si la première création ne doit pas plus son mérite à la verve de Vera Mantero qu'au talent de Robyn.

A lire aussi l’article de JD sur le site “Images de danse” et sur “Clochettes“.

Vous avez vu ce spectacle? Nous vous invitons à participer au palmarès du blog Scènes 2.0 en votant ici!
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Nathalie Pernette vulgarise la danse contemporaine…à Danse à Aix

 

Après le choc d’Avignon, il fallait oser voir « Flûte ! » de la « chorégraphe » Nathalie Pernette à Aix en Provence.

Danser une parodie de « La Flûte enchantée" de Mozart  avec des danseurs de Hip – Hop accompagnés d’un ensemble de « musiciens classiques » (le groupe Télémaque) s’essayant au sample,  est un pari risqué…que Nathalie Pernette relève avec…vulgarité ! Mise en scène affligeante, chorégraphie pauvre et approximative, multiplication des tableaux pour donner un effet zapping tendance. Les gags deviennent grotesques lorsque se croisent la musique classique et le Hip – Hop (comme s’il suffisait de relier des contraires pour que cela prenne sens!).

 La bible du spectacle confirme mon propos : «  La passion des brassages est aujourd’hui la plus efficace des clés du succès…Mais il est peut-être déjà temps d’en questionner le sens ». Il fallait quand même oser: une critique du spectacle au sein même de sa promotion!

En 1999, « Danse à Aix » invitait Joseph Nadj, Daniel Larrieu, Nacho Duato…Je garde espoir pour la suite de l’édition 2005 au regard de la prestation de ce soir, vide de sens mais si « populaire » (à lire la présentation complète du spectacle sur le site de "Danse à Aix"…http://www.aix-en-provence.com/danse-a-aix/festival/perlay.htm)

A lire sur le même sujet: le bilan de l’édition 2005 du Festival "Danse à Aix".

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Jean Lambert – Wild m’enferme dans le loft du Festival d’Avignon!

 

 

Avant de quitter la 59ème édition du Festival d’Avignon, je me dois de revenir au Cloître Saint Louis pour revoir la performance de Jean Lambert ? WildMy story is not a loft») résumée ainsi :
«Jean Lambert-wild est enfermé dans un cercueil de verre. Sanglé sur un lit, entouré de peluches, alimenté par intraveineuse, il fait face à une télévision transmettant 326 chaînes. Un monnayeur permet à un spectateur, pour la somme de 1 euro, de zapper les chaînes de la télévision, chaque changement envoyant à l'acteur une légère décharge électrique qui l'oblige à suivre le programme. Ainsi, le spectateur est renvoyé au rapport d'inertie violente qu'il entretient à l'image et qui, aujourd'hui, construit sa représentation du monde.»
La veille, j'avais assisté à la performance en compagnie de mes amis; j'avais à trois reprises changé de chaînes de télévision avec un certain plaisir?Mes amis n'ont pas tardé à me faire remarquer mon geste sadique. J'y voyais une ?uvre artistique là où ils ne percevaient que violence gratuite et imposture. C'est donc seul, au c?ur de la nuit, que je rend visite à «l'imposteur» ; ARTE est toujours là pour filmer les réactions des spectateurs. Je refuse de mettre un euro, laissant cette tâche à d'autres?J'observe, j'essaye de comprendre. Je fais part de mon désarroi face à cette ?uvre métaphorique du projet artistique du festival. ARTE filme quand soudain un spectateur m'agresse en me bombardant de questions fumeuses. ARTE n'intervient pas et continue de filmer. Je suis très mal à l'aise et me voilà, comme Lambert ? Wild, enfermé dans un jeu télévisuel à la fois jouissif et effrayant. 
Je quitte le Cloître Saint ? Louis quelque peu disqualifié?.
Pascal Bély – Le Tadorne.