Catégories
EN COURS DE REFORMATAGE

Le Roi du plagiat de Jan Fabre, bis répétita.

Drôle de fin ; drôle d’ambiance à 18h30 devant le Théâtre Municipal pour l’un de mes derniers rendez-vous avec le Festival. Certains spectateurs tentent (vainement) de vendre leur place pour « Le Roi du plagiat » de Jan Fabre. L’ambiance  à l’intérieur du théâtre est franchement morose et je ne me sens pas très à l’aise. J’ai l’impression que le public est abandonné ! C’est très étrange comme sensation…cela s’explique en partie par les violentes polémiques entre la Direction, les acteurs culturels et les journalistes sur le projet du festival ; débat auquel le public ne participe pas, me semble-t-il…

Je n’aurais pas du voir cette pièce. « L’empereur de la perte » suffisait à mon bonheur. En voulant nous présenter une diptyque, Jan Fabre se répète et se plagie…Mêmes effets comiques, même jeu d’acteur, même dialogue avec le public dans la salle… « Le roi du plagiat » n’est qu’une très pale copie de « L’empereur » : texte bâclé, pauvreté de la mise en scène, récit linéaire et fortes hésitations dans le jeu de Dirk Roofhooft. Pourtant l’idée est séduisante : un ange souhaite devenir « un singe bavard ». Seulement Fabre imagine cette transformation d’un point de vue physiologique (qui l’enferme dans des cloisonnements inutiles) alors qu’une métamorphose poétique aurait été la bienvenue pour donner à l’oeuvre de Jan Fabre une image plus consensuelle. Or, le public ressent un malaise quand l’ange refuse de devenir Allemand…Une spectatrice quittera la salle en hurlant « Monsieur, vous vous enfermez dans le populisme ». Malaise…Le public applaudira malgré tout la performance de l’acteur mais le propos est un peu juste pour figurer à l’affiche d’un festival de théâtre…

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

Catégories
EN COURS DE REFORMATAGE

« Kroum » par Krzysztof Warlikowski: la Pologne soutient Avignon!

Il est 20h30, Karolina, Peggy et Eric (mes chers amis européens) m’attendent à l’extérieur. Nous avons rendez-vous au Lycée Saint Joseph pour l’événement du Festival, « Kroum » de Hanokh Levin, mise en scène par Krzysztof Warlikowski. La Pologne s’invite donc au festival pour le plus grand bonheur de Karolina ! Et quel bonheur !! 2h 45 de théâtre inventif, magnifiquement interprété par une troupe de comédiens unis dans la diversité  (tiens, revoilà le slogan de l’Union Européenne !!). Cette pièce raconte le retour de l’étranger de Kroum dans sa ville natale où il retrouve sa mère et ses amis. Alors que Kroum s’enferme dans sa relation névrotique avec sa mère et ses rêves enfouis, son entourage bouge, évolue dans la douleur, le plaisir, la mort. La mise en scène est grandiose (l’utilisation de la vidéo est une réussite), les acteurs époustouflants de vérité et les changements incessants du décor font penser à la scénographie d’Olivier Py. Mais surtout il y a chez Warlikowski un talent incroyable pour croiser le réel, le désir et l’inconscient…le tout avec humour !

Je me lève pour ovationner cette belle œuvre  et clore ainsi mon périple festivalier en Avignon…Je suis ému, comme à chaque fois, prêt à recommencer…

Pascal Bély – Le Tadorne.