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EN COURS DE REFORMATAGE

La relève de Marina Abramovic.

Il est maintenant 16h30 en ce samedi 15 juillet et je ne me doute pas encore que je vais vivre un choc émotionnel intense. Je suis à l’Ecole des Beaux Arts pour l’exposition « Brutal Education » dont le commissaire de l’exposition n’est autre que Marina Abramovic ! Six jeunes artistes de quatre pays différents proposent 6 performances en continuité de 15h à 21h ; je voudrais relater trois performances qui resteront pour longtemps dans ma mémoire comme trois œuvres d’art qu’on aurait chez soi tous les jours !

 

Doreen Uhlig, assistée d’un interprète, chante une chanson patriotique de son enfance  de l’ex RDA. Cette jeune femme dégage une puissance dramatique incroyable ; je l’écoute chanter, puis relater son enfance à travers le modèle éducatif de la RDA, puis chanter, puis relater et ainsi de suite. Je n’arrive plus à quitter la salle. Je suis subjugué par cette performance. Je suis ému: je me retrouve dans l’histoire de cette jeune femme;  comme elle, j’ai sans doute un modèle éducatif rigide auquel je suis inconsciement attaché…Ma psychanalyste a encore du travail pour le siècle à venir !

Snezana Golubovic mesure l’énergie humaine contenu dans les cheveux. La performance consiste à compter un par un ses cheveux. C’est impressionnant et je fixe cette femme comme la métaphore de l’énergie créative féminine. Ma psychanalyste a encore du boulot pour les dix années à venir !

 

Herma Auguste Wittstock est extraordinaire…Pendant six heures, elle doit suivre des instructions que six personnes lui auront données par écrit. Bien entendu, elle découvre ces instructions en direct ! La première est, à plat ventre, en descente  sur les marches d’un escalier, d’émettre un son plaintif… Emouvant, surprenant…J’ai l’image d’une femme qui gémit après le passage d’une bombe…La deuxième, est, debout, sans bouger le corps, d’appuyer sur un interrupteur pour allumer et éteindre les néons d’un couloir. La répétition de ce geste et les changements de luminosité donnent l’impression que l’on peut devenir fou a scruter cette jeune fille…Et pourtant, je ne peux m’empêcher de lui sourire aussi mécaniquement qu’elle appuie sur ce bouton…Magie de la tendresse, de l’émotion…

Ma psychanalyste ne manquera pas de me questionner sur mon rapport étrange aux femmes !

Je quitte l’exposition sur un nuage ; je me sens heureux d’avoir vécu cette expérience ; de m’être ainsi ouvert à une discipline artistique (l’art performance). Marina Abromovic est une très grande artiste.

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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FESTIVAL D'AVIGNON LES EXPOSITIONS PAS CONTENT

Festivalier perdu.

Il est 14h en ce samedi 15 juillet 2005 et les 37° degrés plombent la cité des Papes (même Benoît XVI??) ;  je me dirige péniblement vers l’Eglise des Célestins pour l’exposition de Jean Michel Bruyère et LFK « L’insulte faite au paysage…Fioretti de l’errance et de l’extermination ».Qu’écrire ?…Bon…Euh…En fait…Il fait noir puis…Non, …Des vidéos…des hommes noirs vivants debout derrière…un homme tout nu…Une femme allongée dans un trou…Un chien méchant….Au fond, un homme chien mime un chef d’orchestre…Il y a des bancs et…je m’endors…Je me réveille… Où est le propos ? De quoi s’agit-il ? Où est la piscine ?   …Non, ça c’était ce matin…Où se situe l’esthétique ? Comment peut-on réduire l’être humain à un objet d’exposition… ? Mais pourquoi donc le sens m’échappe-t-il ? Que m’arrive-t-il en cet été 2005 pour que le conceptuel me passe au dessus du tuba ?….Calmons-nous…Cette création est peut-être hors de ma portée…

Il est 16h en ce samedi 15 juillet et je me demande s’il ne serait pas mieux de louer une chambre d’hôtel et d’aller me coucher au frais…Je persiste à vouloir comprendre quelque chose…Direction le Cloître Saint Louis où un débat a lieu sur «Le spectacle vivant à la Télévision». Rien que le titre ferait mourir de rire notre ami Poutine…C’est pour dire…Le débat est d’un ennui…Cela ne m’étonne pas qu’il y ait si peu de spectacle vivant à la télévision avec de tels promoteurs…du spectacle mort – né !

Au bout de 20 minutes, je quitte le cloître avec l’impression de me noyer dans un océan de concepts et de bla – bla…

Pascal Bély – Le Tadorne

 

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EN COURS DE REFORMATAGE

Jean Lambert – Wild me fait toucher le fond.


  1.  

Samedi 15 juillet…Il est 11h et la chaleur est écrasante en ce début de matinée. Je vais à la piscine Mistral assister (en maillot de bain) à la performance théâtrale de Jean Lambert – Wild (« AEgri Somnia »). Cette création se déroule sous l’eau (l’acteur est alimenté en oxygène par des tuyaux…) et les spectateurs sont avec un tuba et un masque. Inutile de vous préciser que le festivalier n’a pas réussi à mettre correctement son matériel et que je n’ai absolument rien compris au propos de cette pièce ! Qui pourra donc m’expliquer comment éviter que l’eau rentre dans mon nez avec un masque et un tuba ? Je garde tout de même un belle image : une bouffée d’oxygène qui fait envoler les draps du lit posé au fond de la piscine…Vous me direz que c’est un peu juste comme analyse de la performance mais pour le coup, celle-ci était de mon côté…Dois-je rappeler que j’ai  peur de l’eau… Dans les vestiaires, j’en profite pour lancer un bonjour amical au directeur du Festival d’Avignon (Vincent Baudriller) en évitant de lui demander des nouvelles du public…D’après la rumeur, certains spectacles touchent le fond de la piscine…

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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LES EXPOSITIONS

Jan Fabre mal exposé en Avignon.

 

L’exposition « For intérieur » de Jan Fabre à la Maison Jean Vilar (vue lundi 18 juillet) ne parvient pas à provoquer un élan de générosité, un don de soi. Trop mégalo, son exposition ne parle finalement que de lui. Si le corps de l’homme est son sujet de création, il en omet toute la dimension psychologique, émotionnelle. Au final, une exposition vide de sens, où même la jeune fille qui nous sert de guide n’y croit plus, rêvant sûrement à d’autres performances….

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.