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EN COURS DE REFORMATAGE

Le déni de Louis Castel au Festival d’Avignon

 

J’ai rendez-vous à

La Chartreuse pour voir la pièce de Louis Castel sur la vie de l’écrivain franco – américain Raymond Federman. Ici aussi, on fait appel à la vidéo pour soutenir le propos artistique. Soit. Je ne suis pas sur que cela apporte une quelconque valeur ajoutée mais puisque la pluridisciplinarité est à l’affiche de ce festival…

Jeune, Federman  a échappé à la rafle du Vel d’Hiv’ puis a émigré au USA pour faire carrière dans l’armée et devenir plus tard écrivain et professeur d’Université. L’épisode de la rafle ne sera pas évoqué par Louis Castel qui préféra « mimer » le style ironique et distancié tant au niveau verbal que non verbal de Federman. Il y a dans le jeu de Castel et sa mise en scène un déni de mémoire, une absence totale de distanciation si bien que l’arrivée du vrai Federman sur scène à la fin du spectacle jette un trouble : a quoi rime donc ce double « je » ?

Au final, la création de Louis Castel manque de profondeur et de sens. Est-ce à l’image de la littérature de Federman ou du cru 2005 du Festival d’Avignon. Peut-être les deux…

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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Angelin Preljocaj et “Les 4 saisons”: l’exil à Châteauvallon!

 

C'était programmé mais cela tombait plutôt bien. Après  six jours passés en Avignon, il fallait bien une pause pour me réconforter après les spectacles “douloureux” du Festival.

Angelin Preljocaj est toujours là quand il faut. C'est lui qui m'a fait aimer la danse un soir d'Avignon en 1998. C'est lui qui, en 2005 avec « Les 4 saisons? », m'offre mes premières émotions enfantines de l’été. C'est donc un très beau spectacle auquel assiste le public de Châteauvallon. Sa collaboration avec le plasticien Fabrice Hyber fait merveille ; jamais Preljocaj n'aura autant célébré le corps de façon aussi créative. Jugez plutôt le casting: les petits hommes fluos, l’homme éponge, les nounours cosmiques, les herissons amoureux, les soldats dansants, le Roméo et ses Juliettes, …Tous ces personnages communiquent dans un décor de liens, de liants et de lumières pour mieux transformer les corps et les émotions.

Encore une fois, les frontières entre les disciplines tombent : Avignon fête la danse dans le théâtre, lui-même englobé dans la vidéo et l'art performance ; Frédéric Flamand du Ballet National de Marseille joue la rencontre de la danse avec l'architecture dans “La cité radieuse“. Ce n'est donc plus le temps du « ou » mais du « et ». A ces rencontres là, Angelin Preljocaj est un orfèvre.

Je quitte Chateauvallon à minuit 30 et la lune m'accompagne jusqu'à Aix en Provence, ville d'accueil de Preljocaj. Toulon et Chateauvallon ont perdu un magnifique chorégraphe au temps du Front National  ; j'ai gagné les saisons du plaisir.

 

 

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“La mort de Danton”par Jean-François Sivadier: les artistes sont fatigués

 

Samedi 16 juillet ; 22h…Commencé à 11h (compte – rendu à venir !), je termine mon périple festivalier avec « La mort de Danton » de Georg Büchner mise en scène par Jean-François Sivadier. Après la prestation réussie quelques jours plutôt dans « La vie de Galilée », j’attends beaucoup de cette troupe pour me redonner du bonheur. Je reconnais tous les comédiens et je me sens un peu chez moi, si bien que je n’arrive plus à faire la différence entre Galilée et Danton…

J’ai l’impression d’assister à la suite du premier spectacle et je me prend à mon (leur) propre jeu…Pour ajouter à ma morosité, les voix des comédiennes sont parfois inaudibles; Nicolas Bouchaud dans le rôle de Danton semble perdre son souffle et sa fougue, et la mise en scène patine dans les moments de poésie.

Les comédiens sont fatigués ; le Festivalier n’arrive plus à trouver l’énergie nécessaire pour trouver à cette création sa légitimité après la prestation magnifique de la troupe de Sivadier dans « La vie de Galilée ».

Avignon m’épuise…

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.