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Christine Angot-Mathilde Monnier: le beau souvenir d’Avignon 2005.

Il aura donc fallu en passer par là…Subir Rambert, Vienne, Decuvellerie pour enfin comprendre le projet global de la Direction du Festival. Cette déconstruction que vit le public (il perd ses repères habituels) est nécessaire pour l’aider à passer vers d’autres formes artistiques, métaphores du nouveau monde à construire. Nous sommes effectivement à la fin d’une époque (le monde binaire) pour entrer dans la globalisation (les réseaux). Le spectacle vivant pouvait-il rester à l’écart de cette mutation ? Cette édition restera sans aucun doute un tournant dans la vie agitée du Festival d’Avignon.
Alors à force de déconstruction, j’étais prêt pour accueillir à 19h la proposition de Christine Angot et de Mathilde Monnier, «La place du singe». Pour la première fois dans ma courte vie de spectateur, j’ai assisté à la magnifique articulation entre la Danse, la Littérature et le Théâtre.

Un texte puissant d’Angot sur la bourgeoisie qui fait lien entre elles, Monnier qui danse les non-dits (nombreux dans ce milieu), une scénographe, Annie Tolleter, qui métaphorise par des objets (un drapeau français, une estrade,une table) le contexte du charme si discret de la bourgeoisie. Tout au long du spectacle, je suis fasciné par la justesse du propos, la sincérité des acteurs (pour la première fois dans ce festival, j’entends un « je » engageant) et la puissance de Monnier qui utilise son corps comme défouloir d’une souffrance trop longtemps enfouie.
Le public est debout, ovationne ce trio. Emu par ce lien entre elles et nous, entre le Festival et son public, entre les arts et le monde…
Une (re)construction.
Pascal Bély- Le Tadorne.