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EN COURS DE REFORMATAGE

“Danse à Aix” cherche les talents!

Après Xavier Lot et Bienvenue Bazié à 20h, je suis allé marcher un peu dans les rues d’Aix en Provence pour retrouver mes esprits. Je finis par engloutir une glace pour me donner un peu de plaisir et la capacité de sourire de nouveau à mes compatriotes ! En me dirigeant vers le Parc Jourdan, je reconnais Michel Kelemenis. J’ai très envie de le remercier pour son spectacle de vendredi soir. Mais je n’ose pas, je suis un peu timide…

 

Je suis prêt pour accueillir « Talents Danse » organisé par l’ADAMI où quatre jeunes lauréats vont danser sur trois chorégraphies spécialement crées pour eux. Le mistral est toujours là et je suis frigorifié. J’attends mon amie Sabine quand tout d’un coup… (Non, ce n’est pas « un inconnu vous offre des fleurs »,…quoique !). Sophie me reconnaît et se souvient de nos échanges sur les marches du Théâtre Municipal d’Avignon ! Je suis très heureux de la voir de nouveau et d’échanger avec elle sur nos coups de cœur festivaliers! Elle m’aide à remercier Bienvenue Bazié qui se trouvait proche de nous (je suis un peu timide…). Nous avons nos numéros de téléphone. Le lien est crée !
Qui sont donc ces interprètes ? Anthony Cazaux, Sarah Duthille, Fani Sarantari et Matthieu Hocquemiller. Ce dernier suit une "formation universitaire en sciences humaines et psychanalyses sur le thème d’une approche globale du corps". Voilà un parcours surprenant. A suivre ! Il a d’ailleurs fait partie de la programmation du Festival d’Uzès (merci Google !)
La première chorégraphie de Christine Bastin, « Les mots blancs » me laisse perplexe. Joliment habillés en blanc, nos quatre prodiges semblent se mouvoir sur scène comme des oiseaux. Une danseuse, micro à l’appui, nous assène des phrases sans queue ni tête mais  se fait comprendre des trois autres ! Quelques beaux mouvements se perdent néanmoins dans une mise en scène  alourdie par ce texte à la poésie tranchée ! Cela dit, Anthony Cazaux est un très beau danseur…
La deuxième chorégraphie de Laura Scozzi, « Quelque part au – dessus du ciel » nous réserve une bien jolie surprise ! Au départ, un décor bucolique : une abeille butine une fleur ; passe derrière elle, un ours blanc qui fait ses courses au marché ! Le tout sur fond musical de comédie américaine ! Tout d’un coup, un curé en soutane tout de blanc vêtu s’empresse de danser pour charmer la belle abeille ! Nous aurons ainsi droit à Chirac et Sarkozy faisant leur pas de deux et semblant s’entendre à merveille ! Belle métaphore du jeu politico – journalistique qui se joue actuellement : en nous parlant quotidiennement de la guerre entre l’Elysée et l’UMP (le pot de miel détenu par l’abeille pour attirer le bel ours !), on nous épargne d’autres sujets bien plus importants…Pendant ce temps, le retour à l’ordre moral rampe tout doucement.
Laura Scozzi est très optimiste : tout ce joli monde s’écroule à la fin du spectacle ! Joli fragment de vingt minutes qui a sans aucun doute décrispé le public de « Danse à Aix » !

 

La troisième chorégraphie est sans aucun doute la plus aboutie, la plus réussie. Nos quatre danseurs donne à « Aléas » de Michel Kelemenis de très beaux moments. Les corps se croisent, se décroisent ; de deux, à trois pour finir isolé. C’est beau, très beau et je me sens emporté par cette grâce. Kelemenis a un talent incroyable pour traduire la complexité des relations humaines. Le public semble ravi, Sabine aussi ! Elle me fait remarquer  que l’enchaînement des trois chorégraphies est cohérent et donne un bel aperçu des courants de la danse en France actuellement.
Frigorifié, je rejoins ma C4 pour y glisser le CD de Yann TiersenLes retrouvailles »). Et d’imaginer ces quatre danseurs accompagner le beau Yann…

A lire sur le même sujet:

le bilan de l’édition 2005 du Festival "Danse à Aix";

"La Mairie d’Aix en Provence déshabille la danse".