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Merveilleuse Alice au Théâtre de Nîmes.

IMAGEAffiche.jpgPour deux soirées, le Théâtre de Nîmes présentait “Alice ou le monde des merveilles“, une proposition artistique du Théâtre des Lucioles et du Théâtre de l’Entresort. “Proposition” soutenue par des hommes et femmes handicapés, tous acteurs professionnels. Quiconque ne les a jamais croisés, ignore le travail fabuleux qu’ils accomplissent.
Je pense, même je crois, ou bien j’en suis sûr, d’avoir touché l’irréel hier soir. À quoi ressemble-t-il ? À un moment suspendu.
Plongés dans le noir, nous, public, rentrons dans une sphère, quittons notre monde pour aller dans un autre. Celui de Lewis Carroll. Les fauteuils devraient être munis de ceinture tellement le décollage pour ce monde inconnu nous colle à nos dossiers !
Des sons (et quels magnifiques sons angoissants), des bribes de dialogues du film “Alice au pays des merveilles“, nous viennent aux oreilles pour suspendre le temps.
Apparaissent des lapins, Alice, la Duchesse, la Reine… Tous les personnages de Lewis Carroll prennent vie sous nos yeux. Je reste bouche bée, un instant, tant la performance de ces êtres “fragiles” me bouleverse. “Fragiles” tout comme le monde d’Alice, d’ailleurs.
Alice se questionne (“suis-je folle?“), cherche son chemin, boit du thé ou plutôt en voudrait bien (formidable scène) et assiste à son jugement sans le comprendre (“qu’on lui coupe la tête!“). Tout est scrupuleusement respecté, parfaitement mis en scène.
Alice se demande, si pour être “normale“, il ne faudrait pas mieux remonter à la surface. Mais de quoi ? Rebasculer vers. Mais vers quoi ?
Elle me renvoie, alors, aux angoisses que j’ai toujours eues à son encontre. Alice, prise au piège, tente de reconstruire le cheminement, à savoir pourquoi elle est ici, essaie de sortir de ce monde si angoissant, un monde de non-sens, même si les personnages rencontrés lui veulent à priori du bien.
Et si le “ici” fantasmé se révélait être notre monde. Si tout était incompréhension, et qu’il existait réellement un “monde des merveilles”?
Je veux bien le découvrir et m’y rendre avec mon Alice.


Laurent Bourbousson.

?????? « Alice ou le monde des merveilles » a été joué le 18 et 19 octobre 2007 au Théâtre de Nîmes.


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Darina Al Joundi, un public, un moment bouleversant.

arton1232-350x233.jpgDarina Al Joundi est seule face à nous, face à elle-même. Elle entreprend de nous raconter sa vie dans un Liban verrouillé, cadenassé, coincé, entre les guerres et son intégrisme.
Darina a eu la chance d’avoir un papa qui croyait en un Liban libre. Il lui a inculqué cette force, cette soif de liberté, qui lui valut d’être emprisonné, car journaliste de son état.
Mais aujourd’hui, Darina pleure cet homme, ce Dieu à ses yeux , en lequel elle a cru.
Elle le pleure, car il est mort.
Elle pleure aussi sur elle-même, car que faire de cette liberté en tant que femme libanaise ?
Elle nous égraine sa vie, son passage de l’enfance à l’âge adulte. Sans détour, sans fard.
Le jour des obsèques de son père, elle refuse les cris et les pleurs de ces femmes habillées de noir, interrompt le Coran, pour s’enfermer avec son père et lui diffuser du Nina Simone, selon ses dernières volontés.
Elle se bat contre son Liban qu’elle aime, contre sa famille qui l’enverra en asile psychiatrique, contre son beau-frère qui fera respecter “l’ordre”, la religion.
Mais Darina nous offre son regard de sa jeunesse qui vit à l’excès : excès de drogues, excès d’alcool, excès de vie, excès de mort. Car à quoi bon vivre dans un pays dévasté sans risquer sa vie et défier la mort lors de jeu de roulettes russe, lorsque l’on croise la peur dans le regard de l’autre quand la gâchette clique, ou bien lorsque la cervelle gicle de la boîte crânienne du meilleur ami que l’on croyait invincible.
Nina chante et Darina hurle sa douleur, sa peur, son envie de vivre. Et quelle belle envie de vivre !


Laurent Bourbousson.


?????? “Le jour où Nina Simone a cessé de chanter” a été joué au Théâtre des Halles en Avignon.

Le texte paraîtra aux Editions ACTES SUD en janvier.


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Christophe Garcia qualifié pour la finale.

Christophe Garcia est un chorégraphe prometteur. J'aimerais pourtant le qualifier autrement. Je l'avais remarqué en décembre 2005 avec ?les songe-creux? où il avait merveilleusement réussi à articuler théâtre et danse. Ses quelques maladresses de l'époque donnaient à l'ensemble une dynamique joyeuse. Deux années plus tard, entouré de ses jolis parrains (La compagnie Kélémenis, le Ballet National de Marseille et celui de Biarritz), il nous présente ?Erritu”, ensemble comprenant “l'Heure du bain” et “Le Sacre du Printemps?. Le tout est imprégné de différents rituels (d'un côté le recueillement, la purification; de l'autre le sacrifice) que Christophe Garcia perçoit comme complémentaires. Notre artiste franco-québécois aurait pu en rester là, mais il va plus loin en nous proposant dès le début de la soirée un rituel de notre temps: en votant par SMS, il s’agit de choisir parmi les trois danseuses celle qui sera sacrifiée dans le sacre!
20-1306070330-730.jpgCe mélange de rituels finit par produire une confusion qui ne sert aucune des deux ?uvres. Peut-on tout mettre au même niveau? Un ?rituel païen? avec ?Le sacre? qui nous plonge dans ?les sources primitives de l'humanité?, une pratique culturelle (le bain) et enfin une technique inventée par les publicitaires pour créer la démocratie du marketing. Cet enchevêtrement distrait le regard du spectateur, l'oblige à niveller vers le plus petit dénominateur commun (exclure une danseuse) mais surtout fait entrer le marketing dans un théâtre, seul lieu où nous pourrions en être protégé. Pour réussir à m'extraire de ce dispositif, deux visions me sont venues comme un calque posé sur la scène. À voir ce trio de femmes se chercher, s'isoler, se relier à l'heure du bain, je ne peux m'empêcher de repenser aux ?Aphorismes géométriques? de Michel Kélémenis. À observer ce ?sacre? maladroit et lourd, je m'imagine celui dansé par les Ballets Preljocaj. C'est ainsi que ma culture, mon histoire de spectateur, a pris le pas sur le rituel du marketing.
Dès lors, comment prendre au sérieux ces deux propositions? Comment donner à Christophe Garcia le statut qu'il mériterait, plutôt que de le réduire à un chorégraphe plein d'avenir?
Je veux bien encore attendre son émancipation. Son printemps sera le nôtre.


Pascal Bély

www.festivalier.net

?????? ?Erritu, l'Heure du bainLe Sacre du Printemps? de Christophe Garcia a été joué le 25 octobre 2007 au Théâtre de l’Odéon de Marseille.


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A Marseille, inégales et indispensables ?Informelles?.

Quatre heures de représentation, six propositions (théâtre, danse, performance), un plateau unique: le Théâtre des Bernardines (délocalisé pour travaux à l'Espace Julien) de Marseille a un beau projet avec son festival ?Les Informelles? pour lier public et artistes le temps d'une soirée, voir plus (certaines pièces trouveront une continuité en mai 2008 pour la deuxième partie de cette manifestation). J'ai la douce impression d'avoir vécu un moment privilégié, presque collectif, où le spectateur est à la fois témoin et acteur d'un processus de création, interpellé et invité à se mettre à distance. Chacun peut relier à sa guise pour repérer comment les ?uvres se répondent même si l'exercice n'est guère facile vu l'extrême hétérogénéité des propositions. Que retenir de ce kaléidoscope ?
C'est d'abord un regard ouvert vers l'Europe et le monde pour (enfin) sortir du nombrilisme marseillais. On a quand même du supporter le documentaire proposé par la Compagnie Random Scream filmé lors de la demi-finale de rugby dans les rues de Marseille!
C'est aussi un doux mélange de langues anglaise, espagnole et grecque où la traduction française a parfois redonné du sens ou mis à distance la parole comme dans ?la petite au chaperon rouge moi et mon loup? ou lors de la performance ?Saving lies?.
photo1-copie-1.jpgCette ouverture vers le monde est à son apogée avec ?Igishanga?, conçu et joué par Isabelle Lafon. Un monologue éblouissant pour tenter de panser la plaie ouverte du génocide rwandais où les Français ont brillé par leur lâcheté. C'est un moment suspendu où le public écoute quasi religieusement cette comédienne éclairée par un faisceau de lumière oblique. Positionnée de biais, elle parle à notre conscience de blanc pour la réveiller. Elle incarne deux personnages (une assistante sociale et une femme, toutes deux ayant vécu les atrocités) avec les mots du témoignage dans un désir de reconstruire un pays, d'aller vers la réconciliation malgré ses mains qui dansent sur le visage pour éponger la sueur d'un corps qui souffre encore. Magnifique.
Alors bien sûr, à côté, ?Saving lies? , la performance de la Compagnie Random Scream fait pâle figure, comme un goût de déjà vu. Cinq jeunes gens sont sur scène dans une ambiance bon enfant pour une dénonciation en règle de deux mille années de judéo-chrétienté et où les musulmans reprennent le flambeau avec détermination! Rien de bien innovant dans la forme (proche du plasticien et chorégraphe flamand Jan Lauwers), ni dans le fond (une dose du provocateur Rodrigo Garcia). Pourtant, il se dégage de ce collectif un désir sincère de créer un lien plus transversal avec le public, où leur scène serait l'espace de liens invisibles, mais essentiels. À suivre donc en mai 2008.
700x0-aiguilles-epingles.jpg?La petite au chaperon rouge, moi et mon loup? de la Compagnie Vasistas est sans aucun doute la proposition la plus rafraîchissante de la soirée. Joué à Athènes en mai 2007, trois femmes sur le plateau s'appuient sur le conte du ?petit chaperon rouge? pour le transformer en écriture scénique, orale (en grec, anglais et français!) et quasiment chorégraphique. Elles ont quelques morceaux de sols pour délimiter leur contexte (du sol de cuisine au revêtement d'une boîte de nuit) et tracer le chemin chaotique qui mène à l'émancipation féminine. Une quatrième femme se tient à l'écart, telle une médiatrice ou une thérapeute, pour traduire en français. Ces femmes déclinent leurs choix de vie souvent dictés par la culture et l'éducation: la scène est alors une multiplication de territoires, d'itinéraires à la fois personnels, familiaux, mais aussi sociétaux. Ce grand loup que l'on ne voit jamais, laisse une place prépondérante à l'imaginaire du spectateur pour le positionner. Loin d'être une succession de cases, la pièce est une belle fresque sur la liberté. L'Europe n'est pas encore totalement le sol des femmes libres si l'on en croit la proposition suivante…
?Gravité? est un faible qualificatif pour nommer la danse de Fabien Prioville et Nida Dipla. On ne comprend pas très bien comment cette proposition chorégraphique (coproduite avec le CDN d'Orléans de Joseph Nadj) a pu s'immiscer dans cette soirée. Une jeune fille, collée sur un tabouret tournant, fusionne avec un homme (jusqu'à rentrer dans ses habits) pour finir, tel un oiseau perché, sur une chaise en l'air (seule trouvaille du compagnon de fortune pour la faire taire). Entre temps, des gesticulations amusent quelques secondes, mais on est vite rattrapé par la vacuité du propos et la pauvreté des mouvements. J'assiste médusé à un spectacle machiste dont la seule finalité est d'illustrer la musique percutante du compositeur Hans Hansem, occupé à jouer avec ses instruments électroniques sans beaucoup se soucier de ce qui se passe sur scène. Mais comment peut-on encore aujourd'hui réduire une femme à jouer l'idiote collée à un danseur plus proche du gymnaste que d'un artiste? On se pince en lisant l'intention de cette pièce qui ?joue sur un corps en apesanteur d'une femme à la recherche d'un autre socle? . Les informelles? auraient tout intérêt à positionner la danse pour ce qu'elle est: un art fragile loin de la musculature et du son fracassant. Informalisons-là! Rendez-vous pris en mai 2008.
Deux autres propositions m'ont laissé complètement à côté. La première, qui ouvrait la soirée, nous a plongé dans le processus de création de ?Lady Macbeth's factory? de la metteuse en scène Monica Espina. C'est ?un carnet de notes sur un personnage énigmatique, mais aussi sur les marges sinueuses de la fabrication d'un spectacle?. J'ai ressenti le carnet (bof), pas l'énigme, mais enfermé là où il y aurait pu avoir un peu de marge.
La dernière proposition a vu l'ensemble des comédiens de la soirée se mettre en scène sous la houlette d'Yves Fravega pour ?parole de petit bricoleur?. Le bricolage comme écriture artistique, pourquoi pas. Encore faudrait-il ne pas faire n'importe quoi sous peine d'un effondrement de la scène! ?Les informelles? méritait un final moins bricolé, mais surtout plus en lien avec le public.
Rendez-vous pris en mai 2008.

Pascal Bély
www.festivalier.net.

A lire sur l’édition 2008: Le bouillon « Royco minute soup» du Festival “Les Informelles”.

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Les nouveaux espaces des ?Rencontres à l’échelle? de Marseille.

Pour sa deuxième édition, le lieu d'expérimentations culturelles ?Les bancs publics? à Marseille nous propose ?Les Rencontres à l'échelle?. L'article publié sur leur site internet est un bijou d'intelligence et démontre une fois de plus la place prépondérante des artistes à nous montrer le chemin d'un nouveau paradigme. C'est donc bien un changement d'échelle que nous devons tous opérer. Les cadres de la Fonction Publique Territoriale présents à la formation ?Conduire un projet social complexe? que j'anime à l'ENACT de Montpellier ont trouvé dans les intentions de ce festival de quoi les conforter dans leur désir d'élargir leur horizon et de créer les articulations porteuses de sens et de communication entre leur institution, les groupes projet et les réseaux. Alain Touraine ne disait rien d'autre l'autre soir chez l'excellente émission de Fréderic Taddei sur France 3 (?Ce soir ou jamais?): ?il nous faut changer notre façon de penser le monde et nous donner collectivement un projet au lieu de se replier dans la peur de l'étranger?.  Le changement d'échelle est partout: non pour se perdre, mais pour retrouver notre goût de l'autre, de l'inconnu et de l'incertitude comme leviers de l'innovation. Ce festival est une opportunité pour nous ouvrir même si la petitesse de l'endroit et un public qui dépasse rarement une cinquantaine de personnes nous éloignent des grandes institutions culturelles, si rassurantes pour nous conforter dans nos schémas!
 

C'est donc Sofia Fitas, chorégraphe portugaise, qui déploie la passerelle vers de nouveaux territoires avec ?Expérimento 1?. De la scène surgit un corps penché en arrière, drapé de noir jusqu'au buste, telle une statue vacillante. Nous ne percevons pas son visage et son identité sexuelle est floue. Son corps est une surface de divagation où mon regard se perd entre le désir de lui donner forme et rêveries de le voir se transformer. Dans sa puissante verticalité, il cherche sa métamorphose. Le processus est sublime: aux extrémités, les doigts se prolongent comme des rhizomes de bambou et ses omoplates créent des espaces de connexion où je vois émerger de nouvelles formes corporelles. La statue de pierre devient plus liquide à mesure que la musique de Rui Miguel Leitao se fait chaos.  Le corps se libère alors de son enveloppe noire pour se mouvoir dans un espace horizontal. Désarticulé du vertical, il perd de sa puissance et ses mouvements cherchent un contenant que Sofia Sitas n'a pas encore trouvé. C'est une expérience prometteuse, car son territoire est en émergence. Les rendez-vous sont donc pris.


Il en va tout autrement avec ?Party time? d'Astrid Lefèvre. Elle recherche également un nouveau territoire entre chorégraphie et performance nommé ?danse ? réalité? en ?phase avec les marasmes de la société contemporaine?. Outre que l'on peut contester l'angle choisi (vouloir nous ouvrir et nous déprimer en même temps!), Astrid Lefèvre se perd dans ses déambulations où elle se transforme tour à tour en ?femme à paillettes?, ?femme à caniche?, ?femme fatale et opprimée? et ?femme libérée?. Les lignes blanches fluorescentes collées au sol, tel un labyrinthe, enferment le processus malgré l'excellente musique de 9th Cloud. C'est au prix de nombreuses contorsions avec ses vêtements qu'elle se métamorphose, mais elle est prisonnière de son dispositif. Au final, le propos artistique est en phase avec les intentions de créer un ?territoire d'expérimentations pour le corps de la performeuse qui éprouve alors le plan, la ligne, l'intersection?. Certes, mais pour le public? En est-il encore à éprouver de tels espaces rationalisés ? Depuis le temps que la danse tente de complexifier notre regard, à quoi cela sert-il de se remettre dans des cases aussi enfermantes? Est-ce cela le projet?

orpheline.gif L'installation ?Sans aplats? de la compagnie ?l'Orpheline est une épine dans le pied? proposée dans une des salles des ?bancs publics? laisse également perplexe. À partir des sacs quadrillés transportés par les immigrés entre le port de Marseille et les pays du Magrheb (dont Alger,destination choisie par les auteurs Julie Kretzchmar et Guillaume Quiquerez), nous sommes projetés dans un entre-deux, comme si nous faisions partie du voyage. Les spectateurs déambulent entre espaces visuels (images vidéo des salles d'attente des ports, interviews de voyageurs, ..) et ambiance sonore (une comédienne lit un texte tandis qu'une autre chante). Les sacs tapissent les murs, servent de parois entre les propositions, mais je cherche le fil conducteur. Je me sens très à distance avec ces sacs qui quittent peu leur fonction d'objet d'où leur difficulté, dans cet espace, à créer du lien entre les deux rives de la méditerranée. Pourtant, trois oeuvres remplissent cette fonction: une sculpture touchante à partir de sacs, un iMac qui retranscrit des SMS plutôt drôles entre l'Algérie et la France et une vidéo du rivage qui se projette du haut vers le bas par un jeu de miroir.
En changeant d'échelle, les auteurs aurait pu abattre les cloisons, ouvrir les espaces pour accueillir les immigrés du quartier et leurs familles (le public est si blanc ce soir?).
Nous aurions pu communiquer par sac interposé et créer l'?uvre de notre désir de vivre ensemble.
Pascal Bély
www.festivalier.net

 

?????? Sofia Fitas, ?Expérimento 1?.
?????? ?Sans aplats? de la compagnie ?l'Orpheline est une épine dans le pied? .
?????? ?Party time? d'Astrid Lefèvre.

ont été joués les 18 et 19 octobre 2007 aux “bancs publics” dans le cadre des “Rencontres à l’échelle”.
Le site des  “bancs publics“.

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Le pétard mouillé de la Scène Nationale de Cavaillon.

DSC00081.JPGIl est 20h00. 16° dehors, température de 10° ressentie au vent. Je quitte prématurément le théâtre de Cavaillon: dépité, frigorifié, anesthésié par ce jeu de rôles qui semble avoir été inventé un soir de fumette entre amis. Imaginez la trouvaille: convoqué à 19h, le public poireaute pendant plus d'une heure en lui faisant croire (alarme à l'appui) que le spectacle n'aura peut-être pas lieu (le matériel est inondé). On nous abreuve d'informations rocambolesques pour finalement voir les comédiens en habit de scène, jouer leur mésentente sur des tréteaux. Des acteurs cachés dans le public alimentent le processus: la réac (?C'est encore un coup des intermittents!?), l'intello (?cela me rappelle un extrait d'une thèse?), le poivrot (un clochard qui répète ses idioties), l'administrative du théâtre (tiens, une femme) complètement dépassé par les événements. Pas besoin d'avoir fait une thèse pour deviner l'intention de la Direction du Théâtre et de la Compagnie des 26000 couverts: en créant la perturbation, les spectateurs désireux d'assister ?passivement? à du Shakeaspeare, vont se voir jouer, dans un miroir déformant. Le jeu permet de visualiser le lien artiste ? public  mais offre finalement ce que nous ne serions jamais venu voir un soir d'octobre: un spectacle de rue!
Quelle trouvaille! En d'autres termes, cette compagnie a dû s'inspirer du bouquin de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, ?la soumission librement consentie?. On y apprend comment par certaines techniques (le pied dans la porte, l'amorçage)  on peut amener les citoyens à faire des choses qu'ils n'auraient jamais faites spontanément. Le théâtre n'est donc plus à l'abri des manipulateurs, ce que nous savions depuis longtemps, sauf qu'ici, la manipulation est quasiment institutionnalisée! Pourquoi pas! Mais encore faudrait-il que le metteur en scène Philippe Péhenn soit en mesure de nous faire réfléchir sur notre lien au théâtre dans une société de consommation.
Or, que fait-il? Il utilise les grosses ficelles du marketing si bien que les spectateurs ont passivement accepté de s'asseoir dans l'herbe pour voir un Shakeaspeare revisité. Où est donc le changement? C'est toujours plus de la même chose! Sauf que la Compagnie, en promettant d'intégrer une salle dans la revue ?Chut? du Théâtre de Cavaillon, joue finalement dehors. Rien ne change pour elle aussi. Or, quand l'art ne bouge pas les lignes, à quoi sert-il si ce n'est de produire du divertissement dont nous sommes quotidiennement abreuvés dans les médias. Tout ce barnum pour ça? Débat impossible puisque la Compagnie devance le public avec un sous-titre qui coupe court la discussion (?Beaucoup de bruit pour rien?).
Je me suis souvenu d'une soirée en mars 2005. Le chorégraphe Jérôme Bel présentait ?The show must go on? au Théâtre des Salins de Martigues. En interpellant directement le spectateur sur sa place, Bel provoqua un joli chahut et des protestations véhémentes. Nous débattions dans le théâtre, dans la rue. Jamais je n'avais vu cela: nous étions inclus dans le processus artistique.
Suite à cette soirée, j'ouvrais deux mois plus tard ce blog. ?Beaucoup de bruit pour rien? répondront certains!


Pascal Bély
www.festivalier.net

?????? «Shakeaspeare. Beaucoup de bruit pour rien” par la Compagnie 26000 couverts a été joué le 12 octobre 2007 à la Scène Nationale de Cavaillon..
 

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Au Festival Actoral, Martine Pisani liquéfie les mots.

Le Festival Actoral donne rendez-vous pour ?Hors sujet ou le bel ici?, chorégraphie de Martine Pisani. Nous sommes à la friche Belle de Mai, à deux pas de l'association ?Marseille objectif danse?, partenaire de la soirée (et non coproducteur semble-t-il). Une cinquantaine de personnes attendent avant d'entrer dans la salle. Tout le monde se connaît. Le groupe prend forme sous mes yeux et c'est une valse de tapes sur l'épaule, de baisers furtifs ou appuyés, de sourires, et de propos politiques. Pour tout dire, je me sens décalé même si mon positionnement de blogueur (modeste passerelle entre artistes et public) me permet d’être dans un dedans-dehors. Il ne suffit donc pas d'un partenariat pour ouvrir et démultiplier le public. L'enjeu est ailleurs: comment la danse peut-elle se mailler avec d'autres lieux et disciplines pour s'élargir en attirant ces spectateurs qui ne franchiront jamais ces murs. La danse est un art fragile. Je ne suis pas sûr qu'elle puisse trouver la force de se régénérer quand elle a pour public ceux qui la financent, la diffusent et la produisent. D'autre part, la Friche peut-elle être un lieu de diffusion? Ville dans la ville, ses longs murs qui l'encerclent donnent l'étrange sensation d'un monde culturel peu à peu replié. Loin d'être au c?ur de l'underground, je me sens coupé de Marseille.
shoes1-Pisani.jpg

Toutes ces questions et observations m'habitent au cours de ce spectacle d'une heure. Le décalage ne s'estompe pas alors que des professionnels rient, là où je m'évade et inversement. Pas du tout sur la même longueur d’onde. Il faut dire que Martine Pisani brouille souvent les pistes avec son jeu de mots orchestré par trois danseurs (Christophe Yves, Théo Kooijman, Eduard Mont de Palol) au look désarticulé, aux accents du nord, du sud et du milieu. La scène semble être leur aire, mais à mesure de leurs tribulations, c'est ailleurs que tout se joue. Les textes se succèdent (de Paul Claudel à Shakespeare) et la danse se cherche entre mime, corps collés aux mots et sauts dans une eau imaginaire!

Trois bouts de cartons font office de décor et nous plongeons ensemble dans un espace flottant comme dans un liquide amniotique où les mouvements nous protègent des chocs entre les mots et les corps. Tout va très vite et nos trois danseurs démontrent tout leur talent pour passer d'un registre à un autre (du comique de situation, aux gestes désarticulés jusqu'au coup de sifflet final!) sans nous perdre en chemin. La force de ce spectacle est dans le processus de communication qui relie spectateurs et artistes pour explorer un champ artistique désordonné, mais porteur d'une vision quasi aérienne du lien entre corps et mots.
A l'enfermement du dehors, la danse répond souvent sur scène par de nouvelles ouvertures. Je ne peux que m'étonner que ce ?bel ici? soit ici. Hors sujet?

Pascal Bély www.festivalier.net

?Hors sujet ou le bel ici? de Martine Pisani été joué le 11 octovre 2007 à La Friche Belle de Mai dans le cadre du Festival ActOral.

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Au Festival Actoral, l’acte anal d’Yves-Noël Genod.

Deux festivals (Dansem, Actoral), une association (Marseille Objectif Danse), un lieu rassembleur (La Friche Belle de Mai), un public de fidèles, mais clairsemé: tels sont les acteurs de ce mois d'octobre marseillais. Pendant que les institutions locales ouvrent leur saison sans fracas (c'est le moins que l'on puisse dire), la Friche Belle de Mai tente de faire entendre une voix différente alors que tout semble consensuel et mou ailleurs. Premier arrêt sur un ovni salutaire.
Actoral, le festival international des arts et des écritures contemporaines acceuille le chorégraphe Yves-Noël Genod avec ?Monsieur Villovitch?. Dans un des hangars de la friche, le décor est éclairé par la lumière du soleil. Elle traverse une longue bâche de plastique transparente: la scène se prolonge au-delà du plateau. Les six premières rangées du gradin sont réservées aux comédiens. Et comme si cela ne suffisait pas, l'extérieur de la salle fait office de caisse de résonance. Cet élargissement est à la mesure des intentions de cette ?uvre inclassable: pousser les frontières tel un réflexe vital pour lutter contre l'enfermement d'une société repliée. Ce spectacle nous est directement adressé si bien que notre place assise n'est qu'une illusion: Genot sème le désordre sur scène et dans notre vision jusqu'à nous rendre acteur de ce qui se joue. Ce samedi après-midi, nous sommes au théâtre, à Marseille, ville rongée par le racisme?
yng1.jpgIl marche, avec sa valise et s'arrête pour se déshabiller et se transformer en femme blonde péruquée genre Marylin en cagole. Elle va arpenter la scène en chantant tel un haute-contre, des mélodies pop des vingt dernières années. Un vieil homme arrive, planche de surf à la main. Il tente quelques postures, mais derrière la bâche, une infirmière le ramène. Entre folie, travestissement et réalité, Genot crée un nouvel espace, aux contours incertains, mais propices pour nous immerger dans cette communauté humaine dont nous faisons partie. Un danseur quitte les gradins, monte sur scène et enlève-lui aussi ses vêtements. Nu, il se plaque au sol, puis contre la bâche. Le contre-jour sculpte son corps entre blancheur et noirceur. Sublime transformation où le corps restitue nos paradoxes. Un troisième homme avance, à la démarche lourde. Il se déshabille pour traîner avec lui une chaîne et une bassine. Métaphore de l'esclavage moderne, il urine et défèque: le corps déborde, comme un trop-plein. Remous dans les gradins, Genod vient de franchir la limite, hors de la bâche transparente, hors de tout. Au-delà du corps. L'homme vocifère ses insultes racistes, homophobes, machistes clamées dans le hall de la friche et qui finissent pas résonner au dehors. D'autres personnages élargissent le groupe, des extraits de chansons populaires envahissent peu à peu l'espace comme un juke-box en roue libre, mais chacun est seul, en perte de valeurs, replié dans son environnement qui le propulse vers le bas. La France est là: raciste, dépressive, rongée par la rhétorique médiatique (délicieux passage où la blonde présente la météo et interview ensuite Hubert Colas, metteur en scène marseillais). Une femme descend bien des gradins pour oser une belle figure chorégraphique, mais rien n'y fait: entre chien et loup, la lumière du jour s'affaiblit et la petite lampe posée sur la table illumine ces comédiens fabuleux, mais leur corps ne parlent plus, vidés de sens.
?Monsieur Villovitch? est un beau cauchemar, un espace entièrement dédié au corps, entre quatre murs d'une ancienne usine. On ressent une sensation d'étouffement à l'heure où la France plonge dans le racisme institutionnalisé, où la danse s'efface progressivement des programmations des théâtres de Provence.
La décadence sarkosienne nous propulse dans le noir et Genod n'a qu'une toute petite lampe. Mais c'est celle d'un phare.


Pascal Bély
www.festivalier.net

???????Monsieur Villovitch? de Yves-Noël Genod été joué le 6 octovre 2007 à La Friche Belle de Mai dans le cadre du Festival ActOral.


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Actoral sur le Tadorne:
A ACTORAL , les mots cognent.

Au Festival ActOral, ?Mon képi blanc?, le beau monologue du pénis d’Hubert Colas.

Au Festival Actoral, Martine Pisani liquéfie les mots.

 

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FESTIVAL D'AVIGNON THEATRE FRANCAIS CONTEMPORAIN THEATRE MODERNE Vidéos

Au Festival ActOral, “Mon képi blanc”, le beau monologue du pénis d’Hubert Colas.

Seul sur la scène de ce petit théâtre au coeur de la Friche Belle de Mai à Marseille, cheveux gominés, costume impeccable, il nous regarde sans sourciller. Il est légionnaire et son double se projette en direct dans une télévision décorée de ses apparats. Des micros sont tendus comme autant de perches pour entendre de sa bouche les mots de l’écrivaine Sonia Chiambretto. En entrant, je suis saisi par la beauté et la modernité du décor, proche de l’univers du metteur en scène allemand, Thomas Ostermeier. La scénographie audacieuse d’Hubert Colas met en relief le propos alors que le corps de l’acteur donne au texte des airs de musique militaire sur une partition d’opéra.

Manuel Vallade est exceptionnel. Son corps transpire à certains moments comme autant d’émotions refrénées qui s’immiscent dans le texte. Il fait corps, à corps défendant, avec cet esprit de corps. Sa beauté nous renvoie au film “Beau travail” de Claire Denis qui avait su nous restituer l’atmosphère de la légion à partir d’une chorégraphie endurante et sensuelle. En quarante minutes, se crée une alchimie faite de pureté, d’un engagement sans limites et d’une souffrance contenue. Je ne le quitte pas des yeux de peur que cet humain à l’état brut(e) ne tombe à terre.
Alors que les applaudissements se font chaleureux, “face au mur” (beau clin d’oeil à l’autre mise en scène de Colas actuellement au Gymnase), des prénoms de toutes les nationalités se projettent sur son dos comme un monument aux vivants.

La terre patrie défile. Sublime.

Pascal  Bély – Le Tadorne

”  Mon képi blanc”de Sonia Chiambretto par Hubert Colas a été joue le 6 octobre 2007 dans le cadre d’Actoral.6

 

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L’Argentine à Toulouse et au Festival d’Automne de Paris: Ricardo Bartis dans la mêlée.

Programmé au KustenFestivaldesArts de Bruxelles en mai 2006, le metteur en scène argentin Ricardo Bartis du Sportivo Théâtral revient avec ?De mal en peor? au Théâtre Garonne de Toulouse (du 4 au 12 octobre)  puis au Festival d'Automne à Paris (du 16 au 21 octobre à la MC 93).
C'est un événement à plus d'un titre comme en témoigne mon compte-rendu bruxellois publié le 13 mai 2006. A lire aussi l'article de Jean-Pierre Thibaudat dans Rue89 sur le renouveau du théâtre argentin.
Ouvrons les frontières!

 

Le KustenFestivaldesArts de Bruxelles nous invite en ce dimanche printanier à la Maison Pelgrims (on dirait l'adresse d'un château hanté !) dans le joli quartier de Saint Gilles. Cette maison, transformée en théâtre, n'accueille que cinquante-cinq spectateurs installés dans le salon. Au préalable, comme dans un musée, nous sommes invités dans une pièce attenante à visiter les objets d'une grande famille argentine. Dans un lit, une vieille femme dort, pas pour très longtemps. Elle va se donner en spectacle sous la direction du metteur en scène et auteur Ricardo Bartis du Sportivo Théâtral. La lecture de la présentation du Kusten nous permet de savoir où nous mettons les pieds?
demalenpeor.jpg« An 1910. Deux familles déchues : les Mendez Uriburus et les Rocatagionis vivent ensemble dans une vaste demeure à Buenos Aires. Elles partagent un projet économique : la Coopérative Cuenca del Salado et tentent depuis des années de s'acquitter d'une dette exorbitante. Manifestations ouvrières, répressions policières et remous des groupes nationalistes connectés au pouvoir politique forment la toile de fond de leurs péripéties à la veille du centième anniversaire de la Révolution de Mai, au cours de laquelle la suprématie des Espagnols fut abolie et l'Indépendance des « Provines unies du Rio de la Plata » proclamée (ndlr). La demeure patricienne abrite également le Musée Mery Helen Hutton. Miss Hutton était une institutrice américaine, arrivée en Argentine en 1858, avec le groupe de pédagogues progressistes que Sarmiento avait sollicité pour favoriser l'alphabétisation de son peuple. En 1860, elle est enlevée par des Indiens. Sa captivité dure 26 ans. Après sa libération en 1886, elle reçoit une indemnisation en bons d'Etat. En 1902, elle est placée sous la protection des Mendez Uriburus qui se sont engagés à fonder un musée pour raconter l'histoire de sa vie. Dans « De mal en peor » (De mal en pire), Mery Helen Hutton a presque 90 ans. En dépit de fouilles minutieuses, ses bons d'Etat n'ont jamais été retrouvés par sa famille d'accueil. Les deux problèmes s'imbriquent inextricablement pour donner forme à cette tragédie argentine ».
En une heure quinze, j'assiste aux pires stratégies qu'un système familial élargi puisse élaborer en temps de crise. Les comédiens se déplacent de long en large alors que les sous-titres se plaquent contre le mur comme autant de gifles. Je ne sais plus où pencher ma tête (sic) tant la mise en scène de Ricardo Bartis ne laisse aucun temps mort. En positionnant les spectateurs au c?ur de la demeure (ces comédiens tous fabuleux ne sont qu'à un mètre de distance), je me sens projeté dans l'aliénation d'un monde qui perd tous ses repères. Suis-je seulement un spectateur ? Je suis aussi acteur car Bartis ne cesse de nous impliquer dans cette histoire de fous. Avec un tel dispositif, le « Théâtre réalité » n'est pas loin. Que deviendrait-il dans un lieu plus classique ?
Cette mise en scène « diabolique » s'exprime dans le visage des protagonistes. Pleurs, rictus vicieux, gestes sadiques, ponctuent toutes leurs apartés. Aucun ne montre d’élan de générosité et d'amour sauf pour manipuler et servir ses propres intérêts. J'ai le sentiment d'être noyé dans un océan de machinations. Je n'ai même pas le temps de m'attacher à un membre de cette famille. Tout va trop vite. Tout s'emporte. Tout m'emporte. Pour Ricardo Bartis, il semble n'y avoir aucun doute : la crise plonge ses familles dans le chaos. La seule échappatoire tombe comme un couperet quand ces Argentins désargentés trouvent enfin les bons d'Etat de la « vieille » !
En sortant de la Maison Pelgrims, je me sens assommé, pas très vaillant. Mais comment résisteraient nos familles si une crise du type de 1929 éclatait ? Comment finiraient-elles dans un système économique basé sur le profit alors qu'elles en sont des actrices essentielles? Je n'ose imaginer ce que notre société deviendrait.
Mais la famille UMP doit avoir une idée sur la question.

Pascal Bély

www.festivalier.net

?????? ?De mal en peor? de Ricardo Bartis a été joué len mai 2006 au KunstenFestivalDesArts de Bruxelles.
Prochaines dates: 
Théâtre Garonne de Toulouse (du 4 au 12 octobre)  puis au Festival d'Automne à Paris (du 16 au 21 octobre à la MC 93)

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